Visite de Jean-Louis Schiltz au Sénégal

Après sa visite au Cap-Vert, le ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire, Jean-Louis Schiltz, s'est rendu les 26 et 27 janvier 2007 au Sénégal.

La coopération bilatérale entre le Sénégal et le Luxembourg s'est intensifiée à partir de 1993, date à laquelle le Sénégal est devenu un pays partenaire privilégié de la coopération luxembourgeoise. Les projets de la coopération sont essentiellement repartis entre les secteurs: eau et assainissement, santé et éducation.

Signature du 2e Programme indicatif de coopération (2007-2011)

Le ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire, Jean-Louis Schiltz, et sa délégation ont été accueillis le 26 janvier 2007 à l'aéroport Léopold Sédar Senghor par le ministre sénégalais de l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle, Georges Tendeng.

Les ministres Schiltz et Tendeng se sont ensuite rendus au ministère de l'Économie et des Finances où ils ont rejoint Abdoulaye Diop, ministre de l'Économie et des Finances, pour assister à la cérémonie de signature du deuxième Programme indicatif de coopération (PIC II) qui constitue le cadre de la coopération entre le Sénégal et le Luxembourg pour les cinq années à venir. "Le document s'inscrit dans la continuité des relations de coopération entre les deux pays et continue de faire de la lutte contre la pauvreté son principal objectif ", a souligné le ministre luxembourgeois devant la presse. "Le PIC II s'inscrit parfaitement dans la stratégie de réduction de la pauvreté au Sénégal", a ajouté le ministre Schiltz.

L'enveloppe financière mise à disposition par le Luxembourg s'élève à 53,3 millions d'euros. Un premier PIC couvrant la période 2002-2006 a été signé à Luxembourg le 11 avril 2002 et l'enveloppe financière se chiffrait à 34,5 millions euros. Les axes principaux retenus pour ce PIC II sont le résultat du dialogue entre le Sénégal et le Luxembourg et sont basés sur les expériences antérieures. Les recommandations des différentes commissions de partenariat entre les deux pays et celles de l'évaluation de la mise en œuvre du premier PIC ont aussi guidé la conception du PIC 2007-2011. Jean-Louis Schiltz a souligné que le premier PIC a été exécuté "à la satisfaction du Luxembourg et du Sénégal" mais aussi "à la satisfaction de tous les acteurs impliqués". "La qualité de cette coopération repose sur un véritable partenariat".

À l'issue de la troisième commission de partenariat qui s'est tenue en décembre 2005 à l'occasion du déplacement du ministre Schiltz au Sénégal, les deux parties ont jeté les bases du nouveau programme et ont retenu comme axes principaux : l'enseignement technique, la formation professionnelle, mais aussi l'insertion socioprofessionnelle, la santé de base, l'accès à l'eau potable et l'assainissement. Une attention particulière sera portée sur la bonne gouvernance au niveau local et sur le transfert du savoir-faire. Les interventions bilatérales de la coopération luxembourgeoise sont encore renforcées par des actions de coopération multilatérales avec les agences onusiennes et les organisations de la société civile.

Cette rencontre entre le Luxembourg et le Sénégal a été l'occasion de saluer l'excellence des relations de coopération entre les deux pays. Pour le ministre sénégalais, "la coopération luxembourgeoise est relativement récente, mais elle a permis de bâtir un véritable socle sur lequel repose un partenariat fructueux et reflétant, à sa juste valeur, les relations exemplaires". Cette coopération permet "de favoriser des choix réalistes et ainsi d'éviter la dispersion des actions", a indiqué Abdoulaye Diop lors de la conférence de presse conjointe. De son côté, Jean-Louis Schiltz a salué l'engagement de tous les acteurs dans le cadre de la coopération Sénégal-Luxembourg et a également remercié le ministre sénégalais d'avoir accepté de se rendre au Luxembourg pour la prochaine commission de partenariat entre les deux pays.

Audience présidentielle

Le ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire luxembourgeois a été reçu en audience par le président de la République du Sénégal, Maître Abdoulaye Wade, au palais présidentiel. Les discussions ont essentiellement porté sur les relations bilatérales, la situation politique et économique de la République du Sénégal et sur les grands dossiers d'actualités internationales.

Le ministre luxembourgeois a entre outre eu l'occasion de s'entretenir avec le gouverneur de la région de Thiès.

Inauguration du Lycée technique de Thiès

Avec une enveloppe de quelques 13 millions d'euros, la construction du lycée d'enseignement technique et de formation professionnelle de Thiès est le projet le plus important de la coopération luxembourgeoise au Sénégal.

En décembre 2005, date de sa dernière visite de travail au Sénégal, le ministre Schiltz a eu l'occasion de se faire une idée de l'avancée des travaux de construction du lycée technique de Thiès. Les travaux qui ont démarré en janvier 2005 se sont achevés fin 2006 et le ministre Schiltz, ensemble avec le ministre sénégalais de l'Enseignement technique et de la formation professionnelle, Georges Tendeng, ont assisté à la cérémonie d'inauguration en présence des autorités locales et d'un nombre important d'élèves du lycée.

Le lycée, construit sur un terrain de 20 hectares, a ouvert ses portes aux élèves début décembre 2006. Il comprend 9.300 m2 de bâtiments (un bloc administratif, des ateliers et laboratoires, un centre de documentation et de recherche, un réfectoire, etc.) et 14.600m2 d'aménagements extérieurs (plateaux sportifs multifonctionnels, parking). Le Luxembourg a financé la construction et l'équipement de ce nouveau lycée qui constitue un projet phare entre le Luxembourg et le Sénégal. Le Luxembourg assure également une formation pour les futurs formateurs de l'enseignement technique. Dix-neuf enseignants auront ainsi l'occasion de se rendre début février 2007 au Luxembourg pour un stage d'une durée de deux mois.

Il s'agit d'un lycée d'alternance national proposant deux formes d'enseignement: l'enseignement technique et la formation professionnelle. Ses programmes de formation ont été revus selon le modèle "approche par compétences". Ce projet répond à un double objectif: il permet d'abord d'offrir des perspectives aux jeunes sénégalais et ensuite de répondre aux besoins sociaux et économiques de la région de Thiès. Jean-Louis Schiltz a salué cette démarche qui allie éducation, formation professionnelle et emploi. "Le Luxembourg ne va pas tourner le dos à ce projet, il va continuer à vous accompagner dans ce projet", a précisé le ministre Schiltz lors de la cérémonie d'inauguration.

Le lycée peut accueillir à terme 1.200 élèves, 500 pour l'enseignement technique et 700 pour la formation professionnelle. Les branches enseignées au sein de la formation professionnelle (à savoir, le génie civil et bâtiments, la mécanique, le froid et la climatisation, la maintenance industrielle et les structures du métal) ont été choisies en fonction des besoins du marché du travail, qui ont été analysés au préalable en concertation avec les employeurs. Le lycée accueille aujourd'hui environ 160 élèves, sélectionnés au niveau national par examen-concours, dont 90 suivent une formation professionnelle. Le ministre Schiltz estime que "que le lycée puisse rapidement atteindre sa vitesse de croisière" afin de permettre aux 1.200 élèves prévus d'acquérir une formation professionnelle à même de leur permettre de s'insérer dans le tissu économique.

Visite de projets

La matinée du 28 janvier 2007, deuxième journée de la visite de travail du ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire, Jean-Louis Schiltz, au Sénégal a été consacrée à la visite d'un projet de l'ONG sénégalaise ENDA (ENvironnement, Développement et Actions) tiers monde.

Le ministre luxembourgeois et sa délégation se sont ainsi rendus dans le quartier de Xamidou Rassoul, quartier défavorisé de Dakar où ils ont été accueillis par la secrétaire exécutive d'ENDA tiers monde, Mariam Sow, pour la visite guidée du quartier et du centre de l'Ecopole.

ENDA tiers monde est une organisation internationale fondée en 1972 par Jacques Bugnicourt. Cette organisation est composée d'entités autonomes, dispersées un peu dans le monde et notamment dans les pays du Sud, qui sont coordonnées par le secrétariat exécutif dont le siège se trouve à Dakar. Cette organisation s'appuie essentiellement sur les initiatives et les moyens d'action populaires, elle requiert également la collaboration de nombreuses institutions et administrations au Sénégal et le soutien financier de pays dans le tiers monde, mais aussi de pays européens, dont notamment le Luxembourg.

Ecopole est une entité d'ENDA tiers monde situé dans le quartier de Xamidou Rassoul. Les objectifs de cette entité sont d'accompagner les habitants des bidonvilles dans leurs stratégies contre la précarité foncière, de leur garantir un accès à un certain nombre de services sociaux de base tels que l'eau potable, l'éducation, les soins de santé primaire et l'assainissement, mais aussi de les accompagner dans la création d'activité génératrices de revenus, tels que par exemple l'artisanat. Ecopole est devenue avec les années une véritable structure d'échanges, de rencontres, de formations et de productions pour tous ceux qui participent à l'économie populaire urbaine.

Le bidonville visité par le ministre Jean-Louis Schiltz se situe sur un terrain de 1,2 hectares et accueille une population d'environ 1250 habitants dont 64% de femmes. Le logement y est gratuit pour toutes les familles mais celles-ci doivent toutefois répondre à deux obligations : l'obligation de scolarisation des enfants et l'obligation de planter des arbres dans le quartier. Les différentes actions entreprises ont permis aux populations les plus vulnérables de rester dans leur quartier et notamment de valoriser leur quartier en leur transmettant un savoir-faire et en leur apprenant à devenir plus autonomes. La mise en place d'une école, d'une base de santé, d'un espace des artisans et d'un bureau avec ordinateur sont des exemples concrets des actions réalisées que le ministre et sa délégation ont pu découvrir sur le terrain.

Le ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire se rendra les 28 et 29 janvier 2007 au Mali, troisième et dernière étape de sa visite de travail en Afrique subsaharienne.

(communiqué par le Service information et presse)

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