François Biltgen et Viviane Reding font le point sur le futur de la numérisation des contenus culturels en Europe

En rassemblant, du 20 au 22 juin 2005, les représentants nationaux de l’Union européenne et les principaux acteurs du domaine de la numérisation, Luxembourg est devenu pour trois jours la capitale européenne du patrimoine culturel numérisé.

Dans le cadre de la Présidence du Conseil de l’Union européenne, le Luxembourg a accueilli la 8e réunion officielle du Groupe des représentants nationaux (NRG – National Representatives Group) le 20 juin 2005, puis la Conférence internationale sur la future coordination de la numérisation des contenus culturels en Europe, les 21 et 22 juin 2005. Organisées par le ministère de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ces deux manifestations ont permis aux représentants de 28 pays (23 pays de l’UE, auxquels se sont associés Israël, la Norvège, la Roumanie, la Russie et la Turquie), à la Commission européenne et aux principaux acteurs du patrimoine numérisé, de réfléchir et de discuter sur les enjeux et l’avenir de la numérisation des contenus culturels en Europe.

La conférence s’est déroulée sur deux jours au Centre culturel de rencontre Abbaye de Neumünster. Elle a été ouverte par François Biltgen, ministre de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Figurant parmi les priorités du programme de travail de la Présidence luxembourgeoise en matière de culture, cette conférence a permis aux orateurs, parmi lesquels Viviane Reding, commissaire européenne en charge de la Société de l’information et des médias, et Paul Helminger, bourgmestre de la Ville de Luxembourg, de présenter les politiques européennes et les initiatives qui les accompagnent ainsi que les résultats des travaux de numérisation engagés et réalisés, tant au Luxembourg qu’au niveau européen.

L’affirmation d’une volonté européenne en matière de numérisation du patrimoine

Le ministre de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, François Biltgen, a souligné dans son discours d’ouverture l’importance pour les États de soutenir durablement les actions de préservation et de conservation du patrimoine se rapportant à la mémoire et à l’identité culturelle nationales et européennes.

Pour illustrer ses propos, le ministre a cité en exemple les principaux projets de numérisation du patrimoine culturel luxembourgeois menés au sein de son ministère par la Bibliothèque nationale (BnL), le Centre national de l’audiovisuel (CNA), le Musée national d’histoire naturelle (MNHN) et le Musée national d’histoire et d’art (MNHA).

"L’union dans la diversité." Cette expression fédératrice, qui a prévalu dans l’organisation des événements culturels de la Présidence luxembourgeoise, offre un modèle aux acteurs culturels européens, et doit inspirer en particulier une approche commune en matière de coordination des projets de patrimoine numérisé. L’investissement de l’État luxembourgeois dans la construction européenne, en termes de compétence et de temps, traduit la conviction et l’engagement sans faille du Luxembourg pour ce modèle européen.

L’intervention de la commissaire européenne en charge de la Société de l’information et des médias, Viviane Reding, a porté sur le thème du contenu culturel numérique en Europe, et plus particulièrement sur les défis conjoints de la préservation, de la numérisation et de l’accès.

La commissaire européenne a mis en évidence la volonté des États membres et des institutions culturelles de renforcer à la fois les politiques et les actions dans le domaine de la numérisation des contenus culturels en Europe.

Après avoir souligné l’importance de la tenue de cette conférence, qui se déroule à un moment crucial pour le futur de la numérisation du patrimoine culturel européen, la commissaire a rappelé brièvement les travaux réalisés conjointement par le NRG et le projet Minerva (Ministerial Network for Valorising Activities in Digitisation) au cours des dernières années. Elle a abordé les principales raisons de la numérisation que sont la préservation et l’accessibilité, avant d’évoquer les enjeux culturels et économiques engendrés par la numérisation des contenus culturels. À titre d’exemple, on estime qu'1 million d’heures de film, 1,6 millions d’heures d’enregistrements vidéo et 2 millions d’heures de son risquent de disparaître irrémédiablement à court terme si rien n’est réalisé dans les années à venir. Si le coût reste important, il n’en demeure pas moins une source de développement économique. Selon une étude récente réalisée par la British Library sur les retombées économiques de la numérisation dans le domaine des bibliothèques, pour 1 livre sterling investi, on estime les retombées en valeur ajoutée à 4 livres sterling.

L’état de la numérisation des contenus culturels au Luxembourg

La première journée de la conférence était consacrée à la présentation des projets de numérisation du patrimoine luxembourgeois.

À cette occasion, le public a pu apprécier l’état d’avancement des projets et le fort niveau de compétences déployées par les instituts culturels.

  • la "bibliothèque luxembourgeoise virtuelle - eBnL" de la Bibliothèque nationale (BnL);
  • la préservation des films, des photographies et des sons du Centre national de l’audiovisuel (CNA);
  • les outils de numérisation des données sur le patrimoine naturel par le Musée national d’histoire naturelle (MNHN);
  • le projet "Espace et patrimoine culturel" du Musée national d’histoire et d’art (MNHA).

Les techniques déployées et le caractère interdisciplinaire des projets ont permis au Luxembourg de collaborer activement au projet européen Minerva. Ce dernier a créé un réseau européen permettant de discuter, de corréler et d’harmoniser les activités entreprises en matière de numérisation du contenu culturel et scientifique, en vue d’élaborer une plate-forme commune européenne reconnue, mais également d'énoncer des recommandations et des instructions au sujet de la numérisation, de produire des données autour de celle-ci, et de veiller à leur accessibilité à long terme ainsi qu'à leur préservation.

L’excellence des projets luxembourgeois permet au ministère de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de développer et de soutenir une politique nationale de sauvegarde et de numérisation du patrimoine culturel. Les efforts du ministère visent également à promouvoir les actions luxembourgeoises de numérisation, tout en participant au déploiement d’une politique de numérisation des contenus culturels en Europe.

(communiqué par le ministère de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)

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