Restriction de l'accès à certaines formations supérieures et universitaires en Autriche et en Communauté française de Belgique: le gouvernement luxembourgeois entend ménager les intérêts des étudiants luxembourgeois

La rentrée académique 2006/2007 verra un certain nombre de changements en ce qui concerne les admissions dans les universités en Autriche et en Communauté française de Belgique.

Ces changements, qui touchent certaines formations du domaine de la santé, vont dans le sens d’une restriction des admissions pour les étudiants non-nationaux en établissant des quotas pour les étudiants qui ne remplissent pas les critères des étudiants nationaux, que ce soient des critères de diplôme de fin d’études secondaires ou des critères de résidence. À noter que ces restrictions ont été décidées suite à une jurisprudence de la Cour de Justice des Communautés européennes permettant justement un plus large accès des étudiants ressortissants de l’Union européenne aux universités européennes. Les deux pays ont pris ces mesures restrictives en réaction à un afflux massif d’étudiants non nationaux – étudiants allemands en Autriche et étudiants français en Belgique - à tel point qu’il y avait, pour certaines filières de formation du domaine de la santé, absence quasi totale d’étudiants nationaux. Et l’Autriche, et la Communauté française de Belgique ont réagi à cet afflux en imposant des mesures restrictives, mesures qui touchent évidemment aussi les futurs étudiants luxembourgeois qui souhaiteraient poursuivre leurs études supérieures dans ces pays.

Inquiètes de cette situation qui risque de rendre très difficile, voire impossible, la formation universitaire des jeunes luxembourgeois dans des pays qui ont depuis toujours formé un grand nombre de professionnels luxembourgeois dans les domaines de la santé, les autorités luxembourgeoises sont immédiatement intervenues auprès de leurs homologues autrichiens et belges afin de discuter d’aménagements qui devraient permettre aux étudiants luxembourgeois de continuer à pouvoir s’inscrire dans les filières concernées. Parallèlement à ces pourparlers, les futurs étudiants ont été informés, dès le mois de janvier 2006, de ces changements en matière d’inscription.

En Autriche les restrictions d’admission concernent les formations de médecine humaine et de dentisterie. Dans ces formations, 75 % des places sont réservées aux étudiants détenteurs d’un diplôme de fin d’études secondaires autrichien, 20 % à ceux détenteurs d’un diplôme émis par un État membre de l’Union européenne et 5 % à ceux détenteurs d’un diplôme émis par un pays non-membre de l’Union européenne. En vertu de l’accord culturel signé entre le Grand-Duché de Luxembourg et l’Autriche, le diplôme de fin d’études secondaires luxembourgeois est déclaré équivalent au "Reifezeugnis" autrichien, de sorte que les étudiants luxembourgeois sont traités comme les étudiants autrichiens et qu’ils font donc partie du quota autrichien des 75%. À noter que, pour ces deux formations et pour celle de médecine vétérinaire, pour laquelle il n’y a pas de quotas, l’admission définitive se fait sur la base d’un examen d’entrée.

En Communauté française de Belgique, les autorités ont déposé un projet de décret régulant l’accès à certains cursus de premier cycle de l’enseignement supérieur en Communauté française de Belgique. Les formations suivantes, en universités et en hautes écoles sont concernées: bachelier en médecine vétérinaire, bachelier en kinésithérapie et réadaptation, bachelier en ergothérapie, bachelier en logopédie, bachelier en podologie et podothérapie, éducateur spécialisé en accompagnement psycho-éducatif et accoucheuse-bachelier. L’admission en première année de ces formations est réservée aux étudiants résidant en Belgique; seulement 30% des places en première année sont réservées aux étudiants qui ne résident pas en Belgique. Pour ces derniers, les inscriptions débutent le 1er septembre 2006 et les admissions sont organisées selon le principe du "premier arrivé, premier servi".

Malgré les nombreux pourparlers et les multiples interventions luxembourgeoises à tous les niveaux, pourparlers qui seront encore intensifiés, le projet décret régulant le nombre d’étudiants dans certains cursus de premier cycle de l’enseignement supérieur a été adopté en troisième lecture par le gouvernement de la Communauté française en date du 19 mai 2006, sans aménagement en faveur des Luxembourgeois. Il sera déposé au Parlement et, s’il est voté, il entrera en vigueur à la rentrée académique 2006/2007. Pour faire en sorte que tous les étudiants luxembourgeois qui se présenteront aux inscriptions le 1er septembre prochain soient en possession de l’équivalence belge de leur diplôme de fin d’études secondaires luxembourgeois, document indispensable à toute inscription dans une institution de la Communauté française, le service des équivalences de la Communauté française a accepté la demande luxembourgeoise et réservera deux journées exclusivement aux demandes d’équivalence des lycéens luxembourgeois. Une première journée aura lieu le vendredi 7 juillet dans les locaux du CEDIES à Luxembourg, une deuxième le jeudi 13 juillet dans les bureaux du service des équivalences à Bruxelles.

Les autorités luxembourgeoises suivent de très près l’évolution des procédures d’admission dans les universités européennes et restent en contact avec les autorités politiques et académiques des pays concernés.

Des informations détaillées sur les procédures d’admission en Autriche et en Communauté française de Belgique sont disponibles sur le site www.cedies.lu.

(communiqué par le ministère de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)

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