Visite conjointe du ministre Jean-Louis Schiltz avec ONUSIDA et UNICEF au Rwanda

Dans le cadre des efforts de la coopération luxembourgeoise dans la lutte contre le VIH/SIDA, le ministre Schiltz vient d’effectuer une visite conjointe avec les directeurs exécutifs d’ONUSIDA et de l’UNICEF au Rwanda.

Le Rwanda a réalisé d’importants progrès dans la lutte contre le SIDA ces dernières années. C’est au Rwanda que se trouve localisé le projet luxembourgeois du réseau ESTHER (Ensemble pour une solidarité thérapeutique hospitalière en réseau contre le SIDA). Ce projet vise à assurer la prise en charge (prévention, traitement et soins) des personnes atteintes par le VIH/SIDA à travers une approche intégrée, et en se basant notamment sur un partenariat entre deux hôpitaux luxembourgeois (le Centre hospitalier de Luxembourg et le Centre hospitalier du Nord) et deux hôpitaux rwandais.

Des renseignements quant aux éléments-clé et résultats de la visite peuvent être trouvés dans le communiqué conjoint du Luxembourg, de DFID (Département britannique pour le développement international) et des agences onusiennes qui est annexé à la présente.

Lors de la visite le ministre Schiltz a notamment rencontré SEM. Paul Kagame, Président de la République du Rwanda, ainsi que le Premier ministre rwandais et plusieurs membres de son gouvernement.

Dans les années à venir, le Luxembourg va continuer ses efforts dans le domaine de la lutte contre le VIH/SIDA au Rwanda en coordination avec le gouvernement rwandais et les partenaires internationaux. Ces efforts seront viseront principalement la formation du personnel de santé sur place et le transfert de savoir faire avec pour objectif à moyen terme l’appropriation des résultats du programme par le Rwanda.

Une mission conjointe félicite le Rwanda pour les progrès en matière de lutte contre le VIH/SIDA et encourage le gouvernement à continuer son engagement et ses efforts de coordination

Des responsables du Luxembourg, du Royaume-Uni, de l’UNICEF et d’ONUSIDA ont souligné les progrès effectués par le Rwanda en matière de lutte contre le VIH/SIDA. Ils ont appelé à continuer les efforts et prôné une coordination plus poussée à l’avenir afin de garantir le succès des actions futures.

"L’engagement et le leadership fort du Rwanda ont permis de réaliser des progrès importants dans la lutte contre le VIH/SIDA", a déclaré M. Jean-Louis Schiltz, ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire du Grand-Duché de Luxembourg. "Le défi est désormais de travailler à la durabilité des efforts. Il faut une approche réellement intégrée incluant la prévention, le traitement et les soins dans le contexte plus large d’un renforcement du système de santé. Deux éléments cruciaux sont dans ce contexte le renforcement des capacités et des ressources humaines."

Ont aussi participé à la mission conjointe Sir Suma Chakrabarti, secrétaire permanent du Département britannique pour le Développement international (DFID), Mme Ann M. Veneman, directrice exécutive de l’UNICEF et le Dr Peter Piot, directeur exécutif d’ONUSIDA.

La mission a souligné que le Rwanda est à un point décisif dans son action contre le VIH/SIDA et que la prévention de nouvelles infections reste le moyen le plus durable de maîtriser l’épidémie. Parallèlement, la nécessité d’une approche globale permettant de traiter et soigner tous les Rwandais vivant avec le VIH/SIDA a été soulignée.

On estime que quelque 250.000 personnes vivent avec le VIH au Rwanda, dont environ 22.000 sont des enfants de moins de 15 ans, selon le Rapport global d’ONUSIDA de 2004. Les données les plus récentes sur la séroprévalence, qui proviennent de l’étude nationale démographique sur la santé de 2005, indiquent une estimation moyenne de 3% au niveau national. L’augmentation du nombre de femmes affectées par l’épidémie est source d’inquiétude, avec une prévalence parmi les jeunes femmes de 15 à 24 ans qui est cinq fois plus élevée que parmi les jeunes hommes du même âge.

Progrès effectués

En septembre 2005 plus de la moitié (199) des 365 centres de santé du pays offraient des services de prévention mère-enfant. Le nombre de sites de dépistage et de conseil volontaire a augmenté et, selon les estimations nationales, le nombre de personnes sous thérapie antirétrovirale est passé de 8.700 en 2004 à plus de 19.000 en décembre 2005. Avec cette augmentation, le Rwanda traite dès à présent environ la moitié des personnes dont on estime qu’elles ont besoin d’un traitement, ce qui représente l’un des taux de traitement les plus élevés en Afrique sub-saharienne. La mission a conclu que l’approche du Rwanda et les résultats atteints font de l’expérience rwandaise un modèle pour d’autres pays.

Les membres de la mission ont rencontré des représentants du gouvernement, de la société civile, de l’ONU et des donateurs afin de mieux comprendre les progrès du Rwanda en matière de lutte contre le VIH/SIDA au niveau national et d’explorer des moyens de continuer et d’améliorer l’harmonisation à tous les niveaux.

La délégation a également visité des programmes communautaires qui apportent des soins aux personnes vivant avec le VIH/SIDA ainsi que des services de prévention incluant le dépistage et le conseil volontaires.

Le gouvernement a développé un plan stratégique national de lutte contre le VIH/SIDA pour la période 2006-2009 avec ses partenaires afin de créer un cadre pour le financement, la coordination, le suivi et l’évaluation de la réponse nationale au SIDA.

Les défis

Le Rwanda se trouve encore face à plusieurs défis, notamment l’inclusion du VIH/SIDA dans la stratégie nationale de développement économique et de réduction de la pauvreté.

Alors que les financements internationaux pour le SIDA augmentent, l’un des éléments cruciaux est l’assurance que ces ressources sont dépensées de façon efficace, en se concentrant sur les populations les plus vulnérables et les personnes vivant avec le VIH/SIDA. Pour ce faire, la mission a recommandé de plus grands efforts en matière de coordination de la part du gouvernement, des donateurs et de la société civile.

"Les donateurs doivent faire plus pour soutenir le gouvernement dans ses efforts. Ceci signifie un soutien aux priorités du Rwanda, l’utilisation des systèmes du gouvernement et une aide plus prévisible et à plus long terme. Lors de cette visite, le Royaume-Uni a signé un accord de partenariat de dix ans avec le Rwanda", a dit Sir Suma Chakrabati.

Les enfants et le VIH/SIDA

Selon le dernier recensement en 2002, le Rwanda a la plus grande proportion d’orphelins en Afrique sub-saharienne, avec au moins 30% des enfants de moins de 18 ans qui sont orphelins. Sur ces 1.3 millions d’orphelins, 160.000 le sont parce que leurs parents sont morts du VIH/SIDA. Cette situation représente un lourd fardeau pour les systèmes de sécurité sociale traditionnels des communautés.

Deux campagnes soulignent la nécessité de traiter la question des enfants en tant que partie intégrante de la lutte contre le VIH/SIDA: "Unite for Children, Unite against AIDS" et la campagne menée par l’Organisation des Premières Dames africaines contre le SIDA, appelée "Treat every child as your own". Ces deux campagnes, lancées en 2005, rappellent le fait que les enfants sont le visage manquant de la lutte contre le SIDA.

"Nous devons adopter une approche plus globale si nous voulons faire des progrès", a dit Mme Veneman. "Notre soutien aux enfants infectés et affectés par le VIH/SIDA doit être intégré dans nos efforts pour améliorer la santé des mères et des enfants. Nous ne pouvons plus nous permettre de voir nos diverses interventions comme étant séparées et indépendantes les unes des autres."

Nouvelle phase

Les chefs de délégation ont conclu que le Rwanda a mis en place une base solide. Ils se sont engagés à renforcer leur approche unifiée dans la lutte contre le VIH/SIDA et la pauvreté.

Le Dr Piot a conclu que "le Rwanda est en train d’entrer dans une nouvelle phase de la lutte contre le VIH/SIDA, une phase où la qualité et la durabilité sont des éléments cruciaux. La mission a confiance en la vision et l’engagement politique du Rwanda ainsi qu’en sa capacité à relever les défis à venir."

(communiqué par le ministère des Affaires étrangères et de l'Immigration, Direction de la coopération au développement)

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