Selon l’OMS (l’Organisation mondiale de la santé), le tabac est la seconde cause majeure de décès dans le monde. Il est responsable de la mort d’une personne sur dix (à peu près 5 millions de décès par an). Si la consommation mondiale de tabac continue à ce rythme, il causera près de 10 millions de morts chaque année dès 2025. Sur les 650 millions de personnes qui fument actuellement dans le monde, une grande partie mourra des maladies liées au tabagisme.
Au Luxembourg, selon l’étude Ilres commanditée par la Fondation luxembourgeoise contre le cancer, le nombre de fumeurs a augmenté en 2003 (33 %) au lieu de 30 % en 2001 et 2002. Ce qui semble d’autant plus alarmant, c’est que ce sont les jeunes qui sont les plus grands fumeurs (45 % des 15-24 ans en 2003). Le nombre de fumeurs a également augmenté chez les 25-34 ans, ils sont 42 % en 2003 contre 34 % en 2002 ; ainsi que chez les 35-49 ans (38 % en 2003 contre 31 % en 2002).
Le tabac entraîne une dépendance qui s’installe très vite chez les jeunes. Ceux-ci seraient plus vulnérables que les adultes aux effets de la nicotine, même à des doses plus faibles. Diverses études (Russel, 1990 in Kassel 2000) montrent que parmi ceux qui fument ne fut-ce qu’une cigarette, 70 % consommeront régulièrement du tabac durant au moins les 5 années qui suivent leur initiation.
De plus, les coûts liés au tabagisme sont importants pour la société : prise en charge des cancers de la trachée, des poumons, des bronches, des maladies cardio-vasculaires, etc. ; perte de productivité, mortalité prématurée, invalidité, handicaps… Mais ces coûts sont aussi individuels. L’OMS insiste sur le cercle vicieux qu’entraîne la consommation tabagique : le tabac rend pauvre et ce sont les personnes socio-économiquement les plus faibles qui sont les plus grands consommateurs.
Ainsi, au Luxembourg, selon les données du Statec en 1998, les dépenses annuelles moyennes par ménage pour les produits du tabac s’élèvent à 206,50 € pour les directeurs, cadres supérieurs, professions libérales et intellectuelles ; à 349.50 € pour les techniciens et administratifs et à 472,70 € pour les travailleurs manuels.
Pour tenter de prévenir le tabagisme et réduire ses nuisances, le Luxembourg a signé, le 16 juin 2003, une convention-cadre de l’OMS pour la lutte contre le tabac approuvée aujourd’hui par 153 États membres. Cette convention pour la lutte antitabac énonce les règles applicables à la commercialisation, à la publicité en faveur du tabac ainsi qu’à la promotion et au parrainage du tabac et de ses produits.
D’autres actions sont programmées en 2004 pour dire « Non au tabac à perpétuité ! » La Division de médecine préventive prévoit à l’occasion de la journée mondiale :
un affichage de masse dans les abribus du pays;
un envoi informatif auprès des médecins, pharmaciens, hôpitaux, centres médico-sociaux, institutions publiques, écoles, lycées et grandes entreprises;
une campagne de sensibilisation dans la presse écrite et parlée, par le biais d’annonces et de spots radio.
Carlo Wagner
Ministre de la Santé