Tabagisme passif: "Eclaire ton air! Gardons l'air propre!"
Le tabagisme passif était le thème à l'honneur de la Journée mondiale sans Tabac 2001, commémorée le 31 mai.
Le tabagisme passif est une menace réelle pour notre santé. Une exposition à la fumée de tabac exempte de risques n'existe pas. Durant des décennies l'industrie du tabac a refusé d'accepter le consensus désormais établi concernant la nocivité du tabagisme passif. Elle a accepté de considérer le tabagisme passif comme un désagrément possible pour le non-fumeur, mais non comme source de maladie. Aussi, les risques du tabagisme passif sont aujourd'hui encore sous-estimés par beaucoup de nos citoyens, alors que le danger du tabagisme actif sur le plan respiratoire, vasculaire, cardiaque et tumoral est démontré sans ambiguïté par les autorités scientifiques les plus renommées du monde entier.
Nous savons maintenant que le tabagisme passif augmente le risque de cancer du poumon chez le non-fumeur exposé régulièrement à la fumée tabagique de 20% à 30%. Les non-fumeurs vivant sous le même toit qu'un fumeur ont un risque accru de 23% pour les cardiopathies. L'exposition à la fumée du tabac peut aggraver l'allergie, l'asthme, ou bien en déclencher des crises aiguës chez le non-fumeur. Le tabagisme passif est particulièrement dangereux pour les enfants, chez qui il aggrave et provoque notamment l'asthme, la bronchite, le syndrome de mort subite du nourrisson et l'otite moyenne adhésive.
Le comité britannique "Scientific Commitee on Tobacco and Health" signale que les enfants de parents qui fument ont un risque 50 fois plus élevé d'avoir de l'asthme, que ceux des parents qui ne fument pas.
Parmi les effets immédiats désagréables du tabagisme passif, citons l'irritation des yeux, les maux de tête, la toux, les maux de gorge, les vertiges et les nausées, la mauvaise odeur des vêtements et des cheveux.
Celui qui ne veut courir aucun risque imputable au tabagisme doit éviter de fumer et éviter de séjourner dans des atmosphères tabagiques.
La majorité des gens ne souhaite pas fumer et préfère vivre dans un environnement exempt de fumée tabagique. Des enquêtes l'ont clairement montré.
Si c'est votre cas aussi, dites-le. Là où la santé est menacée, le droit à l'air pur prime.
Si nous sommes nombreux à exiger notre droit de vivre dans un milieu sans fumée de tabac, aussi bien à l'intérieur de nos maisons, qu'à l'école, dans les lieux de rencontre, et sur les lieux de travail, nous contribuerons à créer un climat social dans lequel la fumée de tabac sera reconnue comme étant un sujet de préoccupation majeure. Le tabac doit perdre son acceptabilité sociale.
Nous devons prioritairement protéger nos enfants exposés au tabagisme passif. Selon un rapport de l'Organisation mondiale de la Santé, la moitié des enfants dans le monde, soit près de 700 millions, respirent un air pollué par la fumée des autres.
Au Luxembourg nous avons une loi, la loi du 24 mars 1989 portant interdiction de fumer dans certains lieux. Cette loi marque clairement qu'il est interdit de fumer à l'intérieur des établissements scolaires de tous les types de l'enseignement. Cependant, cette loi est-elle toujours respectée? Je fais appel à tous les enseignants pour veiller au respect de cette loi. Tout doit être fait pour protéger les non-fumeurs, sur les lieux de travail, dans les lieux publics, en évitant les confrontations agressives. Réclamons un lieu de travail sans fumée, des espaces non-fumeurs clairement marqués, tout en réservant des fumoirs pour les fumeurs invétérés. Je fais appel aux responsables des entreprises pour aider les fumeurs parmi leur personnel, qui souhaitent s'arrêter de fumer, en organisant notamment des consultations anti-tabac.
Il existe dans notre pays des restaurants qui ont installé des zones non-fumeurs. De nombreux clients réservent leur table dans ces zones. Vous aussi, chers restaurateurs, pouvez assurer le bien-être de vos clients en installant une zone non-fumeurs. Pour la majorité des gens, un bon repas ne gagne rien à être dégusté dans une salle enfumée.
L'Organisation mondiale de la Santé lance un appel urgent à tous ses pays membres, à tous les gouvernements, aux décideurs politiques, aux associations nationales et internationales, aux médecins, aux dirigeants d'entreprise, à tous les citoyens, afin que nous unissions nos efforts dans la lutte contre le tabagisme actif et passif, et afin d'empêcher ainsi le tabagisme de progresser. Ecoutons-la. Unissons nos efforts pour prévenir les affres du tabagisme; pour éviter à nos enfants, et à nous-mêmes, un décès prématuré et des souffrances inutiles.
Communiqué par le ministère de la Santé