Marie-Josée Jacobs à l´ONU: L´égalité entre les femmes et les hommes, objectif politique à atteindre

Le 28 février et le 1 er mars 2005, Madame Marie-Josée Jacobs, ministre de l’Egalité des chances, s’est rendue au siège des Nations unies à New York pour participer à la 49 e session de la Commission de la condition de la femme qui se tient du 28 février au 11 mars 2005. C’est dans ce cadre que l’ONU a organisé la révision de la mise en œuvre de la plate-forme d’action de Pékin et des documents issus de la 23 e session extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Le Bureau de la Commission a proposé un texte de déclaration réaffirmant les engagements pris par les gouvernements à Pékin en faveur de l’émancipation des femmes et de l’égalité entre les sexes.

La ministre a dans un premier temps assisté à la séance d’ouverture en compagnie de trois représentantes de la société civile. Madame Jacobs a par la suite eu l’occasion de s’entretenir avec les ministres responsables des questions d’égalité de plusieurs pays, notamment l’Allemagne, l’Autriche, la France, le Maroc et la Nouvelle-Zélande, ce dans le cadre de rencontres bilatérales.

Après son intervention lors de la réunion de l’Agence internationale de la Francophonie, Madame Jacobs s’est exprimée sur les innovations en matière de mécanismes institutionnels dans le cadre d’une table ronde de haut niveau.

Le lendemain, Madame Jacobs a présidé une réunion de coordination de l’Union européenne au cours de laquelle elle a sollicité et obtenu le soutien de tous les ministres de l’Union européenne en faveur de la défense de la proposition de déclaration initiale du Bureau. L’amendement des Etats-Unis, précisant que la plate-forme d’action de Pékin ne crée pas de nouveaux droits, humains internationaux fut rejeté par les Etats membres de l’ONU.

Confortée par l’esprit consensuel au niveau communautaire, Madame Jacobs, première oratrice de la séance plénière de haut niveau devant l’Assemblée générale, a rappelé que la déclaration ministérielle adoptée le 4 février 2005 à Luxembourg par les 25 États membres de l’Union européenne, les pays en voie d’adhésion, la Bulgarie et la Roumanie, et les pays candidats, la Turquie et la Croatie, ainsi que l’Islande et la Norvège, pays membres de l’AELE, constituait une étape fondamentale de l’engagement de l’Union européenne en faveur des politiques d’égalité entre les femmes et les hommes.

Dans son discours, la ministre a souligné qu’il était essentiel d’agir en partenaires afin de réaffirmer pleinement, sans équivoque et unanimement les engagements visant à l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.

Dans le cadre des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), elle a insisté sur le fait que l’égalité entre les femmes et les hommes constitue non seulement un objectif important en soi, mais encore qu’elle est essentielle à la réalisation de l’ensemble des OMD.

L’égalité entre les femmes et les hommes ne peut être envisagée sans garantir les droits sexuels et reproductifs des femmes, a-t-elle ajouté.

Selon la ministre, l’objectif d’égalité concerne tant les femmes que les hommes. Dès lors, il est nécessaire d’encourager la participation active et des hommes, et des garçons, à sa réalisation.

La ministre a encore précisé que l’égalité entre les femmes et les hommes demeure essentielle à la réalisation du plein emploi, de la croissance économique, du renforcement de la protection sociale et de l’éradication de la pauvreté.

La Présidence luxembourgeoise a déclaré que les États membres s’engageaient à prendre des mesures concrètes afin de créer l’environnement éducatif et social favorable à ce que femmes et hommes, filles et garçons s’épanouissent pleinement et à ce que la dimension de genre soit intégrée à l’ensemble des politiques et programmes éducatifs.

La ministre a conclu en soulignant que l’objectif consiste à atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes en matière de prise de décision et à garantir la participation équilibrée des femmes et des hommes dans tous les secteurs de la vie politique, économique et sociale afin de parvenir au renforcement de la démocratie.

A l’issue de cette allocution, la ministre s’est entretenue avec une délégation du Parlement européen.

Lors d’une réunion bilatérale avec les Etats-Unis, les délégations ont clarifié leurs positions divergentes. Les négociations pour l’adoption de la déclaration se sont poursuivies jusqu’à vendredi 4 mars et ont abouti au retrait de l’amendement américain.

Dix ans après Pékin, la réaffirmation pure et simple de la déclaration et de la plate-forme d’action ainsi que des documents issus de la 23e session extraordinaire de l’Assemblée générale s’est avérée difficile. Il y avait fort à craindre que les engagements ne soient dilués.

Les ministres de l’Union européenne, réunis à Luxembourg, ont unanimement convenu de transmettre un message fort en faveur de la réaffirmation totale, non équivoque et universelle de la plate-forme. Cette cohésion a pu être maintenue à l’ONU face aux amendements présentés par les Etats-Unis visant à compléter le texte de réaffirmation préparé par le Bureau. Les Etats-Unis entendaient préciser que ces textes ne créent pas de nouveaux droits humains internationaux.

Cet amendement a été rejeté par la totalité des Etats membres de l’Union européenne et par la majorité des délégations régionales rassemblées à  l’ONU. Cet ajout, proposé par les Etats-Unis, n’était pas acceptable pour l’Union européenne compte tenu du fait qu’il vise à donner une interprétation à la plate-forme de Pékin.

L’Union européenne n’a cessé de souligner que, pour sa part, il ne faisait aucun doute que la déclaration et la plate-forme de Pékin demeureraient le cadre politique de référence pour l’ensemble de ses actions ayant pour objectif l’égalité entre les femmes et les hommes et que, parallèlement, le CEDAW constitue le cadre juridique contraignant en matière de droits fondamentaux des femmes.

Les Etats-Unis ont maintenu leur position jusqu’à vendredi matin. La déclaration fut adoptée par consensus le vendredi à 17 heures.

Les travaux de la Commission pour la semaine du 8 au 11 mars comporteront la négociation des résolutions sur:

  • l’avancement des femmes dans l’économie,
  • la traite des femmes,
  • la situation des femmes en Afghanistan,
  • la situation des femmes palestiniennes,
  • le rapporteur spécial en matière d’égalité entre les femmes et les hommes, et
  • les femmes et le VIH/SIDA 

(communiqué par le ministère de l'Égalité des chances)

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