Stabilisation de la baisse des revenus ordinaires des banques luxembourgeoises au cours du dernier trimestre 2002 et réalisation de plus-values exceptionnelles leur permettant d´atteindre un résultat brut supérieur à l´année 2001

Sur base de chiffres provisoires au 31 décembre 2002 (représentant 85% du résultat avant provisions de la place), le compte de profits et pertes agrégé des établissements de crédit luxembourgeois affiche un résultat brut avant provisions de € 4 milliards pour l’année 2002. Ce montant représente une hausse de 10% par rapport à 2001, où le résultat avant provisions s’élevait à € 3,6 milliards.

Ce résultat doit être interprété à la lumière du niveau élevé de plus-values réalisées par les banques sur vente de participations, notamment celle touchant à la société Cedel International (actuellement Clearstream). Le total des résultats exceptionnels, qui sont pour la plupart le fruit d’opportunités, atteignent pour l’année le montant significatif de l’ordre de € 850 millions.

Si l’on faisait abstraction de ce facteur, le résultat brut avant provisions des banques de la place serait en recul de l’ordre de 13% avec un montant de € 3,15 milliards.

Dans un environnement financier qui reste difficile, les revenus d’activités bancaires ordinaires, à savoir la marge d’intérêts et les revenus sur commissions, affichent un recul modéré. Les tendances qui s’étaient dégagées sur la base des chiffres relatifs aux trois premiers trimestres de l’année n’ont pas subi d’inflexion au cours des trois derniers mois.

La ‘marge d’intérêts’ recule de 5,2% en glissement annuel. Cette baisse résulte de l’effet conjugué de la régression des revenus sur participations et de la réduction d’opportunités de refinancement à cause de l’aplatissement de la courbe des taux d’intérêt, qui se situent dorénavant à des niveaux historiquement bas.

Quant aux ‘revenus sur commissions’, ils diminuent de 3,7%. Face à la morosité des marchés boursiers, l’on assiste au recul des transactions initiées pour compte de tiers. Il convient de noter que la baisse enregistrée en 2002 est toutefois inférieure à celle qui avait été constatée en 2001 (-9%).

Au total, par rapport au 31 décembre 2001, le produit bancaire accuse certes une hausse de 4,4%; les plus values exceptionnelles, généralement exemptes d’impôt, dont il a été fait état ci-dessus, figurant précisément dans le poste ‘autres revenus nets’.

Confrontées à une contraction des revenus d’exploitation, les banques ont réagi en comprimant leurs budgets de dépenses. Par rapport au 31 décembre 2001, cet effort de réduction des coûts se traduit par une diminution de 3% des frais généraux, avec une baisse de plus de 9% des frais d’exploitation. Les frais de personnel augmentent de 3,9% en glissement annuel.

Compte de profits et pertes pour l’année 2002

Postes en millions de EUR

2001

2002

%

Marge d'intérêts (y compris dividendes)

3622

3432

-5,2%

Revenus de commissions

2161

2080

-3,7%

Autres revenus nets

600

1151

91,8%

Produit bancaire

6383

6663

4,4%

Frais de personnel

1292

1342

3,9%

Autres frais d’exploitation

1454

1320

-9,2%

Frais généraux

2746

2662

-3%

Résultat avant provisions

3638

4002

10%

(communiqué par la Commission de Surveillance du Secteur financier)

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