Jean Asselborn à Bruxelles au Conseil "Justice et Affaires intérieures" extraordinaire consacré à la migration

Le ministre des Affaires étrangères et européennes, ministre de l'Immigration et de l'Asile, Jean Asselborn, a participé au Conseil "Justice et Affaires intérieures" (JAI) extraordinaire, consacré à la migration et convoqué par la Présidence croate du Conseil de l'Union européenne, en date du 4 mars 2020 à Bruxelles.

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Jean Asselborn avec Philippe Léglise-Costa, Représentant permanent de la France auprès de l'Union européenne et Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur de la France

 

La convocation extraordinaire du Conseil s'inscrit dans le contexte de la crise migratoire aux frontières extérieures de l'Union européenne et, plus particulièrement, de la situation des réfugiés et migrants à la frontière turco-grecque. Les ministres ont discuté des différentes mesures que l'Union européenne peut prendre afin de parvenir à une amélioration de la situation sur le terrain, notamment d'un point de vue d'une gestion européenne commune des migrations.

Ainsi, face à la pression migratoire à laquelle doivent faire face depuis une semaine les États membres limitrophes de la Turquie, le ministre Asselborn a exprimé toute sa solidarité avec la Grèce et la Bulgarie et a soutenu l'idée de déployer des effectifs et des moyens supplémentaires pour contribuer à une amélioration de la situation. "L'Union européenne doit venir en aide à la Grèce", a déclaré le ministre, "notamment en ce qui concerne la répartition des mineurs non accompagnés". Si la Commission européenne dispose du droit d'initiative, le ministre a tenu à signaler que "parfois, des droits deviennent également des devoirs".

Afin de contribuer à une résolution de la crise humanitaire sur les îles grecques, le ministre Asselborn a suggéré que chaque Etat membre participe à la relocalisation de mineurs non accompagnés. Quant au Luxembourg, il a annoncé que le gouvernement se tient prêt à accueillir dix mineurs non accompagnés dans le cadre d'une telle relocalisation.

Au vu de la décision du gouvernement turc de mettre fin à ses efforts pour contrôler les flux migratoires vers la Grèce et, par conséquent, de ne plus respecter les engagements pris lors de la Déclaration conjointe Union européenne-Turquie de 2016, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a déclaré qu'"utiliser des personnes vulnérables comme monnaie d'échange n'est pas une base de discussion". En effet, si le ministre Asselborn a reconnu les efforts de la Turquie en matière d'accueil et d'hébergement d'un grand nombre de réfugiés sur son sol, la décision unilatérale prise par le gouvernement turc "relève du chantage et ferme davantage les portes de l'Union européenne, au lieu de les ouvrir".

"Au XXIe siècle, on ne devrait pas jouer avec la vie des gens qui sont dans la misère", a affirmé le diplomate en chef du Luxembourg. Enfin, Jean Asselborn a appelé au respect de la Convention de Genève et du droit international, notamment dans le contexte de la situation tendue qui règne à la frontière turco-grecque.

Communiqué par le ministère des Affaires étrangères et européennes

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