Jean-Claude Juncker à la réunion annuelle de la BERD

Le Premier ministre et ministre des Finances Jean-Claude Juncker a participé à l’assemblée annuelle de la BERD, qui a lieu cette année-ci à Londres. En tant que Président du Conseil des gouverneurs de la Banque européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) pour la période 2003-2004, Jean-Claude Juncker a ouvert la session 2004 aux côtés de Tony Blair, chef du gouvernement britannique et Jean Lemierre, président de la BERD.

A la veille de l’adhésion à l’Union européenne de huit pays d’opérations de la BERD, à savoir la République tchèque, la Slovaquie, la Pologne, la Slovénie, la Hongrie, la Lettonie, l’Estonie et la Lituanie, la réunion de cette année est placée sous le signe de l’élargissement de l’Union européenne.

"Cet événement vient couronner l’évolution remarquable qu’a connue l’Europe centrale et orientale depuis la chute du mur de Berlin", a déclaré le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker qui, dans son discours d’ouverture, a rendu hommage au rôle décisif qu’a joué la BERD au niveau de la transition économique et politique de ces pays. "Sans son rôle novateur - soutenir le secteur privé de ces pays tout en prêtant attention aux conséquences sociales des réformes - je doute que le processus de transition eût été aussi simple et rapide", a souligné Jean-Claude Juncker. Ce dernier estime toutefois que la mission de la BERD n’y est pas encore arrivée à son terme et que la BERD, grâce à la longue expérience dans la région, peut continuer à "accompagner les nouveaux pays membres de l’Union européenne dans cette dernière ligne droite ".

Dans son discours, Jean-Claude Juncker a passé en revue les grandes orientations et les futurs défis de la BERD, parmi lesquels le rôle accru de la BERD dans les pays en voie de transition les moins avancés du Sud et de l’Est. Dans ce contexte, il a salué tout particulièrement le plan d’action pour les pays aux premiers stades de la transition que la BERD vient de présenter. " L’idée de s’appuyer sur des instruments existants qui ont prouvé leur valeur, notamment les prises de participation directes et les prêts aux petites entreprises, est un bon point de départ", a estimé Jean-Claude Juncker lors de son intervention.

Pour ce qui est des ressources concessionnelles nécessaires au soutien des opérations de la BERD, Jean-Claude Juncker a relevé qu’en « tant que donateurs, notre responsabilité dans le succès de la Banque dans ces pays est d’autant plus importante». Le Luxembourg, misant sur l’expérience positive faite avec les programmes de la BERD en ce domaine, serait d’après Jean-Claude Juncker "disposé à consacrer davantage de ressources financières tant au développement des petites et moyennes entreprises dans les pays aux premiers stades de la transition qu’aux activités de micro-financement."

Jean-Claude Juncker a mis dans son discours un accent particulier sur la Mongolie qui, bien que membre de la BERD depuis 2000, n’en est pas encore un pays d’opérations. C’est pour cela que le Luxembourg, ensemble avec les Pays-Bas et le Japon, a créé en 2001 un fonds de coopération technique pour soutenir le programme de transition de la Mongolie. Les montants de ce fonds seraient pourtant limités et seul un financement de projets à partir des ressources régulières de la BERD pourrait garantir de progrès substantiels en terme de transitions. Aussi le Premier ministre luxembourgeois a-t-il invité tous les gouverneurs de la BERD à " assurer le suivi de la résolution unanime que nous avons adoptée pour admettre la Mongolie comme pays d’opérations de la BERD." Le Luxembourg serait sur le point d’adopter la loi requise en la matière, a informé Jean-Claude Juncker. Afin de s’informer plus en détail sur la situation générale en Mongolie Jean-Claude Juncker a rencontré, en marge de l’assemblée annuelle de la BERD, le ministre des Finances de la Mongolie, Ulaan Chultem.

L’accent mis sur les pays aux premiers stades de la transition situés plus à l’Est ne devrait pourtant pas faire oublier ni les Etats de l’Europe du Sud-Est, comme les Balkans occidentaux, ni les pays de la région du Caucase, a relevé Jean-Claude Juncker. Rappelant l’engagement du Conseil européen de Thessalonique en juin 2003 en faveur du processus de stabilisation de la région des Balkans occidentaux, Jean-Claude Juncker a estimé que cet engagement devrait dorénavant « se traduire par un soutien financier et politique accru, si nous voulons mettre un terme à l’instabilité qui a affecté pendant trop longtemps certaines parties de la région ». Selon le Premier ministre luxembourgeois, la BERD pourrait certainement jouer un rôle important à cet égard, non seulement « en complétant le Pacte de stabilité de l’Union » par des initiatives du secteur privé, mais également en favorisant les investissements transfrontières et la transition juridique. "Cette région ne peut rester une enclave défavorisée dans une Europe élargie et prospère",  a-t-il averti.

Finalement Jean-Claude Juncker a remercié le président de la BERD, Jean Lemierre pour ses performances exemplaires à la tête de cette institution : "Vous avez su renforcer avec prudence les réserves de la Banque et identifier clairement les défis opérationnels à relever."

En marge de l’assemblée annuelle de la BERD, Jean-Claude Juncker a également eu une entrevue avec le président de la Confédération helvétique Joseph Deiss. A l’ordre du jour figuraient les négociations bilatérales entre l’Union européenne et la Suisse et la question de la libre circulation des personnes entre l’Union et la Suisse dans le cadre de l’élargissement de l’Union européenne.

La BERD

La BERD est une institution financière internationale créée en 1991 pour faciliter la transition des pays d’Europe centrale et orientale vers une économie de marché et un pluralisme politique. Son rôle est de favoriser la transition vers une économie de marché des pays d'Europe centrale et orientale et de la Communauté d’Etats indépendants (CEI) qui s'engagent à respecter et à mettre en pratique les principes de la démocratie, du pluralisme et de l'économie de marché, et d’y promouvoir l'initiative privée et l'esprit d'entreprise.

Le Conseil des gouverneurs est l’organe de décision suprême de l’institution, représentant ses actionnaires (60 pays-membres plus la Commission européenne et la Banque européenne d’Investissement). La fonction de président du Conseil des gouverneurs comprend notamment la direction de l’assemblée générale, qui cette année se tient à Londres.

Le Luxembourg est un membre fondateur de la Banque.

(communiqué par le Service Information et Presse)

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