Journée mondiale contre le Sida

"Les hommes font la différence" est le slogan choisi par l'ONUSIDA comme thème de réflexion pour la Journée mondiale contre le sida 2000, commémorée ce 1er décembre.

Ce thème est centré sur "les hommes dans l'épidémie de sida". Tandis que les gens semblent s'intéresser de moins en moins au sida, croyant qu'il est ou peut être vaincu, l'infection à HIV augmente et continue de se propager. Même si actuellement, grâce à une meilleure thérapie médicamenteuse, mais très éprouvante, le passage de l'infection HIV à la maladie sida est retardé, le sida reste toujours une maladie mortelle et incurable.

A l'échelle mondiale, les infections à HIV et les décès du sida sont plus nombreux chez les hommes que chez les femmes sur tous les continents, à l'exception de l'Afrique subsaharienne. 80% des malades se trouvent dans les pays pauvres, en développement. En Afrique le tribut payé par les hommes est particulièrement lourd: à la fin de 1999, 10 millions d'hommes africains vivaient avec le HIV, contre 7,5 millions d'hommes infectés dans le reste du monde.

Les jeunes sont particulièrement exposés au risque: sur quatre personnes infectées par le HIV, une environ est un jeune homme de moins de 25 ans.

Au Luxembourg, nous avons eu au 21 novembre 2000, un total de 151 malades du sida, dont 87 malades sont actuellement décédés. 133 malades étaient des hommes, 18 des femmes. En 1999, nous avons recensé 5 nouveaux cas de Sida, tandis que nous avons déjà actuellement 9 nouveaux cas pour l'an 2000.

Les infections augmentent également. Tandis qu'on a constaté 29 nouvelles infections à HIV en 1999, on a déjà eu au mois de novembre 34 infections manifestes et 3 infections probables, en voie de confirmation. 25 personnes nouvellement infectées à HIV sont des hommes, et 9 personnes des femmes. 50% des infections se sont transmises par voie hétérosexuelle.

Les infections au HIV sont donc loin de diminuer ou de s'arrêter et le sida continue de se propager. Nous ne pouvons être vainqueurs que si nous adoptons un comportement responsable et si nous nous engageons tous dans la lutte contre le sida. Les hommes surtout peuvent freiner sa progression et éviter qu'un bon nombre de femmes soient infectées.

En effet, partout dans le monde, les femmes courent un risque tout particulier de contracter le HIV, car elles n'ont souvent pas le pouvoir de décider où, quand et si les rapports sexuels auront lieu. Souvent, elles n'osent pas proposer un rapport sexuel protégé, ne pouvant pas agir contre les croyances et les influences culturelles de leurs partenaires. Partout dans le monde, les hommes ont en moyenne davantage de partenaires sexuels que les femmes.

De plus, les consommateurs de drogues injectables séropositifs - pour la plupart des hommes - peuvent transmettre le virus à la fois à leurs partenaires toxicomanes et à leurs partenaires sexuels. Souvent les hommes désirent un rapport non protégé pour être fidèles aux exigences du concept de virilité. Ils devraient toujours utiliser le préservatif, (excepté dans les couples mutuellement fidèles où les partenaires sont séronégatifs et ne consomment pas de drogues par voie intraveineuse).

Les partenaires sexuels devraient pouvoir parler entre eux de sexe, de la sexualité, de leurs besoins et de la façon de se protéger contre le sida. Les hommes et les femmes ont des droits égaux. Toute personne qui risque d'être infectée, quelle que soit son sexe, son statut ou sa sexualité a le droit d'être protégée et le devoir de protéger son partenaire contre le HIV. L'égalité et l'équité entre les sexes en tant qu'éléments déterminants du succès dans la lutte contre le sida devraient être reconnues par tous les adolescents et par tous les hommes. Aussi, est il important de donner une bonne éducation aux jeunes et de remettre en question les concepts de la masculinité dont les garçons sont imprégnés pour devenir des hommes. Les hommes devraient apprendre également à ne pas s'exposer à des risques inutiles, à mieux soigner leur santé. Davantage que les femmes, les hommes tendent à consommer de l'alcool et d'autres substances qui favorisent les rapports sexuels dangereux, non protégés. Les hommes ont plus tendance à s'injecter des drogues, s'exposant ainsi au risque d'infection par des aiguilles et seringues contaminées par le HIV.

La progression du nombre d'infections nouvelles démontre que trop peu de personnes adoptent un comportement responsable face à la maladie. Nous devons tous apprendre à être solidaires avec les personnes infectées avec le HIV, les malades du sida et leurs familles. Grâce à une solidarité réciproque, nous ne rendrons pas seulement la vie plus supportable aux victimes du sida, mais nous contribuerons aussi à renforcer notre protection contre le sida. Il faut que les hommes comprennent que leur santé est importante, pour leur propre bien-être et pour ceux et celles qui dépendent d'eux. Cela est vrai pour tous les hommes quel que soit leur statut sérologique par rapport au HIV. Ils doivent comprendre l'impact potentiel que peut avoir leur comportement sexuel sur leurs partenaires et sur leurs enfants, notamment le risque d'introduire le HIV dans la famille.

Hommes et femmes, adolescents et adolescentes, adoptons tous un comportement responsable face au sida et nous aurons mis toutes les chances de notre côté pour enrayer la progression de la maladie.

Communiqué par le ministère de la Santé

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