Visite de travail au Luxembourg de Hans-Rudolf Merz, ministre suisse des Finances

Le ministre suisse des Finances, Hans-Rudolf Merz, a effectué le 23 mai 2008 une visite de travail à Luxembourg. Il a rencontré le Premier ministre, ministre des Finances, Jean-Claude Juncker, le ministre du Trésor et du Budget, Luc Frieden, et le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké.

Deux sujets ont dominé les entrevues: la situation sur les places financières en Europe et les discussions actuelles relatives à certains dossiers fiscaux.

"La place financière du Luxembourg a relativement bien résisté aux turbulences de la crise sur les marchés financiers américains", a souligné Luc Frieden lors d’une conférence de presse à l’issue des entretiens. À cause de l’insécurité générale sur les marchés, la place réalisera toutefois en 2008 des résultats moins élevés, a-t-il ajouté.

Avec une croissance entre 4,5 et 5%, 2007 a été une bonne année pour l’économie luxembourgeoise et surtout pour sa place financière, a estimé Luc Frieden. Pour 2008, le ministre table sur une croissance moins élevée, quoique supérieure à celle de la zone euro. "Les années 2008 et 2009 seront des années difficiles, notamment pour le budget de l’État", a-t-il estimé, avant de signaler que son but, en tant que ministre du Trésor et du Budget, sera de présenter des budgets de l’État équilibrés pour cette période.

Pour ce qui est des dossiers fiscaux, Luc Frieden a tout d’abord informé son collègue suisse des discussions qui se sont déroulées au dernier Conseil "Affaires économiques et financières".

Au sujet de la directive sur les revenus de l’épargne, il importe tout d’abord pour le ministre luxembourgeois de déterminer si cette directive fonctionne ou non. "C’est la raison pour laquelle la directive elle-même, dans son article 18, a prévu qu’il sera procédé à une évaluation de son fonctionnement trois années après son entrée en vigueur." Selon Luc Frieden, le gouvernement luxembourgeois attache une grande importance à cette évaluation quantitative et qualitative de la directive, c’est-à-dire du volet relatif à l’échange automatique d’informations et du volet relatif au système de retenue à la source, avant d’entamer des discussions sur des modifications éventuelles.

Pour le ministre Frieden, le système appliqué au Luxembourg - secret bancaire combiné à une retenue à la source sur les revenus de l’épargne - fonctionne très bien. "Il s’agit d’un système simple et efficace, qui assure d’une part le bon fonctionnement du marché européen, puisqu’il laisse au client le libre choix du lieu où il investit son argent, et garantit aussi l’imposition des revenus sur l’épargne."

Luc Frieden a ajouté que le Luxembourg allait évidemment contribuer de manière constructive aux discussions futures sur ce dossier. Il a néanmoins informé que le gouvernement luxembourgeois restait attaché à ce système, avec échange d’informations d’un côté et secret bancaire de l’autre, qui fut adopté à l’unanimité en 2003. "Nous ne voyons aucune raison pour modifier le système actuellement en vigueur", a-t-il annoncé.

Le ministre Frieden a également estimé que la protection de la vie privée dans le domaine de la gestion du patrimoine était quelque chose d’essentielle et que toute nouvelle réglementation européenne devrait également s’appliquer aux places financières en dehors de l’Europe.

Dernière mise à jour