Déclaration de Jean Asselborn suite aux résultats du référendum luxembourgeois sur la Constitution pour l'Europe

A l’issue de la publication des résultats du référendum luxembourgeois sur la Traité constitutionnel le 10 juillet 2005, Jean Asselborn, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de l’Immigration, a fait la déclaration suivante devant la presse :

"Je constate, avec notre Premier ministre, que nous avons cassé la tendance du non aujourd’hui à Luxembourg. Nous avons dit   oui dans un contexte extrêmement difficile, après le non de la France et le non des Pays-Bas. Il était très difficile d’argumenter, et de dire dans tous les débats qu’on a eu que la Constitution n’est pas morte. (…)

Il y a une heure, j’ai entendu une voix d’un de vos collègues journalistes qui a dit que le Luxembourg a dit  oui, mais que c’était comme si on faisait une piqûre à un mort. Cette image, je la réfute. Ce n’est pas une bonne image. Ce n’est pas l’image qu’il faut utiliser aujourd’hui. L’Europe, qui est un peu malade, a subit un petit refroidissement, mais aujourd’hui au Luxembourg nous avons servi une bonne tasse de thé avec du miel à ce patient. Les moyens simples sont parfois les meilleurs pour guérir.

Le débat au Luxembourg ne fait que commencer après ce vote positif. Nous sommes – si je peux le dire au nom de tous les ministres – contents qu’on puisse continuer avec le Premier ministre Jean-Claude Juncker. Nous sommes tous contents pour lui évidemment, mais nous sommes aussi très content de pouvoir nous adonner maintenant aux tâches nationales après cette Présidence très exigeante, et de pouvoir davantage nous atteler à la politique intérieure.

Aujourd’hui nous avons, si on connaît un peu le pays, reçu un message. Au sud du pays, certaines grandes villes – au moins pour le Luxembourg – ont dit  non à la Constitution, parfois à 53 ou 54 pourcent.   Il faut bien comprendre ce message-là et il faut que – et je crois que là tous le gouvernement sera solidaire – le bon sens soit respecté en ce qui concerne la politique sociale. La libéralisation – et je ne vais pas faire de politique aujourd’hui, évidemment – la libéralisation  oui , mais pas à n’importe quel prix. L’utilisateur du service public est aussi très souvent un salarié, donc les droits sociaux doivent primer.

L’Europe n’a aucune chance d’être comprise si la substance de sa politique n’est pas comprise par tous, par tous les Luxembourgeois aussi, qui sont des gens très sensibles. L’insécurité sociale doit être combattue dans chaque décision. La proposition a été faite par le Premier ministre dans un débat parlementaire récent : dans l’esprit la clause sociale doit jouer dès à présent pour toute décision qui est prise au niveau européen. C’est la bonne direction qu’on veut donner à la politique européenne."

(communiqué par le ministère des Affaires étrangères et de l'Immigration)

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