Jeannot Krecké et François Biltgen commentent les derniers chiffres du marché de l'emploi

À l’issue de la séance du Comité de conjoncture du 20 février 2009, le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, et le ministre du Travail et de l’Emploi, François Biltgen, ont présenté les chiffres du mois de janvier 2009 de la situation sur le marché de l’emploi.

Entre décembre 2008 et janvier 2009, le nombre de résidents inscrits à l’Administration de l’emploi (ADEM) a augmenté de 1.287 unités pour s’élever fin janvier à 12.798. Par rapport à janvier 2008, il s’agit d’une augmentation de 2.593 personnes. Le taux de chômage passe à 5,5% contre 5% en décembre 2008.

Pour François Biltgen et Jeannot Krecké, cette nouvelle hausse des demandeurs d’emploi peut s’expliquer en partie par la non-prolongation des CDD à la fin de l’année 2008. Presque tous les secteurs sont concernés par la hausse, en particulier celui de la construction. Le secteur financier est par contre peu touché, a précisé le ministre Biltgen.

Le nombre de jeunes demandeurs d’emploi a aussi considérablement augmenté entre décembre 2008 et janvier 2009 (+318). François Biltgen a expliqué cette situation par le fait que les contrats de travail des jeunes - CDD ou contrats d’essais - ne sont pas prolongés.

Les moyens d’intervention du gouvernement

Le ministre du Travail et de l’Emploi a présenté ensuite les moyens d’actions du gouvernement pour faire face à la situation actuelle et a précisé que le gouvernement pouvait intervenir à trois niveaux.

Premièrement, il y a lieu d’empêcher des suppressions d’emplois au Luxembourg. Pour y arriver, François Biltgen compte sur deux politiques: le chômage partiel et le droit du travail. "95% des postes au Luxembourg sont des CDI [contrat à durée indéterminée]. En temps de crise, il est évident que les premiers touchés sont les CDD. Il a dès lors été juste de ne pas assouplir notre droit du travail au cours des dernières années", a noté le ministre Biltgen.

Deuxièmement, il faut éviter que les personnes concernées par les suppressions d’emplois ne se retrouvent au chômage. Dans ce contexte, François Biltgen a cité l’instrument du plan du maintien dans l’emploi.

Troisièmement, il faut réintégrer dans la vie professionnelle les personnes qui sont au chômage. À ce sujet, le ministre du Travail a rappelé que, malgré la crise, des emplois étaient toujours créés au Grand-Duché.

Le chômage partiel

Le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, a détaillé de son côté les données relatives au chômage partiel. En janvier, 114 entreprises ont adressé une demande au Comité de conjoncture pour bénéficier du chômage partiel. 87 demandes ont été avisées positivement. Elles concernent au maximum 9.210 personnes sur un total de 13.000 personnes occupées au sein des 87 entreprises. Pour le Fonds pour l’emploi, ceci se traduit par des dépenses de 14,3 millions d’euros.

Sur les 87 entreprises, 53 peuvent bénéficier du chômage partiel pour des raisons conjoncturelles. Elles sont principalement issues du secteur de l’industrie. Pour une vingtaine d’entreprises, un lien de dépendance économique avec un secteur en crise a pu être établi.

Concernant le secteur des transports, les deux ministres ont rappelé que ce secteur n’est à ce stade pas considéré comme étant en crise et que les entreprises ne peuvent dès lors pas bénéficier du chômage partiel pour raisons conjoncturelles. Lors d’une rencontre avec le groupement des transporteurs, les ministres ont proposé aux entreprises d’opter pour la voie des plans du maintien dans l’emploi et de bénéficier de cette façon du chômage partiel pour raisons structurelles.

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