Séminaire “Networked Governance: Exploring the e-governement research agenda towards 2020”

Ce séminaire a été organisé par la Commission Européenne en collaboration avec le Centre de recherche public Gabriel Lippmann et le service eLuxembourg. Claude Wiseler, ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Paul Timmers (Commission européenne, Directorat général pour la société de l'information et les médias) ainsi que Fernand Feltz (directeur scientifique de Cellule de recherche, d’étude et de développement en Informatique du centre Gabriel Lippmann) sont revenus devant la presse sur les travaux réalisés aux cours de ce séminaire. L’objectif de cette journée était d’explorer les différentes approches interdisciplinaires en matière de gouvernement électronique (e-gouvernement) en vue de la préparation du plan d’action européen eGovernment 2006-2010. L’accent a été mis sur les recherches à mener sur les nouvelles formes de travail, d’interaction et de participation en réseau au sein des administrations mais aussi avec les citoyens et le secteur privé.

En invitant des sociologues, des experts en communication ainsi que des juristes en provenance d’universités d’Europe et des États-Unis, la Commission a permis de donner une vue qui n’est pas uniquement focalisée sur des aspects technologiques. M. Frans de Bruïne de la Commission a admis qu’une réflexion sur l’avenir à 15 ans est un exercice périlleux, mais qui n’en demeure pas moins nécessaire.

Selon les intervenants il n’est plus suffisant de se contenter des définitions habituellement admises de notions comme "innovation" ou "participation démocratique". M. Robin Williams, de l'université d’Edinburgh a montré que l’innovation ne prend pas son origine uniquement dans l’offre mais qu’elle peut également émerger du côté utilisateur. L’innovation peut se réaliser au moment de la diffusion d’une nouvelle technologie c’est à dire dans la phase où elle est adoptée, utilisée ou rejetée par les utilisateurs. Comment alors capturer ce savoir et intégrer l’innovation-utilisateur dans des bases de connaissances communes? Les politiques menés doivent s’axer autour de cette approche centré sur l’utilisateur. En ce qui concerne la participation démocratique les chercheurs trouvent un terrain fructueux dans l’analyse de nouveaux modes d’utilisation d’Internet : jeux, forums, sondages ou blogs. Ces outils sont la base d’une utilisation participative et non seulement passive du réseau.

Mme Jane Fountain, University of Massachusetts Amherst, a cité les défis de la gestion de projet, de la modernisation administrative et la nécessité de collaboration inter administrations comme principaux facteurs clés de succès des projets e-gouvernement.

Pour Mme Sally Wyatt, Université d’Amsterdam, le gouffre numérique est un des principaux défis qu’ont à affronter les gouvernements. Néanmoins l’analyse et l’interprétation des chiffres n’est pas évidente. L’accès à Internet n’est pas l’unique problème. Le rapporteur des débats a cité la volonté des citoyens de participer activement à l’utilisation des technologies comme un facteur de résistance important.

Comment alors définir des politiques permettant de motiver et d’amener le citoyen à une participation démocratique plus active? La mise au point d’un vocabulaire commun, le développement d’une cohérence accrue des lois européennes, le développement de l’interopérabilité des technologies, la favorisation d’une plus grande flexibilité des technologies et pratiques, et surtout la mise au centre de l’utilisateur sont quelques unes des idées sur lesquelles les participants se sont mis d’accord.

Lors de la conférence de presse Claude Wiseler est revenu sur la déclaration ministérielle de Manchester en montrant comment les initiatives en matière d’e-gouvernement, menées au Luxembourg s’insèrent dans cette stratégie européenne. Il a d’abord insisté sur le fait que les "Internet-Stuffen", présentes dans 76 communes, ne mettent pas seulement à disposition du citoyen du matériel et un accès Internet mais lui offrent également de nombreuses possibilités de formation. Outre ces actions de proximité, la réorganisation administrative ainsi que la refonte des procédures administratives doivent être menées de front. Finalement la numérisation des procédures de marchés publics ainsi que la mise en place de Luxtrust constituent d’importants chantiers. M. Timmers et M. Wiseler sont revenus ensemble sur le communiqué du Statec concernant l’utilisation des nouvelles technologies par les Luxembourgeois: 77% des ménages luxembourgeois sont connectés à Internet; les Luxembourgeois ont le taux en équipement le plus élevé en Europe; 55% des usagers luxembourgeois se rendent régulièrement sur les sites publics pour la recherche d’informations; le Luxembourg se situe à la 3ème place en ce qui concerne la demande et l’obtention de formulaires en ligne.

(communiqué par le service eLuxembourg)

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