Position du Conseil national des programmes: Quelle télévision nationale pour 2008?

Les instances officielles ont sonné le glas du câble analogue: son époque sera définitivement révolue à partir du 1er janvier 2008. L’annonce officielle a été faite lors d’une conférence de presse récente réunissant tous les acteurs, à savoir le Ministère des Communications, les câblo-opérateurs, la Société des auteurs (Sacem), l’association de gestion des œuvres audiovisuelles et la CLT-Ufa. Depuis lors, le public sait aussi (au moins est supposé de savoir) que le paysage télévisé subira des changements de taille!

Autant d’arguments pour y porter un regard plus précis. C’est l’optique du consommateur, voire du spectateur, qui a intéressé le CNP afin d’y greffer ses considérations et ses questions qui concernent non seulement le câble.

Le satellite : On aura compris que la télévision gratuite appartient au passé! Qu’en sera-il du satellite ? Le gouvernement luxembourgeois, qui dispose d’un commissaire auprès de la SES-ASTRA, est-il en mesure de fournir des renseignements sur les plans de cryptage sur satellite de certaines chaînes de télévisions privées allemandes p.ex. ? Quelle tendance, plus générale, se dessine au niveau des opérateurs de satellites et des chaînes concernées ?

Le câble : Au total, près de 80 chaînes seront diffusées en numérique. Cependant, ces chaînes, reflètent-elles le caractère multiculturel du Grand-Duché ?

On aurait tendance à dire non, d’autant plus que le public résident n’a pas été consulté au préalable; la démarche qu’a entreprise le gouvernement avec ses partenaires, a été unilatérale. Le CNP le déplore!

Ainsi p.ex., les programmes de service public britanniques tels que les canaux de la BBC qui fournissent un service public de qualité avec une multitude d’émissions éducatives, ne seront pas pris en compte dans la nouvelle offre.

Pour les programmes sport, tels que DSF et Eurosport, les négociations continuent.

D’autres programmes, comme le canal portugais SIC, qui, d’ores et déjà peut être capté via câble et dont la qualité technique est excellente dans certaines communes, ne sont pas repris dans la liste de 80.

Dès lors, il y a lieu - et le CNP en tant qu’organe de surveillance du contenu des programmes télévisés et radio est bien placé pour le dire - de se soucier quant au contenu de l’offre, sans même mentionner la qualité de ce contenu.

D’autre part, qu’en est-il de la politique d’information des câblodistributeurs ? Quand et de quelle façon vont-ils familiariser leurs clients avec les changements annoncés? Que feront les a.s.b.l. qui gèrent les réseaux câblés dans certaines communes? Ne faudrait-il pas professionnaliser ces organes, dont la responsabilité n’est pas des moindres?

D’ailleurs, on peut se demander si la situation actuelle, qui ne laisse pas le libre choix au consommateur de son opérateur de câble, peut être maintenue à l’avenir. Selon les déclarations du ministre, l’Institut Luxembourgeois de Régulation (ILR) est en train d’étudier le dossier.

Le CNP est bien conscient du fait qu’il s’agit d’un dossier complexe où toutes les possibilités techniques ne sont pas encore ou difficilement prévisibles. Néanmoins, le Conseil considère que le spectateur, et ce dès à présent, a droit à une information impartiale, complète et aussi exhaustive que possible!

(communiqué par le bureau élargi du CNP)

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