Réaction du ministre de la Justice, Luc Frieden, aux propos du président du Parti démocratique dans l'affaire "Bommeleeër"

Le ministre de la Justice Luc Frieden s’est dit choqué par les propos tenus hier par le président du Parti démocratique lui reprochant de ne pas vouloir de transparence dans le dossier des attentats des années 1984 et 1985.

"Je souhaite la transparence la plus absolue dans ce dossier et j’exprime le vœu que les tribunaux puissent identifier et condamner dans un délai rapproché les auteurs desdits attentats.

N’ayant été à l’époque des attentats ni député, ni ministre, mais étudiant à Paris, je ne vois pas en quoi j’aurais intérêt à ce qu’il n’y ait pas de transparence dans ce dossier. Au contraire, il est évident que j’ai intérêt à ce que toute la lumière soit faite sur tous les aspects de ce dossier, en conformité avec les règles de l’État de droit. Les affirmations contraires du président du DP me choquent profondément. La politique politicienne ne devrait pas intervenir dans un dossier important pour la confiance des citoyens dans les institutions.

Concernant l’enquête administrative relative à l’observation dans les années quatre-vingt de Monsieur Geiben, j’ai indiqué le 11 décembre 2007 à la Chambre des députés, dans un souci de transparence et de confiance, que j’ai demandé à ce que l’enquête de l’Inspection générale de la police soit menée par un fonctionnaire qui n’a ni directement, ni indirectement participé à l’enquête aux moments des faits.

Par ailleurs, je confirme que je suis d’accord à ce que des experts étrangers soient chargés d’une mission d’enquête administrative, comme souhaité par le DP. Je souhaiterais cependant savoir, afin d’éviter toute contestation ultérieure, en quel genre d’experts (magistrats, policiers, professeurs ou autres) le DP pourrait avoir confiance pour une telle mission. Il m’importe également de clarifier au préalable quels seraient les pouvoirs desdits experts dans le cadre de leur mission: peuvent-ils notamment interroger des fonctionnaires luxembourgeois de la police ou du Service de renseignement en l’absence de texte légal? Le DP reste muet sur toutes ces questions.

Demander une réponse à ces questions n’est pas refuser la transparence, mais au contraire agir dans l’intérêt de celle-ci, de l’État de droit et des institutions. Pour les mêmes raisons, et dans un souci de renforcer la confiance dans les institutions dans cette affaire, je souhaite, dans un esprit de contrôle parlementaire démocratique, que l’ensemble des questions posées ou enquêtes administratives relatives à ce dossier soient traitées de façon à y associer de près les présidents des groupes parlementaires d’opposition.

Je souhaite la transparence et je ferai tout pour que nos concitoyens aient confiance dans les institutions de l’État luxembourgeois qui relèvent de ma compétence."

(communiqué par le ministère de la Justice)

Dernière mise à jour