Jean-Claude Juncker à la réunion informelle des chefs d'État et de gouvernement des États membres de l'Union européenne

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker a participé à la réunion informelle des chefs d’État et de gouvernement des États membres de l’Union européenne qui a eu lieu le 1er mars 2009 à Bruxelles.

Une semaine après la réunion préparatoire des membres européens du G20 à Berlin, à laquelle Jean-Claude Juncker a participé en sa fonction de président de l’Eurogroupe, et un mois avant le sommet du G20 à Londres, les 27 chefs d’État et de gouvernement ont fait le point sur la situation économique et conjoncturelle actuelle et ont examiné le fonctionnement et l’encadrement règlementaire ainsi que la surveillance des marchés financiers.

S’exprimant devant la presse à l’issue de la réunion, le Premier ministre s’est dit "satisfait" des discussions des chefs d’État et de gouvernement, tout en avouant qu’il était "un peu allergique à cette hyperactivité des sommets européens qui n’est pas faite pour rendre la confiance aux acteurs sur les marchés financiers et aux consommateurs".

La première satisfaction pour Jean-Claude Juncker était "de constater qu’aucune des insinuations qu’on a pu lire et entendre ces dernières semaines n’ait été formulée aujourd’hui", notamment en ce qui concerne des allégations sur des tendances protectionnistes dans divers États membres. "Donc", a dit Jean-Claude Juncker, "je pars du principe que ces affrontements n’auront plus lieu."

Les revendications pour un programme d’aide aux États de l’Europe centrale et orientale, qui n’ont pas été retenues, constituent, pour Jean-Claude Juncker, un retour à une logique géopolitique d’antan: "L’expression 'Europe de l’Est' n’a plus de signification. Pour moi, l’Europe de l’Est est morte le 9 novembre 1989. Il ne faut surtout réintroduire cette séparation en blocs géographiques. La solidarité européenne vaut pour tous les États membres de l’Union européenne mais elle devra naturellement être plus importante pour ceux qui seraient éventuellement menacés d’insolvabilité, bien que je ne vois pas ce risque."

Le chef du gouvernement luxembourgeois a rapporté que l’idée d’une adhésion accélérée à l’Union économique et monétaire avait été rejetée "ad largum" par les États membres. "Nous voulons qu’il soit clair que les critères d’adhésion à l’Union économique et monétaire resteront ceux qu’ils sont aujourd’hui, notamment parce que la stabilité et la crédibilité de l’Union monétaire dépendent largement des critères d’adhésion et il ne peut pas être question de changer ces critères du jour au lendemain".

Jean-Claude Juncker a plaidé, avec d’autres chefs d’État et de gouvernement, pour que les éléments de contenu du "rapport de Larosière" sur la supervision financière soient endossés par le Conseil européen, "quitte à ce que l’on devra discuter des obligations de surveillance entre le pays d’origine et le pays d’accueil des instituts financiers".

Le Premier ministre a également salué les propositions de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne en matière de traitement des actifs à risque et des actifs toxiques. "C’est important. Je suis de l’avis que si nous ne traitons pas efficacement l’aspect des actifs illiquides et toxiques, il n’y aura pas de reprise adéquate des flux de crédit entre les banques et l’économie réelle. Nous sommes donc intéressés que cela se fasse selon des règles communes qui doivent être telles que des éléments de distorsion de la concurrence ne puissent s’infiltrer."

Jean-Claude Juncker a insisté une nouvelle fois sur l’importance du respect intégral du pacte de stabilité et de croissance. "Il doit être évident que le moment n’est pas venu pour laisser les déficits et les dettes publics se développer librement à moyen terme. Ce qui est nécessaire est une consolidation des finances publiques dans la zone euro et dans l’Union européenne dans son ensemble. Nous devons définir une stratégie de sortie de cette spirale des déficits et des dettes en suivant par exemple le Président américain Barack Obama qui a annoncé cette semaine qu’il a l’intention de diviser par deux le déficit public. Il y a une tonalité européenne dans ce discours du Président des États-Unis et je ne voudrais pas que l’Union européenne devienne plus déraisonnable sur ce point que les États-Unis qui le sont en tout cas, puisque la politique américaine risque d’aggraver les déséquilibres globaux et de provoquer ainsi une nouvelle crise."

Jean-Claude Juncker a finalement plaidé pour que les États membres de l’Union européenne se concertent au préalable en matière d’émission d’emprunts publics "afin d’éviter qu’on se fasse mutuellement de la concurrence sur les marchés financiers".

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