Jean Asselborn en visite officielle au Laos

Les 26 et 27 janvier 2006, en conclusion de sa tournée asiatique, le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et de l'Immigration, Jean Asselborn, a effectué une visite officielle au Laos.

Dans la capitale Vientiane, le chef de la diplomatie a été accueilli par le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères laotien, Somsavat Lengsavad, avant de rencontrer le Premier ministre Bounnhang Vorachith, et le Vice-Président Choummaly Sayasone.

Les pourparlers avec les autorités laotiennes ont porté principalement sur relations bilatérales, la programme laotien de lutte contre la pauvreté, la protection des Droits de l'homme et les efforts d'intégration économique et politique en Asie.

Le ministre Jean Asselborn a indiqué que les autorités luxembourgeoises observaient avec intérêt la politique du gouvernement laotien en matière d'éradication de l'opium et de la culture du sur-brûlis. Cette politique a résulté, au cours des dernières années, à la relocalisation d'un nombre de communautés rurales et montagneuses. Dans ce contexte, le ministre Asselborn a souligné que, malgré la complexité de la tâche, tout regroupement de populations devait se faire de leur initiative et accord. Il a encouragé le gouvernement laotien à "faire preuve d'ouverture et de transparence en la matière", et a émis l'espoir qu'une solution "équitable et durable" pourrait être trouvée "pour faire bénéficier toutes les couches de la société du développement économique".

Parlant des Droits de l'homme, Jean Asselborn a rappelé la position de l'Union européenne sur la question de la peine de mort. Le ministre s'est félicité de la décision du Cambodge d'instaurer un moratoire sur l'exécution des prisonniers concernés. Évoquant l'exemple européen, il a plaidé auprès de son homologue laotien pour une abolition sans réserve de la peine de mort au Laos.

Rappelant que le Luxembourg soutient depuis six ans des projets de déminage dans le pays, le ministre a par ailleurs encouragé les autorités laotiennes à ratifier la convention d'Ottawa sur les mines anti-personnelles.

De son côté, le chef de la diplomatie laotien a recensé les priorités actuelles du gouvernement qui concernent essentiellement la stabilisation et réduction de la culture du sur-brûlis, le développement rural, l'amélioration des infrastructures, la sécurité alimentaire, la production commerciale, une meilleure gestion socio-économique et le renforcement des relations avec l'étranger.

Le Vice-Premier ministre laotien a par ailleurs saisi l'occasion de remercier son homologue luxembourgeois pour toute l'aide accordée par le Grand-Duché à son pays, aide qui serait très appréciée par la population laotienne.

Dans le cadre de son déplacement au Laos, le ministre Jean Asselborn s'est également rendu à Luang Prabang, ancienne ville coloniale dans le nord-ouest du pays, où il a visité un projet de déminage cofinancé par le gouvernement luxembourgeois.

Il est estimé que plus de deux millions de tonnes de bombes ont été lâchées sur le Laos au cours des affrontements qui opposaient, entre 1964 et 1973, le Vietnam aux États-Unis. Aujourd'hui, environ huit millions d'explosifs se trouveraient encore à la surface ou enterrés. Leur présence provoque régulièrement des accidents mortels et handicaps parmi la population, et empêche l'exploitation de terres arables et de points d'eau dont l'accès est estimé trop dangereux.

Le programme de déminage soutenu par le gouvernement luxembourgeois contribue directement à la lutte contre la pauvreté, dans la mesure où la plupart des régions affectées abritent les populations les plus pauvres du pays. Depuis 2000, le Luxembourg a apporté des contributions à hauteur de 1,25 millions de dollars (environ 1,1 millions d'euros) au programme national laotien de déminage et étudie actuellement une extension de cette aide au développement du pays.

Le Laos fut sélectionné comme pays cible de la coopération luxembourgeoise en 1996. Le pays compte quelque 5,4 millions d'habitants, mais avec un taux de naissance très élevé, celle-ci pourrait doubler en 25 ans. C'est un des pays les moins avancés du monde, bien que le taux de pauvreté ait pu être réduit au cours des dernières années. Le PNB annuel n'atteignait que 350 euros par tête d'habitant en 2004.

(communiqué par le ministère des Affaires étrangères)

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