Commentaire du ministère de l'Éducation nationale sur l'édition 2007 de la publication de l'OCDE "Education at a Glance - Regards sur l'éducation"

Le 18 septembre 2007, l’OCDE a présenté l’édition 2007 de la publication Education at a Glance - Regards sur l’éducation. Pour le Luxembourg, comme pour la grande majorité des autres pays, les indicateurs sont calculés sur la base des données respectivement de l’année scolaire 2004/2005 et de l’année budgétaire 2004.

Le présent communiqué expose brièvement une série d’indicateurs qui soit présentent un intérêt particulier pour le Luxembourg, soit affichent des résultats pour le Luxembourg qui se démarquent fortement de ceux des autres pays.

Niveau de formation de la population (indicateurs A1 et A2 - p. 28 et suivantes)

Le niveau de formation de la population résidente d’un pays est le premier indicateur analysé par l’OCDE dans le cadre de Education at a Glance. Le niveau de formation de la population adulte du Luxembourg correspond à la moyenne des pays de l’UE-19, à savoir 28% avec un niveau de formation inférieur ou égal au premier cycle de l’enseignement post-primaire (UE 29%), 42% avec un niveau égal au cycle supérieur de l’enseignement post-primaire (UE 44%), et 27% ayant terminé une formation universitaire (UE 24%).

Les taux féminins d’obtention d’un diplôme de fin d’études secondaires ou secondaires techniques dépassent les taux masculins dans pratiquement tous les pays de l’OCDE. Au Luxembourg, tout comme au Danemark, en Espagne, aux États-Unis, en Finlande, en Irlande, en Islande, en Norvège, en Nouvelle-Zélande et en Pologne, les écarts observés sont les plus importants: ils représentent plus de 10 points de pourcentage en faveur des femmes.

Les dépenses en éducation (indicateurs B - p. 173 et suivantes)

Le deuxième chapitre du rapport Education at a Glance traite des ressources financières et humaines investies dans l’éducation. L’OCDE constate que le Luxembourg est le pays où le coût par élève est de loin le plus élevé. Dans les pays de l’OCDE, les dépenses cumulées sur la durée théorique des études primaires et secondaires égalent en moyenne 81.485 USD par élève. Elles représentent 14.384 USD en Turquie, mais atteignent 205.000 USD au Luxembourg, suivi en deuxième position de la Suisse avec près de 133.000 USD.

Si à première vue, ces chiffres absolus peuvent paraître démesurés, la différence s’atténue lorsque les dépenses en éducation sont mises en relation avec le total des dépenses publiques ou avec le PIB. Nous constatons alors que les dépenses en éducation représentent 9,1% des dépenses publiques totales et 3,8% du PIB, ce qui correspond à la moyenne des pays de l’OCDE. À titre de comparaison, la Belgique et la France affichent un taux de 4,1% du PIB.

Il convient de citer dans ce contexte un aspect traité dans la section D et analysant le salaire des enseignants. Le Luxembourg est en effet le pays où le salaire statutaire annuel des enseignants est le plus élevé. Ainsi, un enseignant luxembourgeois de l’enseignement post-primaire affiche en fin de carrière un salaire de 108.158 EUR alors que la moyenne des pays de l’OCDE est de 45.550 EUR (NB: montants en équivalents EUR convertis sur la base des parités de pouvoir d’achat).

Les enseignants luxembourgeois sont suivis de ceux de la Suisse avec 73.664 EUR. À titre de comparaison les enseignants français gagnent en fin de carrière 42.993 EUR et les enseignants allemands 50.635 EUR (cf. tableau X2.6c, p. 460).

Accès à l’éducation, la participation et la progression (indicateurs C - p. 279 et suivantes)

Le chapitre C de la publication Education at a Glance est consacré à l’accès à l’éducation, la participation et la progression. Un des indicateurs avancés est celui mesurant le taux de scolarisation des 15-19 ans. Le Luxembourg affiche avec un peu plus de 72% l’un des plus mauvais résultats, laissant derrière lui uniquement Israël, le Mexique et la Turquie, la moyenne des pays de l’OCDE étant de 82%. Pour ce qui est du taux de scolarisation des 20-29 ans, le Luxembourg est lanterne rouge avec 6% alors que la moyenne de l’OCDE est de 25%.

Ces mauvais résultats ne traduisent pas forcément la réalité, mais s’expliquent plutôt par la non prise en compte des élèves et étudiants scolarisés en dehors des frontières nationales. Or, aussi bien au niveau des études post-primaires, où +/- 3.000 élèves résidant au Luxembourg sont scolarisés dans un pays limitrophe (principalement en Belgique), qu’au niveau des études supérieures, où la majorité des étudiants poursuivent des études dans une université à l’étranger, le Luxembourg est un exportateur net d’étudiants. Il convient dès lors de fortement relativiser les résultats publiés.

Un autre aspect de cette section est le nombre d’heures de formation liée à l’emploi que les individus suivent en dehors du cadre institutionnel pendant une carrière professionnelle type. L’OCDE constate que cet indicateur varie énormément d’un pays à l’autre. Le Luxembourg avec une moyenne de 176 heures, calculées sur une période d’activité de 40 ans, y est très mal classé, en laissant uniquement derrière lui l’Italie, la Grèce, la Pologne et la République tchèque. Pour comparer, le Danemark est en tête de ce classement avec 934 heures.

Il convient à nouveau de relativiser la pertinence des données utilisées pour calculer cet indicateur. En effet, le fait que l’enquête se limite à la seule population résidente et ne tienne pas compte des nombreux frontaliers travaillant dans notre pays, l’ampleur du phénomène de LLL au Luxembourg se trouve fortement sous-estimée.

Organisation de l’enseignement (indicateur D1 - p. 376 et suivantes)

L’ environnement pédagogique et l’organisation scolaire peuvent d’abord être décrits par la répartition du temps d’instruction par matière par rapport au temps total d’instruction obligatoire des élèves. Le Luxembourg se distingue des autres pays notamment au niveau de l’enseignement des langues modernes étrangères. En effet, le temps d’instruction de ces dernières représente 46% du temps total d’instruction obligatoire des élèves de 9 à 11 ans et 42% de celui des élèves de 12 à 14 ans. Pour comparer, il ne dépasse pas 1% en Angleterre, en Australie, au Japon et au Mexique.

La taille des classes (indicateur D2 - p. 388) est considérée par l’OCDE comme un autre indicateur permettant d’évaluer la qualité d’un système d’éducation. Concernant cet aspect, le Luxembourg affiche avec 15,8 élèves par classe l’effectif moyen le plus faible au niveau de l’enseignement primaire. La moyenne des pays de l’OCDE est de 21,5. Au niveau du premier cycle de l’enseignement secondaire le Luxembourg est avec 19,5 élèves par classe toujours parmi les pays avec les effectifs les plus réduits (moyenne OCDE de 24,1).

Pour de plus amples renseignements sur le rapport Education at a Glance, veuillez consulter le site de l’OCDE à l’adresse http://www.oecd.org/edu/eag2007

(communiqué par le ministère de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle)

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