Après plusieurs années de tassement, le nombre d’affaires constatées par la Police grand-ducale a augmenté en 2007. Au total, 28.252 affaires ont été enregistrées. Pour une analyse approfondie et complète de cette augmentation, il faudra toutefois prendre en considération l’évolution démographique du Luxembourg, ont souligné les responsables de la Police.
Le ministre Frieden a souligné de son côté que la criminalité était restée stable et qu’il y fallait prendre en compte certains facteurs comme l’augmentation constante du nombre de résidents et de frontaliers. Pour ce qui est de la prévention et de la répression, il faut continuer avec les efforts entamés, a-t-il demandé.
Selon Luc Frieden, les missions policières pour les prochains mois sont les suivantes:
- continuer la lutte contre les cambriolages,
- renforcer la présence policière sur le terrain,
- intensifier les campagnes de prévention.
Le ministre a également souligné l’importance de la coopération policière internationale dans la lutte contre la criminalité. Il a fait référence au traité de Prüm avec des résultats encourageants en matière d’ADN.
Luc Frieden a par ailleurs annoncé qu’un projet de loi relatif aux fonctions élargies pour les agents municipaux sera prochainement présenté au Conseil de gouvernement et que certains services centraux de la Police grand-ducale déménageront sous peu sur un site proche du Findel.
Chiffres de la délinquance
Le taux de criminalité sur 100.000 habitants a augmenté de 5.503 faits en 2006 à 5.800 en 2007. Malgré cette hausse, le taux reste en-dessous de celui constaté en 2004 et 2006.
En 2007, 46% des affaires ont pu être élucidées. Le taux d’élucidation a ainsi légèrement augmenté par rapport à 2006.
La grande majorité des affaires constatées constituaient des infractions (26.212). Les affaires de mœurs (592) ont de leur côté doublé entre 2006 et 2007 et les affaires de stupéfiants ont passé de 1.201 en 2006 à 1.448 en 2007. Ces chiffres reflètent une politique résolument proactive de la Police en matière de lutte contre ces deux phénomènes.
Parmi les infractions, celles contre les biens constituaient la principale source de méfaits commis au Luxembourg. En constant déclin depuis 2005, cette catégorie a été majoritairement alimentée par des vols. La catégorie des infractions contre les personnes représentait 18% des infractions constatées et a sensiblement augmenté par rapport à 2006 (15,8%).
En 2007, 2.030 cambriolages ont été commis. Par rapport à l’année, ceci représente une hausse de 192 faits. Entre 2003 et 2007, le nombre des cambriolages a toutefois connu une tendance stagnante.
Par rapport aux chiffres exceptionnels de l’année 2006 (263), le nombre de vols avec violence a certes augmenté (331 faits) en 2007, mais la tendance générale mesurée sur la période 2003-2007 reste positive. À noter que l’incidence des vols de téléphones portables sur cette catégorie est croissante.
10 hold-up sur des commerces et établissements (librairies, magasins d’alimentation, bijouteries...) et des stations d’essence ont été perpétrés en 2007, ce qui constitue une légère augmentation par rapport à 2006. Néanmoins, ce bilan reste à un niveau faible comparé aux chiffres relevés avant 2005.
Les homicides volontaires, c’est-à-dire les assassinats et les meurtres (uniquement les faits accomplis), ont été au nombre de 7 en 2007. Pour cette catégorie, il faut cependant noter que le nombre de tentatives a été très élevé (72 tentatives en 2007).
Les coups et blessures volontaires sont en progression permanente depuis 5 ans. En 2007, 2.030 affaires ont été enregistrées dans cette catégorie (+12,1% par rapport à 2006).
Les atteintes aux mœurs sont pratiquement stables depuis les 5 dernières années. En 2007, 68 attentats à la pudeur et 44 viols ont été constatés.
Les affaires de stupéfiants, qui se composent de l’usage, de la détention et du trafic de stupéfiants, ont connu une hausse de 247 infractions en 2007 par rapport à l’année 2006 (+20,6%). À noter que cette variation s’explique en grande partie par la mise en place d’une politique de lutte plus résolue.
Sur 567 lieux de crime, 51 auteurs ont pu être identifiés grâce à la comparaison automatisée des empreintes digitales au moyen du système d’identification AFIS installé au Service de police judiciaire. Le traitement des fichiers dactyloscopiques et des traces dactylaires est assuré par la mise en place de cette même solution informatique, laquelle permet à la Police d’assurer, dans ce domaine, les standards d’échange électroniques de données prévus par le traité de Prüm.