Le 25 février 2008, le ministre du Trésor et du Budget, Luc Frieden, a présenté et commenté les chiffres provisoires des finances publiques de l’exercice 2007.
Les résultats prévisionnels pour 2007 sont positifs, a annoncé le ministre. Les comptes provisoires de l’administration publique, c’est-à-dire de l’administration centrale, des communes et de la Sécurité sociale, se sont clôturés par un solde positif de 954 millions d’euros, ce qui correspond à +2,5% du PIB. Le résultat de l’administration centrale est lui aussi positif (+0,7% du PIB), et ce pour la première fois depuis 5 ans.
Pour le ministre, ce bilan s’explique par la bonne situation économique du Luxembourg en 2007. Selon ses indications, la croissance était de 5%, et non comme initialement estimée de 4%. Luc Frieden en conclut que cette croissance se reflétait sur la place financière, important moteur de l’économie luxembourgeoise et principal facteur de recettes de l’État, dont la croissance était dès lors aussi plus importante que prévue. Ce qui de son côté n’était pas sans incidences sur les résultats de l’État, a dit le ministre.
Pour Luc Frieden, il est évident que ce bon résultat n’a pu être atteint que grâce aux effets combinés de 3 facteurs : la croissance de l’économie et par-là l’augmentation des recettes de l’État, les mesures d’épargne décidées dans le cadre de la Tripartite et la stricte rigidité au niveau de l’exécution du budget.
Le ministre du Trésor a ensuite insisté sur le fait que si les mesures de la Tripartite n’avaient pas été prises, le bilan de l’administration centrale serait toujours négatif (-0,4% du PIB). "Les mesures de la Tripartite ont permis d’améliorer considérablement notre situation", s’est réjoui Luc Frieden.
Concernant plus précisément les différents facteurs de recettes de l’État, ce sont en particulier l’impôt sur le revenu des collectivités, l’impôt retenu sur les traitements et salaires, la TVA et la taxe d’abonnement sur les titres de société qui ont connu la plus importante plus-value.
Côté dépenses, le ministre Frieden a souligné que le budget avait été exécuté de façon très stricte, de sorte que les dépenses n’avaient augmenté que de 0,5% par rapport au budget déposé.
Dans le souci d’une politique budgétaire prudente et responsable, le ministre du Trésor et du Budget accorde une grande importance à l’alimentation des fonds de l’État. Ce sont donc les fonds, et notamment ceux qui en 2008 ou 2009 risqueront de se trouver en déséquilibre, qui seront alimentés grâce au bon résultat des finances publiques en 2007. Dans ce contexte, Luc Frieden a aussi précisé que les réserves des fonds sont passées au cours des dernières années de 1,3 à 1,7 milliards d’euros.
Une partie de l’excédent 2007, environ 300 millions d’euros, sera affectée à diverses dépenses d’investissements. "De cette façon, nous construisons l’avenir de notre pays et nous améliorons ses infrastructures, ce qui est primordial pour la qualité de vie au Luxembourg ainsi que pour l’environnement économique", a souligné Luc Frieden.
Malgré ce bon résultat 2007, le ministre du Trésor et du Budget a mis en garde contre l’idée de revenir sur les décisions de la Tripartite. "Il ne serait pas correct d’assouplir maintenant la rigidité au niveau des dépenses parce qu’il faut regarder avec prudence sur l’année 2008. La Commission européenne a révisé vers le bas ses pronostics de croissance pour la France et l’Allemagne, pays dont nous dépendons fortement", a-t-il signalé avant de noter que les perspectives de croissance pour le Luxembourg seront probablement aussi ajustées. "Par ailleurs, a ajouté le ministre, nous ne dépendons pas seulement de la France et de l’Allemagne, mais aussi des turbulences financières internationales ainsi que des prix élevés des produits pétroliers."
Le ministre reste donc attaché à une politique budgétaire prudente, dans le but de maintenir l’équilibre des finances publiques en 2008, 2009 et au-delà.