Déclaration de Jean-Louis Schiltz, ministre de la Coopération et de l´Action humanitaire et président sortant du Conseil des ministres de l´UE, à l'aube du G8

Interrogé sur les enjeux du G8 à Gleneagles, Jean-Louis Schiltz, ministre luxembourgeois de la Coopération et de l’Action humanitaire et président sortant du Conseil des ministres du développement de l’Union européenne vient de faire la déclaration suivante:

"Les États membres de l’Union européenne ont montré l’exemple en décidant, sous Présidence luxembourgeoise le 24 mai 2005, de porter leur Aide publique au développement (APD) à 0,7% de leur richesse nationale à l’horizon 2015. Il appartient maintenant aux membres du G8 d’en faire de même. Tout résultat moins ambitieux du G8 serait un échec. Un échec pour le G8, mais surtout un échec pour l’Afrique et les autres pays en développement qui ont terriblement besoin de fonds additionnels pour prendre en main leur développement. L’éradication à terme de la pauvreté est à ce prix.

Une augmentation substantielle des fonds dédiés au développement doit aller de pair avec la mise en place de règles du commerce plus équitables. Elle doit aussi aller de pair avec des progrès en matière de bonne gouvernance et de démocratie dans les pays en développement, ceux-ci étant au premier chef responsables de leur propre développement. L’augmentation du volume de l’aide doit aussi s’accompagner d’une amélioration de la qualité et de l’efficacité de celle-ci. Il s’agit d’éviter les gaspillages inutiles qui réduisent l’impact de l’aide et la crédibilité des efforts réalisés. Si nous voulons combattre le fléau de la pauvreté, 0,7 est une condition nécessaire pour ce faire; il ne s’agit cependant pas d’une condition suffisante.

Il est à proprement parler scandaleux qu’en 2005 des personnes meurent encore de faim dans les régions désertiques d’Afrique, dans les bidonvilles d’Amérique latine ou dans des régions reculées d’Asie, voire dans des camps au Darfour, au Congo ou ailleurs. Voilà pourquoi la communauté internationale doit agir. Maintenant. Mais le combat contre la pauvreté est aussi un combat pour un monde plus sûr, alors que depuis des années la pauvreté génère des conflits. Le développement est dès lors aussi un gage de notre sécurité à tous."

(communiqué par le ministère des Affaires étrangères - Direction de la coopération au développement)

Dernière mise à jour