Jean Asselborn appelle à une "cessation immédiate et durable des hostilités" au Liban

Le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et de l'Immigration, Jean Asselborn, s'est prononcé en faveur d'une "cessation immédiate et durable des hostilités" au Liban lors d'un point de presse le 31 juillet 2006 à l'Hôtel Saint Maximin. "Seulement un cessez-le-feu permanent peut créer les conditions nécessaires pour résoudre la crise actuelle", a-t-il déclaré à la veille d'une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne à Bruxelles, consacrée entièrement à la situation au Proche-Orient.

Évoquant le bombardement récent de la ville de Cana, au sud du Liban, le ministre s'est dit "extrêmement choqué et bouleversé" par la mort d'au moins 52 civilistes, principalement des enfants, dans ces attaques. "Je condamne avec la plus grande fermeté cette frappe meurtrière ", a-t-il déclaré, et de rappeler que toutes les parties au conflit avaient l'obligation de respecter le principe de proportionnalité dans toute opération militaire pour éviter la souffrance aux populations civiles. "La loi humanitaire internationale est claire en ce qui concerne l'obligation suprême de protéger les civils durant les hostilités", a noté le ministre.

Parlant de ses attentes en vue de la réunion ministérielle à Bruxelles le 1er août, Jean Asselborn a annoncé que le Luxembourg s'engagerait en faveur d'un "appel clair à l'adresse des deux parties de faire cesser les hostilités" et de "donner une chance à la diplomatie et aux négociations" pour trouver une solution durable au conflit. "L'Union européenne est prête à aider les acteurs à parvenir à un cessez-le-feu permanent", a-t-il affirmé. La réunion sera également l'occasion d'aborder les aspects humanitaires de la crise, y compris l'acheminement de l’aide humanitaire internationale vers les populations concernées, a ajouté le ministre.

Appelant toutes les parties à la désescalade, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a esquissé les principaux éléments qui, à ses yeux, pourraient permettre une sortie de la crise actuelle:

  • un arrêt immédiat des hostilités;
  • le déploiement d'une force multinationale "efficace" et mandaté par le Conseil de sécurité des Nations unies;
  • la libération des soldats israéliens enlevés et le règlement de la question des prisonniers libanais détenus en Israël;
  • la poursuite des efforts diplomatiques pour adresser les causes profondes du conflit, notamment dans le contexte de la pleine application des accords de Taëf et la mise en œuvre de la résolution 1559 du Conseil de sécurité des Nations unies.

Le ministre a souligné que parmi les exigences de la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l'ONU figuraient notamment le démantèlement de toutes les milices, y compris le Hezbollah, et l'extension de l'autorité du gouvernement libanais sur tout son territoire.

S'agissant de la mise en place d'une force internationale au Liban, Jean Asselborn a précisé que celle-ci ne pourrait être déployée qu'avec "l'accord préalable des parties concernées".

Finalement, le ministre a rappelé que le Luxembourg avait déjà alloué 750.000 euros aux victimes du conflit actuel au Liban, dont 500.000 euros à travers le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés et le Programme alimentaire mondial, et 250.000 euros à travers le Comité international de la Croix-Rouge.

(communiqué par le ministère des Affaires étrangères et de l'Immigration)

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