Erna Hennicot-Schoepges à la conférence ASEM sur les cultures et les civilisations

Madame Erna Hennicot-Schoepges, ministre de la Culture, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, a participé, avec les ministres de la Culture de dix pays asiatiques (Chine, Brunei, Indonésie, Japon, Corée, Malaysie, Philippines, Singapore, Thaïlande, Viêt-Nam) et ses homologues de l'Union européenne à la conférence ASEM (Asie-Europe Meeting) sur la diversité culturelle.

L'ASEM réunit tous les deux ans les chefs d'État ou de gouvernement de ces pays. Trois réunions ministérielles (affaires étrangères, affaires économiques et affaires financières) se tiennent normalement chaque année. Des réunions supplémentaires des ministres des sciences et des technologies, de l'environnement et de l'immigration ont été organisées.

La Fondation Asie-Europe (ASEF) travaille étroitement avec l'ASEM et se propose de contribuer à une meilleure compréhension des peuples d'Asie et d'Europe par des échanges intellectuels et culturels et, au niveau des personnes, d'artistes et d'autres professionnels de la culture

Dans son intervention, Madame Erna Hennicot-Schoepges a dit notamment: "Ce siècle devrait être celui où il n'y aurait plus, ni colonisateurs, ni colonisés, ni oppresseurs, ni opprimés. A repenser son histoire, l'Europe a engendré bien des conflits, étouffé bien des cultures, en Amérique, en Afrique, en Asie avec la conviction que sa culture était la seule valable, la seule capable de faire progresser les peuples". Rappelant la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, elle a enchaîné par celle de 1993 qui "emploie déjà les termes de pluralisme, de tolérance mais aussi de diversité".

Elle a annoncé qu'un colloque intitulé "Vivre la diversité culturelle" sera organisé au Luxembourg en juin 2004, dans le cadre des activités de l'Institut Pierre Werner au Centre culturel de rencontre, abbaye de Neumünster à Luxembourg.

La ministre luxembourgeois a conclu en disant: "Le vrai dialogue des cultures sera seulement possible si aucune culture ne se considère comme supérieure, capable d'assimiler toutes les autres cultures.La coexistence, le respect de l'autre et de ses propres valeurs, voilà les principes de base qui devraient guider ce dialogue".

Dans leur déclaration finale, les ministres ont souligné l'importance du dialogue et de la coopération pour promouvoir la connaissance, la compréhension et la tolérance entre les peuples et, partant, éviter les malentendus et les conflits. Pour eux, les progrès scientifiques et technologiques sont à la fois une chance pour la paix dans le monde et le développement, mais peuvent aussi représenter un risque d'uniformisation. Si le monde est devenu plus ouvert, au moins au niveau des réseaux, plus intégré aussi, il n'en reste pas moins vrai que des conflits peuvent prendre leur source dans des contradictions ethniques et religieuses, le racisme, la xénophobie et l'intolérance.

C'est dans ce contexte que les ministres ont souligné que la diversité culturelle est une partie constituante des cultures du monde et une forme des civilisations de la planète. Le dialogue entre les cultures et les civilisations aussi riches et diverses que celles de l'Asie et de l'Europe s'oppose à toute tentative de globalisation qui essaierait d'imposer un modèle unique et uniforme de culture. Ce dialogue devra pouvoir se faire dans un esprit de respect mutuel, sans perte d'identité.

Trois domaines ont été discutés plus en profondeur:

  1. le désir de promouvoir la diversité culturelle et l'échange sur les politiques culturelles dans le contexte conflictuel de la globalisation;

  2. l'importance de préserver et de promouvoir les formes traditionnelles et contemporaines de l'art et de la culture ainsi que le patrimoine matériel et immatériel; la volonté d'échanger des exemples de bonne pratique dans les différents domaines de la culture et des industries culturelles (édition, cinéma, audiovisuel, musique);

  3. l'importance à accorder aux échanges éducatifs, à la mobilité des artistes et autres professionnels de la culture ainsi qu'aux réunions et missions d'experts.

Finalement, les ministres ont souligné les points suivants devant guider les travaux futurs:

  • la nécessité d'étendre le champ d'application des échanges culturels et éducatifs. Les ministres apprécient les progrès réalisés par l'ASEF (Asia-Europe Foundation) dans le dialogue interculturel, la sensibilisation aux autres et la compréhension des peuples;

  • le soutien à accorder à l'initiative de l'UNESCO de créer une convention sur la diversité culturelle;

  • la volonté de continuer sur la voie du dialogue pour créer les conditions pour une création vivante et contemporaine et, partant, mettre en place les politiques et les mesures pour la diversité culturelle. Les ministres invitent leurs collègues, ministres des Affaires étrangères, à tenir compte de la diversité culturelle dans leurs réflexions qu'ils auront à Dublin.

  • l'importance de faire partager aux enfants et aux jeunes les valeurs de respect mutuel et d'apprentissage des cultures des autres, en les leur faisant découvrir dès leur plus jeune âge dans les écoles et les universités.

(communiqué par le ministère de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)

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