Réunion avec les présidents des commissions des Affaires étrangères des parlements nationaux de l'Union européenne, du Parlement européen et des États candidats

Jean-Claude Juncker a répondu aux questions d’actualité des présidents des commissions des Affaires étrangères des parlements nationaux de l’Union européenne, du Parlement européen et des États candidats

Réunis dans l’Abbaye de Neumünster, à Luxembourg, les présidents des commissions des Affaires étrangères des parlements nationaux des États membres et des États candidats ont accueilli le Premier ministre et président en exercice du Conseil européen, Jean-Claude Juncker.

En guise d’introduction, le Premier ministre a dressé un bref bilan de la préparation du Conseil européen des 22 et 23 mars prochains. Sur le pacte de stabilité et de croissance, Jean-Claude Juncker a informé les représentants nationaux que des réunions des ministres de l’Économie et des Finances au sein de l’Eurogroupe et de l’Eurogroupe élargi auront lieu dimanche 20 mars et qu’il faudra "dégager un accord pour débattre de la suite des événements dans les meilleures conditions".

Au sujet de la stratégie de Lisbonne, Jean-Claude Juncker a rappelé qu’il est essentiel "de sauvegarder l’équilibre originel de Lisbonne adopté en mars 2000" entre les trois piliers économique, social et environnemental. Sur ce dernier point, le Premier ministre a signalé que "nous voulons une politique environnementale mieux équilibrée pour répondre aux impératifs du développement durable".

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker a ensuite répondu aux diverses questions des présidents des commissions des parlements nationaux, essentiellement sur des points de politique étrangère.

À propos de la Russie, Jean-Claude Juncker a déclaré que la Russie est et restera un partenaire privilégié de l’Union. Selon Jean-Claude Juncker, "de tous les présidents russes, Vladimir Poutine est celui qui, plus que d’autres, a le regard porté sur l’Europe".

Au sujet de la Croatie, Jean-Claude Juncker a rappelé que le Conseil "Affaires générales et relations extérieures" du mercredi 16 mars devra prendre une décision sur le début des négociations, mais que «l’unanimité n’est pas atteinte pour l’instant», car selon le Premier ministre, "les conditions ne sont pas remplies". Jean-Claude Juncker a déclaré que «nous allons essayer de trouver une formulation des conditions sur lesquelles les négociations puissent commencer". (...) Faisant allusion aux conclusions du Conseil européen du 17 décembre 2004, selon lesquelles "le Conseil européen a demandé au Conseil de l’Union européenne de parvenir à un accord sur ce cadre en vue de l'ouverture des négociations d'adhésion le 17 mars 2005, pour autant que la Croatie coopère pleinement avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY)", Jean-Claude Juncker a ainsi estimé "qu’il n’existe aucune autre condition que celles décidées en décembre 2004".

Sur le Proche-Orient et le conflit israélo-palestinien, le Premier ministre Juncker a déclaré que "la communauté internationale doit montrer qu’elle est prête à répondre aux efforts entrepris par l’Autorité palestinienne". […] "Aussi lourd soit le passé, il y a des amitiés naissantes. J’ai demandé aux Palestiniens et aux Israéliens de m’écrire une lettre conjointe sur leurs besoins à très court terme. Si nous recevons cette première lettre conjointe, l’Union européenne aura donné naissance à un événement impensable il y a encore quelques mois".

Sur la situation au Liban et en Syrie, Jean-Claude Juncker a indiqué qu'«il faut garder la pression sur la Syrie pour que le retrait intégral de l’armée et des services secrets se fasse. En réponse à une question relative aux conditions posées par la résolution 1559 des Nations unies - la résolution exige le retrait des forces syriennes du Liban et le démantèlement de la branche armée du Hezbollah -, le Premier ministre a estimé que "le retrait des troupes pourrait ne pas être suffisant". Prenant pour exemple les nombreux manifestants présents dans les rues de Beyrouth ces derniers jours, Jean-Claude Juncker a ajouté que "le Hezbollah a démontré qu’il était une force politique sur laquelle on ne peut faire l’impasse".

À propos de Chypre et de la Turquie, le Premier ministre a reconnu qu’il était "difficile de réunir dans une même salle ceux qui ont des problèmes, non pas avec l’Union européenne, mais entre eux". Jean-Claude Juncker a estimé "qu’une initiative de l’ONU serait souhaitable, une fois que les Chypriotes et les Turcs auront accepté de se parler directement. Je ne désespère pas que nous puissions créer les conditions atmosphériques pour pouvoir résoudre ce problème".

Sur le dossier iranien, Jean-Claude Juncker a déclaré que les trois ministres des Affaires étrangères européens dépêchés en Iran "ont fait un travail remarquable". […] Les Américains voient cette initiative avec une bonne dose de scepticisme», mais "l’Union européenne doit montrer que l’option politique et diplomatique peut aussi avoir des résultats".

Enfin, sur les relations transatlantiques, le président du Conseil européen a constaté que bien que "nous restions sur des discordances, […] il y a des rapprochements de point de vue et les relations sont en train de s’améliorer".

(communiqué par la Présidence du Conseil de l'Union européenne)

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