Message de Koïchiro Matsuura à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement

Chaque année, la Journée mondiale de l’environnement est pour nous l’occasion de nous pencher sur ce qui constitue notre environnement: l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons et la terre que nous occupons, que nous cultivons et dont nous jouissons. L’environnement nous offre une qualité de vie dont bien souvent nous ne mesurons plus l’importance. Et comme il façonne notre culture et nos traditions, nous en sommes, en définitive, le produit.

La Journée mondiale de l’environnement 2006 a pour thème "Ne désertez pas les zones arides". Ces régions font partie des plus grands écosystèmes terrestres du monde, tant en termes de superficie que de ressources naturelles, puisqu’elles représentent 3,6 milliards d’hectares, soit un quart de la surface terrestre totale. Cependant, avec le changement climatique et l’activité humaine, elles sont de plus en plus menacées. Cette année, la Journée mondiale de l’environnement vise à sensibiliser l’opinion à ce problème et à échanger des informations sur les mesures prises pour y faire face. Elle est en soi un complément important aux activités organisées dans le cadre de l’"Année internationale des déserts et de la désertification", proclamée par l’ONU et qui sera célébrée tout au long de l’année 2006.

Les zones arides sont en tant que telles des écosystèmes précieux. Les déserts, souvent considérés comme les régions les plus stériles et inhospitalières de la planète, sont en fait riches d’une faune et d’une flore très particulières et sans équivalent en raison de leur capacité à survivre dans des conditions extrêmes. Les communautés qui y vivent sont tout aussi remarquables. Il suffit de penser aux Touaregs d’Algérie ou aux Massaïs du Kenya pour apprécier l'ingéniosité avec laquelle ils se sont adaptés au fil des siècles, voire des millénaires, à un environnement hostile, pour finalement vivre en harmonie avec lui et développer des facultés d’adaptation étonnantes.

Dans ses actions visant à promouvoir la préservation et la gestion durable des zones arides de la planète, l’UNESCO s’est efforcée de tenir compte au maximum des traditions locales. Le projet sur la "gestion durable des terres arides marginales", actuellement mis en œuvre par l’UNESCO, s’appuie sur les communautés pour réhabiliter des zones arides en Chine, en Égypte, en République islamique d’Iran, en Jordanie, en Ouzbékistan, au Pakistan, en Syrie et en Tunisie. La Journée mondiale de l’environnement est l’occasion de mettre en lumière l’intérêt de ce type d’approches et d’explorer les perspectives qu'elles offrent dans la lutte contre la désertification.

La Journée mondiale de l’environnement est également l’occasion pour l’UNESCO de souligner le rôle important que l’éducation peut jouer dans tout ce qui touche à la conservation et à la réhabilitation des zones arides. Dans le cadre de la décennie des Nations unies pour l’éducation au service du développement durable (2005-2014), l’UNESCO élabore actuellement un nouveau dossier éducatif sur l’art au service de la découverte et de la protection des déserts. Par le passé, ce genre de dossiers a remporté un franc succès et est aujourd’hui largement utilisé dans les zones arides pour informer les enseignants et leurs élèves sur les causes de la désertification, ses conséquences et les moyens d'y faire face. Ces méthodes, et d’autres tout aussi novatrices, seront examinées à la prochaine conférence internationale sur "L’avenir des zones arides" (Tunis, 19 21 juin 2006), organisée par l’UNESCO.

La Journée mondiale de l’environnement 2006 doit contribuer à assurer qu'il existe bien un avenir pour les zones arides. La préservation de ces zones et de la richesse des ressources naturelles et humaines qu'elles abritent est un processus de longue haleine qui requiert un engagement durable de la part de la communauté internationale. Notre mission commune est de veiller à ce qu’elles demeurent des lieux où la flore, la faune et les êtres humains pourront s’épanouir.

Koïchiro Matsuura

(communiqué par le ministère de la Culture, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche / Commission nationale pour la Coopération avec l'Unesco)

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