François Biltgen à la Conférence OCDE sur le sujet "Politiques du marché du travail et service public de l'emploi"

Le ministre du travail et de l'emploi François Biltgen a présidé la délégation luxembourgeoise comprenant en outre Jean Zahlen, premier conseiller de gouvernement au ministère du travail et de l'emploi et Jean Hoffmann, conseiller économique première classe à l'administration de l'Emploi, à la Conférence organisée à Prague par le gouvernement tchèque et l'OCDE sur le sujet "Politiques du marché du travail et service public de l'emploi: leçons à tirer du passé récent et perspectives d'avenir".

La Conférence a réuni quelque deux cent responsables politiques, hauts fonctionnaires des ministères de l'emploi et des services publics de l'emploi et experts-chercheurs du milieu universitaire.

En quatre ateliers consacrés respectivement à la fonction de placement des Services publics de l'Emploi (SPE), aux allocations de chômage en rapport avec les mesures d'activation, à la conception et la mise en uvre des politiques actives du marché du travail et à la structure des SPE, les participants à la Conférence ont discuté contradictoirement et constructivement les expériences faites par les uns et les autres dans les différents domaines, ainsi que les leçons à tirer d'éventuelles bonnes pratiques trouvées dans l'un ou l'autre pays.

François Biltgen a aussi participé à la table ronde politique finale sur le thème: les mesures actives du marché du travail: le grand chantier politique du nouveau millénaire.

Cette table ronde a réuni, outre le ministre luxembourgeois, Monsieur Spidla, ministre du travail de la République tchèque, Monsieur Hygum, ministre du travail danois, Monsieur Magvasi, ministre du travail slovaque, Monsieur Tegtmeier, secrétaire d'Etat au ministère du travail allemand, Messieurs Hultin et Martin, respectivement directeurs des domaines "emploi" auprès du BIT et de l'OCDE, et Monsieur Moe, secrétaire général adjoint de l'OCDE.

Lors de son intervention, François Biltgen a mis en garde contre la tentation et les tentatives de certains Etats et de l'OCDE de vouloir imposer la pensée unique dans le domaine ayant fait l'objet de la Conférence, qui a d'ailleurs fourni des informations très instructives. Il n'y a en effet pas de situation type en cette matière, dans laquelle les données changent par ailleurs constamment dans le temps et dans l'espace. Aucun marché du travail, ni aucun réservoir de chômeurs ne se laissent décliner selon un schéma unique. François Biltgen l'a illustré à l'exemple du marché de l'emploi si particulier du Luxembourg, caractérisé d'une part par le plein emploi au sens économique, mais présentant un chômage résiduel d'ordre largement social.

Le ministre luxembourgeois a insisté sur la nécessité sinon la priorité du traitement, par ailleurs individualisé, que les SPE doivent réserver à ces chômeurs plus difficilement à intégrer durablement sur le marché du travail.

Dans ce contexte il a mis en garde contre la notion de "rentabilité" des mesures actives de l'emploi, de plus en plus employée dans ce domaine. Il a certes admis que les politiques de l'emploi, et les énormes dépenses publiques qu'elles engendrent, doivent régulièrement être remises en question et évaluées selon leur efficacité, de même d'ailleurs que les Services publics de l'emploi. Cette évaluation peut se faire de manière interne et externe, objective, ainsi que par le biais d'une "auto-remise en cause permanente" de ces services.

Les seuls critères économiques ne sont cependant pas admissibles en la matière.

Les critères de performance utilisés lors de cet exercice, selon le ministre luxembourgeois, doivent par ailleurs moins tabler sur le taux d'insertion des chômeurs, le cas échéant à court terme, que sur l'amélioration à court, moyen et long terme de leur employabilité, sujet devant devenir prioritaire aussi dans l'activité des SPE, en coopération avec les services psychologiques et ceux s'occupant de la formation professionnelle. Dans ce contexte, François Biltgen a cité les Plans d'action luxembourgeois, traduisant l'élément préventif de la politique de l'emploi luxembourgeoise, en application de la Stratégie européenne de l'emploi inaugurée par le Sommet spécial de Luxembourg à l'initiative du Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker. La performance et l'efficacité des politiques de l'emploi et des SPE doivent évidemment être systématiquement évaluées, mais, selon François Biltgen, doivent être mesurées de plus en plus selon les critères prédécrits.

Le ministre luxembourgeois responsable de la politique de l'emploi s'est finalement prononcé quant au Luxembourg contre la privatisation des SPE, ou leur division selon les activités visant le traitement social du chômage et l'activité de placement au sens strict. Il a plaidé pour une meilleure coopération entre SPE et services privés au lieu d'une division interne voire d'un outsourcing de certains domaines d'activités des SPE, qui doivent rester, selon le ministre luxembourgeois, "maîtres du jeu".

Communiqué par le ministère du Travail et de l'Emploi

 

Dernière mise à jour