Examen de la politique de coopération au développement du Luxembourg

Le Luxembourg a sensiblement augmenté à la fois le volume et la qualité de son aide publique au développement, laquelle est passée de 99 millions USD (0.65% du RNB) en 1998 à 143 millions USD (0.82% du RNB) en 2001; telle est la conclusion qui se dégage de l’examen de son programme de coopération pour le développement auquel vient de procéder le Comité d’aide au développement (CAD). Le CAD applaudit l’effort d’aide du Luxembourg. Le Luxembourg est en bonne voie d’atteindre l’objectif que s’est fixé son gouvernement de porter son APD à 1% de son RNB pour 2005. Il se classe aujourd’hui au 4ème rang, parmi les 22 pays membres du CAD, par son rapport APD/RNB et au 21e par le volume de son aide.

A l’occasion de l’examen des politiques et programmes du Luxembourg en matière de coopération pour le développement, le CAD a salué l’orientation de lutte contre la pauvreté qui les caractérise, à l’appui des Objectifs du millénaire pour le développement. Plus de la moitié de ses 10 pays cible sont des pays parmi les moins avancés et 82% de ses apports d’APD sont consacrés au financement d’infrastructures et de services sociaux: éducation, santé de base, approvisionnement en eau et assainissement. Des mesures ont été prises qui ont contribué à améliorer la qualité de cette aide : instauration de programmes de coopération à long terme avec les pays cible, détachement de responsables luxembourgeois sur le terrain, renforcement de la collaboration avec les organisations non gouvernementales, et mise en place d’un système de suivi et d’évaluation.

Le Président du CAD, M. Jean-Claude Faure, a résumé comme suit les principales conclusions du Comité et les recommandations adressées au Luxembourg:

  • Continuer à privilégier la concentration de l'aide sur un nombre limité de pays-cible et poursuivre l'effort d'intégration des projets dans des approches programmes. Le CAD a noté la réduction du nombre de pays-cible et encourage le Luxembourg à poursuivre ses efforts dans cette voie. Par ailleurs, le Luxembourg s’applique à recentrer son aide sur la lutte contre la pauvreté – et a entrepris de reconfigurer sa coopération avec quelques pays à revenu intermédiaire en concentrant son action sur les régions les plus pauvres et en demandant aux gouvernements partenaires une participation financière croissante.

  • Veiller à la cohérence des politiques suivies dans les autres domaines avec la politique d’aide. La volonté affichée par le Luxembourg d’assurer la cohérence des politiques au service du développement mériterait d’être appuyée par une approche plus systématique pour une meilleure mobilisation des efforts du gouvernement à différents niveaux. Le Luxembourg est sensible aux intérêts des pays en développement sur de nombreux fronts : négociations commerciales de Doha, efforts d’ouverture du marché de l’UE aux exportations des pays en développement et accès de ces pays à des médicaments d’un prix abordable. Il est aussi sensible aux distorsions commerciales induites par les politiques de subventions agricoles des pays industrialisés et leurs effets négatifs sur l’agriculture, les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des pays en développement. Il attire également l'attention sur les problèmes de productivité et de développement du secteur agricole dans les pays en développement, ainsi que sur les problèmes d’accès au crédit des populations rurales. La fuite des capitaux des pays en développement et leur blanchiment constitue un problème de cohérence des politiques qui fait partie des préoccupations du Luxembourg. Les efforts de ce pays pour lutter contre les risques d’abus de sa place financière sont bienvenus et le CAD encourage les autorités luxembourgeoises à poursuivre la lutte contre le blanchiment d'argent.

  • Coordonner les efforts des diverses instances gouvernementales à l’appui du développement. La coopération pour le développement relève de la compétence du ministère des Affaires étrangères. La coordination entre les ministères et organismes luxembourgeois intervenant dans la coopération pour le développement pourrait être renforcée dans le cadre du Comité interministériel pour la coopération au développement, tout en tenant compte des stratégies définies par les pays en développement de manière à promouvoir le partenariat et l’appropriation locale. Le Luxembourg a entrepris d’ouvrir des bureaux locaux. Ce rapprochement vers les partenaires offre des possibilités de mieux gérer et coordonner les activités sur le terrain.

La Délégation du Luxembourg était conduite par M. Charles Goerens, Ministre de la coopération et de l’action humanitaire. Les pays examinateurs étaient l’Autriche et la Grèce.

Les Principales conclusions et recommandations ressortant de l’examen seront accessibles dès la semaine prochaine sur le site web du CAD, à l’adresse http://www.oecd.org/dac/peerreviews. Pour toute information complémentaire, les journalistes sont invités à contacter Helen Fisher, Division des relations avec les média, au 33 1 45 24 80 97.

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