Jean Asselborn à Moscou pour une conférence ministérielle sur le trafic des drogues en provenance de l'Afghanistan

Le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et de l'Immigration, Jean Asselborn, a participé le 28 juin 2006 à Moscou à une conférence ministérielle consacrée au trafic des drogues en provenance de l'Afghanistan, qui a permis de renforcer la coordination internationale dans le domaine de la lutte contre les stupéfiants.

La réunion de Moscou intervient trois ans après la conférence ministérielle de Paris sur les routes de la drogue de l'Asie centrale à l'Europe, qui avait tracé les grandes orientations dans la lutte internationale contre la criminalité organisée et le trafic des stupéfiants.

Selon les estimations des Nations unies, l'Afghanistan assure environ 87% de la production mondiale de l'opium et fournit indirectement de l'héroïne à une large majorité de consommateurs européens. En 2005, l'économie de la drogue représentait l'équivalent de 52% du produit intérieur brut du pays, bien que les superficies cultivées aient pu être réduites de 21% par rapport à l'année précédente grâce aux divers programmes d'éradication menés dans le pays.

"Transformer la route de la drogue en route de la soie"

Dans son intervention, Jean Asselborn a exprimé le soutien du Luxembourg aux objectifs clés du gouvernement afghan dans la lutte contre la drogue, notamment le développement d'alternatives légales à la culture du pavot, l'amélioration des capacités institutionnelles nationales, le respect des interdictions frappant la culture, la fabrication et le trafic de drogues, ainsi que la promotion de la réduction de la demande et l'utilisation efficace des méthodes de renseignement.

Le défi mondial que constitue la drogue exige "une démarche commune" de la communauté internationale, a estimé le ministre luxembourgeois. "Il faut dès lors continuer à travailler ensemble afin de renforcer les contrôles frontaliers, combattre les groupes se livrant au trafic de drogues et aux activités criminelles y associées ainsi que coordonner l'information et le renseignement", a-t-il déclaré.

Le Luxembourg figure actuellement parmi les donateurs majeurs de l'Office des Nations unies contre les drogues et le crime, auquel il contribue 100.000 euros par an. Parallèlement, le Grand-Duché soutient financièrement le travail du Central Asia Regional Information and Coordination Centre, engagé notamment dans la lutte contre le trafic des drogues en Asie centrale. Pour l'année 2006, la coopération luxembourgeoise se poursuivra également dans les domaines de l'aide humanitaire et de la coopération multilatérale en Afghanistan, a annoncé le ministre.

En conclusion de son intervention à la réunion ministérielle, Jean Asselborn a rappelé que "la célèbre route de la soie, qui s'étendait de l'Asie à l'Europe occidentale, était autrefois source de commerce, de prospérité et de richesse pour tous ceux qui vivaient le long du parcours". Il a lancé un appel aux pays rassemblés à Moscou d'unir leurs efforts afin que cette route, devenue aujourd'hui synonyme de trafic de drogues et de souffrance, se transforme à nouveau en une "route de la soie".

Entrevue bilatérale avec le ministre russe des Affaires étrangères

Le chef de la diplomatie luxembourgeoise a également profité de son déplacement à Moscou pour mener une entrevue bilatérale avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, consacrée aux derniers développements dans le dossier Arcelor. A cette occasion, Jean Asselborn a estimé que la décision du conseil d'administration de la société Arcelor de recommander à ses actionnaires une fusion avec Mittal Steel reposait sur des considérations économiques. "Cette décision ne doit en aucun cas être interprétée comme allant à l'encontre des milieux d'affaires russes", a-t-il déclaré.

Pour sa part, le ministre russe des Affaires étrangères a exprimé son appréciation pour l'attitude équitable adoptée par le gouvernement luxembourgeois dans le dossier. Il a par ailleurs estimé que la participation d'une société russe dans le débat sur le futur du marché sidérurgique en Europe démontre la maturité des secteurs industriels et commerciaux russes et leur capacité de jour un rôle majeur dans les marchés européens.

(communiqué par le ministère des Affaires étrangères et de l'Immigration)

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