Les pourparlers ont porté sur les relations bilatérales et les grands dossiers d'actualité européenne et internationale, notamment l'avenir du traité constitutionnel, le processus de paix au Proche-Orient, le dossier nucléaire iranien, la réforme de l'ONU, la situation dans les Balkans occidentaux et l'affaire des caricatures danoises.
Au niveau bilatéral, les deux parties ont discuté des conséquences éventuelles au Luxembourg et en Allemagne de l'offre publique d'achat (OPA) lancée par Mittal Steel à l'égard d'Arcelor. Le ministre Jean Asselborn a fait part des inquiétudes suscitées au Grand-Duché par cette offre, qui a été jugée hostile par le gouvernement luxembourgeois et la direction d'Arcelor. "En l'absence de concertations préalables, le groupe Mittal Steel n'a toujours pas présenté un concept clair pour l'avenir des salariés d'Arcelor et l'industrie sidérurgique au Luxembourg. Sans vouloir contester le principe de la concurrence, nous espérons que cette opération, quelle que soit son issue, ne remet pas en cause les acquis du modèle social européen", a déclaré le chef de la diplomatie luxembourgeoise.
Au sujet de l'affaire des caricatures danoises, les ministres luxembourgeois et allemand ont exprimé leurs vives inquiétudes face à l'escalade de la violence. Ils ont appelé les pays et communautés concernés à faire preuve de modération dans leurs déclarations afin de ne pas aggraver la situation.
"Nous comprenons que les caricatures aient pu porter atteinte aux sentiments religieux d'un grand nombre de personnes, mais cette offense ne peut en aucun cas justifier les excès de violence de ces derniers jours", a estimé Jean Asselborn. "Seul le retour à un dialogue honnête et de bonne volonté nous aidera à approfondir la compréhension mutuelle et apaiser les tensions", a-t-il ajouté.
Parlant de la situation dans les Balkans occidentaux, la délégation luxembourgeoise a rappelé la perspective européenne offerte à la région lors du sommet de Thessalonique en juin 2003. Tout en soulignant la volonté de l'Union européenne de respecter ses engagements envers cette partie de l'Europe, les ministres luxembourgeois et allemand ont partagé l'avis que les pays des Balkans occidentaux devaient, pour leur part, démontrer par des politiques et des actes concrets leur volonté et leur capacité de devenir, le moment venu, candidats à l'adhésion à l'Union européenne.
Dans le cadre de leur déplacement à Berlin, la délégation luxembourgeoise a par ailleurs eu l'occasion de s'entretenir avec le dirigeant du parti social-démocrate allemand, Matthias Platzeck, ainsi qu'avec les présidents des Commissions des Affaires étrangères et des Affaires européennes du parlement fédéral allemand, Ruprecht Polenz et Matthias Wissmann.
Le ministre délégué Nicolas Schmit a également rencontré le ministre adjoint chargé des Affaires européennes, Günter Gloser. L'entretien des deux ministres a en particulier évoqué le déroulement de la période de réflexion sur l'avenir du traité constitutionnel en Allemagne et au Luxembourg. Dans ce contexte, il a notamment été convenu de dresser une liste de projets concrets à évoquer dans le cadre d'une série de manifestations publiques communes.
(communiqué par le ministère des Affaires étrangères et de l'Immigration)