Le Luxembourg, qui au titre de la Présidence de l’Union menait les négociations pour le compte des 25 États membres de l’Union européenne, y était représenté par Octavie Modert, secrétaire d’État à l’Agriculture, la Viticulture et le Développement rural, accompagnée de Frank Wolter, directeur adjoint de l’Administration des eaux et forêts.
Se basant sur les conclusions du Conseil "Agriculture" du 26 avril 2005, la Présidence avait un mandat de négociation très clair et précis, préconisant un renforcement de l’arrangement international des forêts actuel, l’établissement d’objectifs clairs, quantifiables et dotés d’une date butoir concernant le maintien du couvert forestier, la gestion durable des forêts et la contribution aux objectifs du Millénaire, ainsi qu’une préférence pour demander la négociation d’un instrument juridiquement contraignant sur tous les types de forêts (convention, traité, protocole…).
Lors du débat ministériel de haut niveau du FNUF-5, les ministres et les responsables des organisations internationales et plus particulièrement ceux du partenariat de collaboration sur les forêts ont souligné la contribution des forêts et du secteur forestier à la réalisation des objectifs de développement convenus au niveau international, y compris ceux énoncés dans la déclaration du Millénaire. Parmi les liens évoqués, ce sont surtout les plus directs qui ont été débattus, c’est-à-dire ceux qui se rapportent à l’élimination de l’extrême pauvreté et de la faim, à la santé, à l’environnement durable, aux modes de consommation et de production durables et à l’énergie. Dans ce contexte, la viabilité écologique, la bonne gouvernance et l’importance des programmes forestiers nationaux, le rôle de la société civile et l’efficacité de l’aide publique au développement (APD) ont été soulignés.
Au cours des tables rondes sur la restauration des forêts et la gouvernance, Octavie Modert, secrétaire d'État à l'Agriculture, à la Viticulture et au Développement rural, a exposé les actions entreprises par l'UE dans le domaine de la foresterie, mettant en relief la restauration des forêts, en tant que partie intégrante de la politique forestière européenne, ainsi que le plan d’action de l’UE pour une meilleure application des réglementations forestières, la gouvernance et le commerce (FLEGT). Madame Modert a en outre rappelé que l’actuel arrangement international sur les forêts n’a pas réussi à traduire les recommandations du Forum en actions sur le terrain et a plaidé pour un changement conséquent de cet arrangement.
Lors des négociations, la Présidence luxembourgeoise de l’UE a maintenu une position ferme quant à la nécessité de développer un instrument juridique pour tous les types de forêts, et de fixer des objectifs globaux concernant la gestion et la protection des forêts. Ces objectifs visaient, à l’horizon 2015, à enrayer la déforestation et la dégradation des forêts, à augmenter la proportion de forêts gérées selon le principe de la gestion durable et à lutter contre la pauvreté des populations dépendant des forêts. Nonobstant le fait que d’autres délégations se soient ralliées à la position de l’Union européenne, et notamment le Canada, la Suisse, la Norvège, la Corée du Sud et le Mexique, et malgré des efforts considérables de la part de l’UE en vue d’aboutir à un compromis, ces revendications ont été fermement opposées, notamment par le Brésil, l’Inde et les US.
C’est ainsi qu’à une journée de la fin du Forum, il semblait évident que l’arrangement international sur les forêts actuel sortirait affaibli de cette session au cas où l’UE et ses alliés abandonneraient leur position ferme.
Finalement, suite à une demande d’arrêt des négociations par les États-Unis à la veille de la clôture de la réunion, il a été décidé de reporter le mandat du FNUF-5 au FNUF-6 qui se réunira en janvier/février 2006, et de transférer le texte provisoire des négociations sous parenthèse à la prochaine session.
Le Forum a cependant tenu à communiquer au Sommet du millénaire des Nations unies, qui se tiendra à New York en septembre 2005, l’importance vitale que revêtent les forêts et le secteur sylvicole et leur production durable dans le contexte universel du développement des pays moins avancés et de leur population.
(communiqué par le ministère de l'Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural)