Première estimation de l'évolution du revenu agricole en 2006 dans les comptes économiques de l'agriculture (CEA): le revenu net d'entreprise rapporté à la main d'œuvre familiale a augmenté en 2006 de 5,5% en termes réels par rapport à 2005

Les comptes économiques de l’agriculture (CEA) visent à fournir une description de la situation économique du secteur agricole, notamment en matière de revenu agricole, sur base des informations disponibles au niveau de la statistique agricole. Le secteur agricole est abordé de façon macro-économique, c’est-à-dire qu’il est décrit et analysé globalement et non au niveau des exploitations agricoles individuelles. Les CEA sont également pris en compte dans la comptabilité nationale en tant que comptes sectoriels se rapportant au secteur agricole.

Les CEA ne permettent donc pas d’étudier, à l’intérieur du secteur agricole, les spécificités d’un certain groupe d’exploitations agricoles en fonction de la taille ou de l’orientation technico-économique des exploitations.

Les CEA ne reflètent pas non plus la situation de revenu au niveau des ménages agricoles. En effet, ne sont pris en compte au niveau des CEA que les activités agricoles et les activités non agricoles qui y sont intimement liées, comme par exemple la production de biogaz. Ne sont donc pas pris en compte les revenus non agricoles et extra-agricoles des ménages agricoles.

Les comptes de l’année 2005 et des années précédentes sont définitifs alors que pour les comptes de 2006, il ne s’agit que d’une première estimation qui, à ce stade n’est évidemment que provisoire.

Les principaux postes des CEA pour 2005 et 2006 ainsi que l’évolution de ces postes sont représentés dans le tableau annexé.

Parmi les productions végétales, plusieurs productions importantes au niveau de l’agriculture luxembourgeoise, à savoir les céréales et le vin pourraient en 2006 connaître un recul en valeur par rapport à 2005 de respectivement 8,1% et 4,8%. Pour les céréales, les pommes de terre et le vin, on peut tabler sur une diminution des quantités produites et une augmentation des prix au producteur.

Les plantes industrielles par contre, qui se composent des oléagineux et des protéagineux, marqueraient une progression de 15,5% par rapport à 2005. C’est l’essor de la production de colza en volume ainsi que l’augmentation des prix du colza qui sont responsables de cette progression.

En production animale on peut s’attendre à une augmentation de la valeur de la production en 2006 par rapport à 2005. Ceci est essentiellement dû à des évolutions favorables pour la valeur de la production bovine (+4,6%) et porcine (+6,3%). La valeur de la production de volaille augmente également mais ne joue qu’un rôle marginal. La valeur de la production laitière par contre diminue (-2,2%) suite à une évolution légèrement négative au niveau des quantités produites et des prix au producteur. A noter que cette baisse est compensée par une augmentation des aides découplées.

Au niveau des activités secondaires non agricoles, on note une augmentation significative au cours des dernières années de l’activité de biométhanisation dans les exploitations agricoles.

Au niveau des consommations intermédiaires, nous n’avons à ce stade que des indications sur l’évolution des prix mais pas encore sur l’évolution des volumes des différents moyens de production. On peut s’attendre à une augmentation de prix des consommations intermédiaires de 2,1%, les principaux postes responsables de cette augmentation étant les postes "énergie et lubrifiants" (+11,2%) et "engrais et amendements" (+7,4%).

La valeur ajoutée brute du secteur agricole aux prix de base s’élève à 100,1 millions euro en 2006, soit une baisse de 1,2% par rapport à 2005.

Le poste "autres subventions sur la production" connaît une augmentation supplémentaire de 5,3% en 2006, due à l’augmentation en 3 étapes de la prime laitière décidée en 2003 et dont la dernière étape est applicable à partir de 2006. La prime laitière a été intégrée dans la prime unique à partir de 2005 et celle-ci a augmenté en conséquence. Les autres subventions sur la production s’élèvent en 2006 à 65,2 millions euro. Ce montant couvre la prime unique (35,4 millions euro) et les primes à la production allouées dans le cadre des axes 2 (zones défavorisées) et 3 (agroenvironnement) du plan de développement rural 2000-2006. Il s’agit des primes agri-environnementales, des primes "biodiversité", de la prime à l’entretien de l’espace naturel et du paysage et de l’indemnité compensatoire. Celles-ci s’élèvent au total à 29,8 millions euro pour 2006.

Les CEA permettent de calculer des soldes comptables qui peuvent être utilisés comme postes de revenu de la branche agricole.

Le revenu des facteurs mesure la rémunération de tous les facteurs de production (terre, capital, main-d’œuvre). Il est calculé à partir de la valeur de la production de la branche agricole aux prix de base en déduisant les consommations intermédiaires (valeur ajoutée brute aux prix de base), la consommation de capital fixe ( valeur ajoutée nette aux prix de base), et en ajoutant les autres subventions sur la production moins les autres impôts sur la production.

L’évolution de l’indicateur A de revenu agricole mesure l’évolution en termes réels, c-à-d déflatés par l’indice implicite des prix du produit intérieur brut (PIB) aux prix du marché, du revenu des facteurs rapporté à la main-d’œuvre agricole totale.

La main-d’œuvre agricole totale exprimée en unités de travail annuel (UTA) a chuté en 2006 de 6,6% par rapport à 2005. Ceci est dû à une diminution non seulement de la main-d’œuvre non salariée (-5,3%), mais également de la main-d’œuvre salariée (-13,5%).

L’indicateur A de revenu agricole augmente en 2006 de 4% par rapport à 2005. Ceci représente un redressement par rapport à la situation de baisse respectivement de stagnation de cet indicateur au cours des 3 années précédentes.

Le revenu net d’entreprise est obtenu à partir du revenu des facteurs en déduisant la rémunération des salariés, les fermages et les intérêts à payer. Il mesure la rémunération de la main-d’œuvre non salariée (main-d’oeuvre familiale), des terres et du capital. Il est proche du concept de revenu de la comptabilité des exploitations agricoles à des fins de gestion.

L’évolution de l’indicateur B de revenu agricole montre l’évolution en termes réels, c-à-d déflatés au moyen de l’indice implicite des prix du produit intérieur brut (PIB) aux prix du marché, du revenu net d’entreprise rapporté à la main-d’œuvre agricole non salariée (familiale).

L’indicateur B de revenu agricole augmente en 2006, selon les premières estimations, de 5,5% par rapport à 2005.

(communiqué par le ministère de l'Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural)

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