Conseil JAI: Luc Frieden est très réservé quant à l'accueil de détenus de la prison de Guantanamo au Luxembourg

Lors du Conseil "Justice et Affaires intérieures" (JAI) qui s'est déroulé le 6 avril 2009 à Luxembourg, les ministres de la Justice et de l’Intérieur des 27 pays membres de l’Union européenne (UE), réunis sous Présidence tchèque, ont planché sur le sort des prisonniers de Guantanomo et sur un projet de loi-cadre destinée à renforcer la protection des victimes "dites vulnérables".

Au sujet de l’accueil d’anciens détenus de la base à Guantanamo en Europe, les ministres européens se sont accordés sur deux principes. Premièrement, il n’y aura pas de réponse communautaire et chaque État membre prendra individuellement la décision d’accueillir ou non des prisonniers de Guantanamo. Deuxièmement, l’État membre qui s’apprête à accueillir des anciens détenus sur son territoire devra procéder à un échange d’informations avec les autres États membres.

Pour ce qui est du Luxembourg, le ministre de la Justice, Luc Frieden, a signalé à l’issue de l’entrevue qu’il était "quasi impossible que le Grand-Duché accueille des détenus de Guantanamo". "Beaucoup trop d’ombres persistent dans ce dossier", a-t-il jugé en faisant allusion aux raisons d’incarcération ou d’expulsion de ces prisonniers et en arguant qu’il "s’agit d’une question cruciale pour la sécurité intérieure de l’UE".

Luc Frieden a annoncé dans ce contexte que les États-Unis vont effectuer une analyse détaillée du profil des détenus. Avant la publication de cette analyse, le ministre de la Justice estime peu probable qu’un nombre important de pays européens se disent prêts à accueillir des anciens détenus. Parallèlement à cette analyse, les Européens revendiquent des États-Unis qu’ils signent un protocole attestant que "les États-Unis ne vont pas développer d’autre prison de ce genre". Luc Frieden a également précisé que la venue des détenus en Europe doit s’effectuer sur une base volontaire.

Projet de loi-cadre destinée à renforcer la lutte contre les abus sexuels d’enfants

Le conseil a également parlé d’un projet de loi-cadre destinée à renforcer la protection des victimes "dites vulnérables", dont notamment des enfants qui sont victimes de crimes sexuels. La loi-cadre devrait renforcer la législation communautaire en matière de protection des victimes de traite d’êtres humains et combattre plus efficacement le grooming, acte visant à manipuler sur Internet les enfants à des fins sexuelles.

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