Jean Asselborn à la réunion informelle sur les migrations à Paris

Sur invitation du ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian et du ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, le ministre des Affaires étrangères et européennes, Jean Asselborn, a participé à une réunion de travail informelle sur les migrations en Méditerranée centrale qui s’est tenue le lundi 22 juillet à Paris.

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    Jean Asselborn et Filippo Grandi, haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés
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    Jean Asselborn avec Filippo Grandi, haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Jean-Yves Le Drian, ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Christophe Castaner, ministre français de l’Intérieur et Dimitris Avramopoulos, commissaire européen en charge de la Migration
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    Entrevue de Jean Asselborn avec António Vitorino, directeur-général de l'Organisation internationale pour les migrations, Filippo Grandi, haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés et Dimitris Avramopoulos, commissaire européen en charge de la Migration

 

La rencontre des ministres en charge des affaires étrangères et des ministres en charge de la migration a eu vocation à faire le point sur les développements récents en matière de migration et de continuer les discussions entamées à la réunion informelle des ministres de la Justice et des Affaires intérieures (JAI) de l'UE à Helsinki la semaine dernière. Outre la gestion des débarquements en Méditerranée centrale, ont été discutés les retours, la situation en Libye, la coopération avec les pays d'origine et de transit ainsi que les engagements de réinstallation. La Commission européenne, le Service européen pour l'action extérieure, l'Union africaine, le haut-commissaire aux réfugiés et le directeur-général de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) se sont joints aux travaux.

Lors de son intervention le ministre Asselborn a rappelé qu'"il n'y a pas de crise de réfugiés mais une crise des décès en Méditerranée centrale avec plus de 300 décès en 2019".

Le chef de la diplomatie luxembourgeoise a par ailleurs souligné que "sauver n'incombe pas seulement aux ONGs, mais aussi les États membres doivent participer au sauvetage conformément à leurs responsabilités. Il s'agit d'une situation humanitaire urgente. Il est nécessaire que l'UE se penche sur un rétablissement opérationnel de la mission EU Sophia avec des navires qui complèteront les actions de sauvetage de la société civile et qui pourront s'attaquer aux modes opératoires des trafiquants."

Rappelant l'importance de trouver un équilibre entre le facteur d'attrait et de sauvetage, le ministre Asselborn a souligné que "le prétexte du facteur d'attrait n'est pas admissible. On ne peut pas se cacher derrière le "pull effect" pour ne pas devoir sauver des vies."

De plus le ministre Asselborn a estimé qu'un "système équitable implique une rotation parmi les ports du bassin méditerranéen et un mécanisme prévisible de distribution des personnes éligibles à la protection internationale parmi une masse critique d'États solidaires" en ajoutant que "pour ce faire, il faut des hotspots dans les ports, gérés avec les agences européennes, l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), où les personnes sont enregistrées et accueillies. Les personnes à protéger sont à relocaliser et les personnes non éligibles à la protection internationale sont à retourner avec dignité dans leurs pays d'origine.»

S'agissant de la Libye, le ministre a mentionné qu'en 2019, les garde-côtes libyens ont intercepté 4.000 personnes. "L'Union européenne a dépensé beaucoup d'argent pour former les garde-côtes et a donc aussi une responsabilité en ce qui concerne les actes de ces agents à l'égard des personnes interceptées. Il n'est plus admissible que des êtres humains soient renvoyés dans des camps de détention libyens qui ne sont pas contrôlés par les autorités onusiennes", a fait remarquer le ministre Asselborn. Aussi bien Filippo Grandi, le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés qu'António Vitorino, directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations ont confirmé des traitements inacceptables comme l'esclavage, l'extorsion et les traitements inhumains dans ces centres de détention.

Communiqué par le ministère des Affaires étrangères et européennes

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