Mise en place d'un Haut Comité pour le soutien, le développement et la promotion de l'industrie au Luxembourg

Dans un souci de soutenir et de donner un nouvel élan à l’industrie, le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur et le ministre des Finances ont mis en place un Haut Comité pour l’industrie.

Cet organe consultatif est composé de membres du gouvernement et d’experts issus du monde industriel choisis en fonction de leur expérience et compétences personnelles.

À travers des débats fréquents et ouverts, le Haut Comité fera le diagnostic des forces et faiblesses de l’industrie luxembourgeoise, formulera des recommandations, des plans d’action concrets, définira de nouvelles niches industrielles et procédera à une revue des politiques nationales à la lumière des enjeux industriels auxquels le Luxembourg fait face.

Le contexte

L’industrie en déclin a perdu le statut de locomotive économique qu’elle détenait depuis quasiment le début du 20e siècle. Elle doit s’adapter à un environnement économique soumis à une concurrence mondiale suite à l’ouverture des marchés. Le Luxembourg dispose toujours d’un tissu industriel diversifié, la métallurgie et le travail des métaux étant les secteurs les plus importants, suivis par la production de biens en caoutchouc ou en plastique.

Il convient de constater que le secteur tertiaire, sous l’impulsion du développement de la place financière et de la mondialisation du commerce, a été largement favorisé et a donné lieu à la création d’emplois généralement appréciés comme davantage porteurs de valeur ajoutée, plus sûrs et plus gratifiants avec en prime un moindre impact apparent sur l’environnement.

L’industrie luxembourgeoise représente seulement 5,5% de la valeur ajoutée nationale et emploie directement 10% de la population active du pays. Même en ajoutant la valeur ajoutée et les emplois indirects relatifs aux services à l’industrie, la contribution de l’industrie au PIB du Luxembourg a fortement diminuée.

Toutefois, en termes de recherche-développement, 62% des dépenses de R&D effectuées par des entreprises luxembourgeoises sont réalisées dans l’industrie. Outre la création d’emplois et de valeur ajoutée sur le territoire national, c'est donc la capacité d’innovation qui est également visée par les débats sur l’avenir de l’industrie luxembourgeoise. De même, l’industrie exerce un effet d’entraînement important sur le secteur des services aux entreprises et sur la sous-traitance industrielle.

Mise en place d’un Haut Comité pour le soutien, le développement et la promotion de l’industrie

Dans un souci de soutenir et de donner un nouvel élan à l’industrie, ainsi que de piloter, d’orienter et de mieux coordonner les choix et actions gouvernementales affectant ce secteur qui fait face à des défis considérables, le gouvernement met en place un Haut Comité pour le soutien, le développement et la promotion de l’industrie.

À travers des échanges réguliers entre membres du gouvernement et des experts issus du monde industriel luxembourgeois, cet organe consultatif a un double objectif:

  • préserver l’acquis et le tissu industriel existant
  • contribuer à créer un environnement propice à l’implantation de nouvelles activités industrielles en fédérant les acteurs publics concernés aux côtés de représentants de l’industrie luxembourgeoise.

Conformément aux priorités décrites dans la déclaration gouvernementale et conscient des objectifs formulés dans le Programme national de réforme (Luxembourg 2020), le Haut Comité veillera à soutenir les entreprises industrielles actives sur les marchés internationaux et à identifier de nouvelles niches prometteuses.

Ces objectifs seront en phase avec les priorités actuelles en matière de développement économique visant à développer notamment les domaines de la logistique, des technologies de la santé, les éco-technologies et les technologies de l’information et de la communication.

Cette initiative s’inscrit largement dans la prise de conscience progressive de la Commission européenne en faveur de l’industrie. Celle-ci s’est manifestée plus récemment par la communication de la Commission appelant "à inverser la tendance négative actuelle et faire passer la part de l’industrie dans le PIB de l’UE de 15,6% aujourd’hui à 20% à l’horizon 2020".

Missions

Le Haut Comité discutera de toutes les problématiques en relation avec une révision ambitieuse de notre politique industrielle. À travers des débats fréquents et ouverts, le Haut Comité fera le diagnostic des forces et faiblesses de notre industrie, formulera des recommandations, des plans d’action concrets et procédera à une revue des politiques nationales à la lumière des enjeux industriels auxquels le Luxembourg fait face.

Il se propose notamment de:

  • identifier, évaluer et soutenir les secteur porteurs et niches potentielles futures de l’industrie luxembourgeoise;
  • promouvoir l’emploi et les compétences industrielles (marché du travail);
  • soutenir la compétitivité des entreprises industrielles (environnement réglementaire, énergie et changement climatique, infrastructures);
  • évaluer et compléter le dispositif des aides en faveur de l’industrie (R&D, financement, capital-risque, infrastructures);
  • coordonner les actions et mesures décidées entre ministères et se concerter afin de défendre la position luxembourgeoise par rapport aux initiatives législatives européennes ayant un impact sur l’industrie;
  • promouvoir le Luxembourg comme site d’implantation pour les entreprises manufacturières (prospection économique);
  • accompagner l’internationalisation des entreprises industrielles (commerce extérieur);
  • suivre et coordonner l’implantation de projets d’investissements majeurs ou stratégiques;
  • soutenir l’innovation et les activités de R&D.

Composition

Le Comité a une composition de base avec le ministre ayant l’Industrie dans ses attributions et le ministre ayant les Finances dans ses attributions, ainsi que des représentants du secteur industriel, invités sur base de leurs compétences et expériences personnelles.

La présidence est assurée par le ministre ayant l’Industrie dans ses attributions.

Ce groupe est, selon les thèmes à l’ordre du jour ou en fonction des sujets d’actualité, complété par un ou plusieurs membres du gouvernement, des experts, des représentants de chambres et associations professionnelles, les organisations syndicales.

Groupes de réflexion

À la demande du Haut Comité, des groupes de travail thématiques mèneront des réflexions approfondies autour de sujets leur désignés, tels que les initiatives européennes et nationales impactant la compétitivité de l’industrie, la politique énergétique et le changement climatique, la règlementation et les procédures administratives, l’organisation du travail, la flexibilisation du travail ou encore la formation et l’orientation professionnelle.

Communiqué par le ministère de l’Économie et du Commerce extérieur et le ministère des Finances

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