Le Premier ministre Xavier Bettel a participé à la réunion extraordinaire du Conseil européen qui a eu lieu le 30 août 2014 à Bruxelles.
Lors d'une première session de travail, les dirigeants européens sont parvenus à un accord sur les nominations aux postes-clés du nouveau cycle institutionnel. Ils ont nommé Federica Mogherini, la ministre italienne des affaires étrangères, au poste de haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. La nomination à ce mandat d'une durée de cinq ans est conditionnée par l'accord du Parlement européen, le haut représentant pour les affaires étrangères étant également vice-président de la Commission européenne.
Par ailleurs, Donald Tusk, actuel premier ministre de la Pologne, a été nommé au poste de président du Conseil européen. Il prendra la relève de Herman van Rompuy, actuel président du Conseil européen, le premier décembre 2014, le mandat de deux ans et demi étant renouvelable une fois. A noter que Donald Tusk présidera également les sommets de la zone euro comme décidé par les chefs d’État et de gouvernement des pays membres de la zone euro. "Nous avons discuté des nominations, mais ce furent des discussions très brèves. Je pense qu'en nommant Federica Mogherini et Donald Tusk, nous avons fait un bon choix puisque ce sont des personnes qui ont déjà fait preuve d'une forte personnalité et d'une grande capacité à défendre la position européenne, ce dont l'Europe a fortement besoin", a affirmé le Premier ministre, Xavier Bettel, après la réunion extraordinaire du Conseil européen.
Evolution de la situation économique
Suite à l'accord obtenu sur les nominations, les dirigeants ont également discuté des questions économiques. Malgré les efforts de réformes structurelles entamés par les États-membres et l'amélioration des conditions sur les marchés financiers, les membres du Conseil européen ont constaté des taux d'inflation exceptionnellement bas et des niveaux de chômage inacceptables. En rappelant notamment l'accord du 27 juin 2014 sur l'agenda stratégique qui met l'accent sur l'emploi, la croissance et la compétitivité, le Conseil européen a salué l'initiative du gouvernement italien de l'organisation d'une conférence des chefs d’État et de gouvernement en octobre prochain, se concentrant sur l'emploi, notamment sur la problématique du chômage des jeunes.
Situation en Ukraine
Suite à une présentation de l’évolution sur le terrain par le président ukrainien, Petro Porochenko, les dirigeants européens ont discuté de la situation à l'est de l'Ukraine. Les chefs d’État et de gouvernement demeurent extrêmement préoccupés par la poursuite et l'intensification des combats à l'est de l'Ukraine et condamnent par ailleurs l'afflux croissant de combattants et de matériel de guerre en provenance du territoire russe. En observant de près l'évolution de la situation sur le terrain, le Conseil européen demande à la Commission européenne et au Service européen d'action extérieure de préparer des mesures restrictives supplémentaires tenant compte, entre autre, des institutions et personnes en relation avec les groupes séparatistes du Donbass. "La Russie doit savoir que les évènements des derniers jours sont inacceptables pour la communauté internationale et pour l'Union européenne. Il faudra attendre l’évolution des prochains jours pour voir s’il sera à nouveau possible d’arriver à un dialogue; si cela n'est pas le cas, l'Union européenne sera prête pour prendre de nouvelles mesures restrictives", a déclaré Xavier Bettel lors d'une entrevue avec la presse.
Détérioration de la situation sécuritaire au nord de l'Iraq
Le Conseil européen est horrifié par les meurtres aveugles et les violations des droits de l'homme commis par l'EIIL et d'autres organisations terroristes à l'encontre des minorités religieuses et ethniques de la région. La création d'un califat islamique en Iraq et en Syrie et le terrorisme extrémiste qui en constitue le fondement représente une menace directe pour la sécurité des pays européens. L'Union européenne est déterminée à parer cette menace en soutenant l'approvisionnement en matériel militaire d'états-membres individuels mais aussi en contribuant à l'amélioration de la situation humanitaire des populations touchées. Etant fermement convaincu de la nécessité d'une action résolue pour endiguer l'afflux de combattants étrangers, le Conseil européen insiste notamment sur la nécessité d'établir une coopération étroite avec les pays tiers. "Il faudra mettre en garde les jeunes européens décidés à se déplacer dans ces zones de conflits, c'est une responsabilité de nous tous. Il faut explorer toutes les possibilités pour prévenir ce phénomène", a noté le Premier ministre après la fin de la réunion du Conseil européen.
Enfin, les dirigeants européens se sont félicités de l'accord de cessez-le-feu à Gaza tout en restant "vivement préoccupés par la situation humanitaire désastreuse dans la bande de Gaza". Le Conseil européen encourage les deux parties à reprendre les négociations et note que "la bande de Gaza fera partie d'un futur Etat de Palestine".
En outre, les chefs d’État et de gouvernement ont fermement condamné l'escalade des combats en Libye et "appellent le gouvernement intérimaire et la chambre des représentants de la Libye à former d'urgence un gouvernement qui soit réellement sans exclusive et capable de répondre aux besoins de la population libyenne."
Enfin, le Conseil européen "se déclare préoccupé par la crise liée au virus Ebola en Afrique" et demande à tous les pays de se conformer aux lignes directrices de l'OMS et de ne pas interrompre les liaisons aériennes à destinations et en provenance des pays touchés. Les dirigeants européens invitent également le Conseil à adopter un cadre d'intervention global de l'Union européenne pour faire face à cette crise.
En amont de la réunion extraordinaire du Conseil européen, le Premier ministre Xavier Bettel a eu une entrevue avec le président-élu de la Commission, Jean-Claude Juncker.