Clôture de la première Conférence des Femmes de la Francophonie

La Conférence des femmes de la Francophonie, organisée pour la première fois, à l'initiative de Boutros Boutros-Ghali, secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie, et à l'invitation du Gouvernement du Grand Duché de Luxembourg, qui a réuni plus de trois cents délégué(es) dont trente-sept ministres, a clôturé ses travaux samedi 5 février à Luxembourg par l'adoption de la Déclaration de Luxembourg.

Au moment où la communauté internationale s'arrête à faire le bilan, cinq ans après la Conférence de Pékin, les délégué(es) des 55 Etats et gouvernements de la Francophonie ont dressé un bilan de leurs propres actions en faveur de la promotion des femmes, débattu de la place des femmes dans la prise de décision politique et de leur participation au développement socio-économique et échangé des expériences et des pratiques réussies pour promouvoir l'égalité de droit et de fait entre les femmes et les hommes.

Cette vaste concertation permettra à la Francophonie de marquer sa volonté d'action lors de la réunion de New York, en juin 2000.

Dans sa déclaration, adoptée à l'unanimité, la Conférence recommande aux Etats et gouvernements de la Francophonie, entre autres "d'assurer l'égalité juridique et la garantie des droits fondamentaux des femmes et l'égal accès des femmes et des hommes aux fonctions électives". Estimant que "la recherche d'un développement durable doit assurer aux femmes, en particulier aux femmes rurales, une pleine participation à la vie économique, et doit lutter efficacement contre la pauvreté, et sa féminisation", la Conférence demande l'introduction d'un certain nombre de mesures dans les domaines de l'éducation et de la formation, de la santé, de l'activité économique et de la paix.

La Conférence invite en conséquence l'Organisation internationale de la Francophonie, comme l'ensemble des Etats et gouvernements membres, à renforcer leur action et à dégager les ressources humaines et financières nécessaires, dans les deux domaines prioritaires sur lesquels a porté la Conférence: le pouvoir et le développement.

Elle invite le secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie, notamment à engager l'Institution à prendre en compte l'égalité des femmes et des hommes dans toutes les actions politiques, à sensibiliser tous les Etats membres à l'importance de procéder à la signature, à la ratification, à la diffusion et à l'application effective de tous les instruments juridiques internationaux pertinents, notamment du protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et à maintenir une concertation étroite entre les Etats et gouvernements en vue de veiller au respect de ces objectifs et à leur réalisation.

A cet effet, la Conférence invite l'Agence intergouvernementale et les opérateurs directs notamment à mettre en œuvre un certain nombre de projets spécifiques comme, par exemple:

  • la mise en place d'un mécanisme transversal de conception, de réalisation, de coordination et d'évaluation, chargé de la sensibilisation, de l'information et de la formation au principe d'égalité des femmes et des hommes;
  • la création d'un réseau permanent d'expert(e)s francophones et à diffuser les informations sur l'évolution de l'égalité dans les pays et dans les institutions de la Francophonie.

Cette stratégie d'action doit s'inscrire dans une double approche: le changement et l'évolution des rôles et des responsabilités des femmes et des hommes pour un partenariat nouveau ainsi que la prise en compte systématique de l'approche du genre dans la conception, la mise en œuvre, le suivi et l'évaluation de toutes les politiques.

Marie-Josée Jacobs, ministre de la Promotion féminine du Luxembourg, présidente de la Conférence, s'est félicitée de la participation de nombreuses organisations internationales (ONU, UNESCO, UNICEF, FAO, Union économique et monétaire ouest-africaine, Banque africaine de développement) qui laisse augurer d'une collaboration fructueuse avec ces institutions. Les organisations non gouvernementales constituent, par ailleurs, des acteurs primordiaux d'une action effective sur le terrain.

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