Du 3 au 6 mars 2008, le ministre du Trésor Luc Frieden a effectué une visite de travail en Chine. Le ministre fut accompagné par une importante délégation de représentants du monde économique et financier luxembourgeois, ainsi que des principaux dirigeants des associations des banques et des fonds d’investissement luxembourgeois, ABBL et ALFI.
La participation d’une délégation commerciale de près de cinquante personnes met en évidence le potentiel de développement des relations économiques entre le Luxembourg et la Chine. Depuis l’année 2000, les exportations luxembourgeoises vers la Chine, constituées essentiellement de métaux communs, de machines et d’appareils, sont en constante augmentation et la balance commerciale reste largement excédentaire au bénéfice du Luxembourg.
Dans le domaine financier, les opportunités d’affaires paraissent particulièrement intéressantes. En conformité avec les échéances prévues par l’adhésion de la Chine à l’organisation mondiale du commerce (OMC), le gouvernement chinois a embarqué sur une multitude de réformes visant à moderniser le secteur bancaire et financier. Cherchant à faciliter davantage les opérations bancaires transfrontalières, le gouvernement chinois encourage notamment les partenariats stratégiques entre banques locales et étrangères. La place bancaire du Luxembourg, ses produits et son savoir-faire, sont considérés comme incontournables dans ce contexte, comme en a témoigné l’accueil chaleureux offert à Luc Frieden par le ministre en charge des banques et des services financiers, M. Li Yong. "La capacité du Luxembourg à combiner innovation législative et surveillance prudentielle dans ce secteur est exemplaire" a commenté le ministre Li Yong.
Les fonds d’investissement luxembourgeois suscitent également un vif intérêt parmi la communauté financière chinoise. Les taux de croissance économique spectaculaires de la Chine engendrent en effet d’énormes besoins d’investissement en infrastructures ou en faveur du développement des entreprises privées qui ne sont pas suffisamment couverts par l’intermédiation bancaire locale. Sous cet aspect, les organismes de placement collectif luxembourgeois, totalisant plus de 2000 milliards d’euros d’actifs sous gestion, représentent une source de financement importante de l’économie chinoise. Le ministre Luc Frieden a précisé que près de 70 unités de fonds d’investissement luxembourgeoises comptent ainsi déjà investir exclusivement en Chine.
À Beijing, Luc Frieden a eu une entrevue avec les principaux responsables des autorités de contrôle du secteur financier chinois. Les discussions entre le ministre Luc Frieden et le président de la Commission de contrôle du secteur financier ont porté sur la mise en œuvre d’un important accord entre la Chine et le Luxembourg qui vise à permettre la distribution de produits financiers luxembourgeois en Chine. "Cet accord ouvre la porte de la Chine aux fonds d’investissements luxembourgeois et va contribuer à développer le secteur des fonds internationaux à Luxembourg" a souligné le ministre Luc Frieden. Selon cet accord sino-luxembourgeois, les banques chinoises ou autres "QDII" (Qualified Domestic Institutional Investor) pourront dorénavant investir pour le compte des leurs clients dans par exemple des titres et fonds d’investissements luxembourgeois. Pareillement, les acteurs luxembourgeois détenteurs d’une licence de "QFII" (Qualified Foreign Instutional Investor) peuvent dès à présent investir directement en Chine.
Les atouts de la place financière luxembourgeoise ont également été mis en exergue lors des entrevues de Luc Frieden avec les présidents des deux banques chinoises présentes à Luxembourg, la Bank of China et la Industrial and Commercial Bank of China. La spécialisation notamment de la place du Luxembourg dans les flux financiers transfrontaliers en Europe continue de permettre à ces acteurs d’origine chinoise d’accéder facilement à l’ensemble du marché de l’Union européenne.
Luc Frieden a en outre été reçu par le président de la China Investment Corporation (CIC), fonds d’investissement étatique, qui est chargé d’investir une partie des réserves monétaires de la Chine à l’étranger. Dans l’intérêt d’une diversification optimale de son portefeuille d’actifs, la CIC considère la place financière luxembourgeoise comme une porte d’entrée idéale au marché européen. Luc Frieden a rappelé que l’économie luxembourgeoise est connue pour être favorable aux investissements étrangers.
Le 4 mars, le ministre s’est rendu à Shanghai, principal centre économique et financier de la Chine, où il a rencontré les responsables de la ville en charge du développement du secteur financier. Les deux responsables politiques ont convenu de mieux connecter les deux places financières par l’organisation de réunions entre les banques des deux villes.
Lors de son séjour à Hong Kong du 5 au 6 mars, le ministre luxembourgeois du Trésor a été reçu par le Financial Secretary (ministre des Finances), M. John Tsang. La zone administrative spéciale de Hong Kong est depuis longue date un des partenaires privilégiés de l’industrie bancaire et financière luxembourgeoise: la grande majorité des fonds d’investissement de Hong Kong, destinés à la distribution transfrontalière, sont enregistrés au Luxembourg et détiennent le passeport européen qui permet leur libre commercialisation à travers toute l’Europe. Le ministre des Finances a confirmé que le traité de non-double imposition signé récemment entre Hong Kong et Luxembourg a été ratifié par le parlement à Hong Kong en février 2008.
Au cours de cette semaine, le ministre Frieden a prononcé trois discours sur les atouts du cadre législatif de la place financière internationale de Luxembourg au cours de séminaires financiers organisés par l’agence LuxembourgforFinance à Beijing, Shanghai et Hong Kong.