Le ministre Lucien Lux au sujet de l´entrée en vigueur du protocole de Kyoto, le 16 février 2005

"Ce mercredi 16 février 2005, le protocole de Kyoto va entrer en vigueur. Nous entamons ainsi une nouvelle étape dans notre lutte contre le changement climatique. Pour la première fois, il y a une limite juridiquement contraignante pour l’émission des gaz à effet de serre dans les pays industrialisés. Il faudrait aussi que tous les pays développés, qui n’ont pas l’intention de ratifier le protocole, fassent des efforts comparables.

Le changement climatique représente un des grands défis de la société au 21e siècle. Il est déjà réalité! Au cours du dernier siècle, la température moyenne globale a déjà augmenté de 0,6°C par rapport aux niveaux préindustriels. En Europe, la température a même augmenté de 0,9°C. Les évènements météorologiques extrêmes, comme les inondations, les sécheresses et les tempêtes, vont devenir de plus en plus fréquents et intenses, mettant en péril les ressources en eau, la biodiversité et la sécurité alimentaire.

Les scientifiques s’accordent à dire que le changement climatique est dû aux émissions de gaz à effet de serre provenant des activités humaines. Ainsi les températures pourraient augmenter de 1,4°C à 5,8°C d’ici 2100, avec des impacts néfastes pour nos écosystèmes, nos économies et l’humanité.

Le changement climatique se fait même de manière plus rapide que les scientifiques l’ont supposé initialement. Il doit donc être freiné, voire arrêté, pour réduire les impacts irréversibles. Les conséquences de l’inaction seront énormes, et il sera de plus en plus difficile de s’adapter au changement climatique. Les scientifiques pensent d’ailleurs que les coûts pour protéger notre climat seront dix fois moins importants que ceux des dommages causés par le changement climatique en cas d’inaction.

L’euphorie dans laquelle nous nous trouvons actuellement à cause de l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto ne doit pas nous faire perdre de vue que ceci n’est qu’un premier pas dans notre lutte. Gardons à l’esprit que, dans un avenir très proche, il faut des réductions plus drastiques des émissions globales de gaz à effet de serre.

La nouvelle communication de la Commission "Winning the battle against climate change" fait d’ailleurs des recommandations à l’Union européenne au sujet d’une stratégie pour l’après Kyoto (après 2012). L’Union européenne devrait continuer à jouer un rôle de chef de file dans les efforts internationaux de combattre le changement climatique. L’ambition de l’Union européenne est d’élargir à l’avenir la participation des pays en vue de la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans une approche globale.

Le Conseil "Environnement" a défini en décembre 2004 la marche à suivre par l’Union européenne:

  • l’augmentation de la température mondiale annuelle moyenne en surface ne doit pas dépasser de 2°C les niveaux de l’époque préindustrielle;
  • si cet objectif à long terme relatif à la température doit rester réalisable, les émissions globales devront atteindre leur point culminant dans les deux décennies, puis diminuer considérablement, pour parvenir, d’ici 2050, à une baisse des niveaux qui soit de l’ordre de 15% au moins, peut-être même de 50%, par rapport à ceux constatés en 1990;
  • ceci implique également des efforts de réduction significativement renforcés des pays développés.

Le Conseil "Environnement" a souligné la nécessité de proposer, lors de sa session de mars 2005, des stratégies de réduction d’émissions à moyen et long terme, assorties d’objectifs, comme une contribution au Conseil européen de printemps 2005.

La Présidence luxembourgeoise du Conseil européen poursuivra ses travaux sur base de ce mandat."

(communiqué par la Présidence luxembourgeoise)

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