Le ministre des Affaires étrangères Lydie Polfer à la commission des droits de l'homme

Lydie Polfer, ministre des Affaires étrangères a participé les 15 et 16 mars aux travaux de la commission des droits de l'homme de l'ONU à Genève. Cette commission qui siège chaque année pendant six semaines au printemps, est l'organe suprême des Nations unies chargé de veiller au respect de ces droits et le principal forum mondial sur ce thème. Son rôle est de définir des normes internationales de protection des droits de l'homme.

Précédant cette réunion annuelle, la ministre suisse des Affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey avait convié les 24 femmes ministres participant aux travaux à Genève pour débattre du thème des violences à l'égard des femmes et lancer une initiative commune afin d'intervenir contre toute forme de violence exercée contre les femmes, pour attirer l'attention sur ce problème et pour renforcer la mise en application des lois protégeant leurs droits ainsi que pour élaborer des stratégies contre les racines de la violence fondée sur le genre. Par ailleurs des réunions à intervalle régulier sur ce thème  devront contribuer à créer une dynamique positive, orientée vers des solutions concrètes.

Dressant le bilan des travaux de la veille à la tribune de la commission des droits de l'homme, Lydie Polfer a développé les problèmes qui doivent être résolus prioritairement afin d'améliorer durablement la situation: "La marche vers une véritable égalité des sexes se heurte à des inégalités subtiles, enracinées dans les mentalités, inscrites dans la vie quotidienne au travail comme à la maison. La violence contre les femmes peut se manifester à tous les niveaux de la société, qu’elle soit verbale, physique, sexuelle, psychologique, économique ou émotionnelle. Les femmes sont les principales victimes de l’analphabétisme, de la violence au foyer et de l’exploitation sexuelle. Elles sont d’avantage victimes du chômage, de la précarité, de la pauvreté et des inégalités salariales. Elles constituent également la majorité des réfugiés et des personnes atteintes du virus VIH. D’innombrables fillettes continuent à être victimes de pratiques condamnables, telles les mutilations génitales."

Afin de combattre ces maux, Lydie Polfer a invité tous les gouvernements à prendre des mesures concrètes pour éliminer en droit et en fait les discriminations en initiant une politique d’éducation et des campagnes d’information susceptibles de changer ces attitudes.

Evoquant les attaques terroristes de Madrid, Lydie Polfer s'est interrogée sur les causes et la nature du terrorisme qui, en exprimant un mépris total pour la vie humaine, bafoue de manière barbare et aveugle les droits de l’homme. Elle a rappelé dans ce contexte que la lutte anti-terroriste représente un défi pour notre modèle de société, ouvert et respectueux de ces droits. En même temps elle a lancé une mise en garde  pour que les droits et libertés ne deviennent  pas les victimes indirectes du terrorisme. Dans la situation actuelle, il s’agit au contraire de "réaffirmer avec force ces valeurs, car elles constituent notre capital moral original qui permet à la réaction au terrorisme de rester crédible et efficace à long terme", a-t-elle déclaré.

Concernant les pays du Moyen-Orient qui se trouvent actuellement à la croisée des chemins, Lydie Polfer estime qu'il ne s’agit pas d’imposer de l’extérieur des solutions toutes faites. La meilleure voie serait de répondre aux aspirations profondes des populations concernant leur développement. Dans ce contexte, toute initiative pour faire avancer les libertés individuelles doit se faire sur la base d’un véritable partenariat, impliquant à la fois les gouvernements et la société civile.

Evoquant le spectre d'une confrontation des civilisations, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a dit toute sa conviction que seul un dialogue vrai englobant les droits de l'homme peut endiguer cette menace. "Il faut à tout prix éviter une approche opposant l’Occident au monde musulman, pour ne pas tomber dans le piège que nous tendent ceux qui appellent de leurs vœux l’affrontement des civilisations. Au contraire, il s’agira de réaffirmer les principes des droits de l’homme à travers le dialogue des civilisations. Ne cédons pas à ceux qui veulent remettre en cause le consensus interculturel sur lequel se fondent les mécanismes internationaux de protection des droits de l’homme. En tant que valeurs universelles, les droits de l’homme peuvent être porteurs d’union plutôt que de divisions."

Au cours de son intervention le ministre luxembourgeois s'est également félicitée de la tendance qui va dans un nombre croissant de pays dans le sens de l’abolition de la peine de mort et elle a assuré la Cour pénale internationale du plein soutien du Luxembourg au moment où celle-ci s’apprête à ouvrir ses premières enquêtes, mettant ainsi fin à l’impunité de certains crimes contre l'humanité.

(communiqué par le ministère des Affaires étrangères)

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