Jean Asselborn au Festival "Montagnes de Littérature" au Château de Ksiaz en Pologne

Le ministre des Affaires étrangères et européennes s'est rendu le 14 juillet 2022 au Château de Ksiaz, près de Wroclaw en Pologne, où il a prononcé le discours principal à l'occasion du festival "Montagnes de Littérature" de la Fondation de la lauréate du prix Nobel de la littérature Olga Tokarczuk, sur invitation de celle-ci.

  1. ©MAEE

    Jean Asselborn pendant son discours au château.

    Jean Asselborn pendant son discours au château.

  2. ©MAEE

    Jean Asselborn avec Olga Tokarczuk, lauréate du prix Nobel de la littérature

    Jean Asselborn avec Olga Tokarczuk, lauréate du prix Nobel de la littérature

  3. ©MAEE

    Katja Meier, ministre de la justice et de la démocratie, des affaires européennes et de l'égalité de la Saxe et Jean Asselborn

    Katja Meier, ministre de la justice et de la démocratie, des affaires européennes et de l'égalité de la Saxe et Jean Asselborn

  4. ©Voïvodie de Basse-Silésie

    (de g. à dr.) Cezary Przybylski, maréchal de la voïvodie de Basse-Silésie, Jean Asselborn; n.c.

    (de g. à dr.) Cezary Przybylski, maréchal de la voïvodie de Basse-Silésie, Jean Asselborn; n.c.

Dans son discours, intitulé "Europe in a changing world: common values, past and future", le ministre est revenu sur les fondements de l'Union européenne et les défis auxquels les citoyens européens doivent faire face.

"Nous sommes aujourd'hui confrontés à quatre crises majeures. Je les qualifierais de crises "complexes", car elles s'imbriquent et sont intimement liées les unes aux autres. Ces crises sont si profondes qu'elles risquent de saper le tissu même de nos sociétés. Je suis convaincu - et je le dis non seulement par conviction, mais aussi par expérience - que seul un engagement renforcé envers les principes démocratiques peut nous aider à surmonter ces menaces", a ainsi souligné le ministre.

Après avoir exposé les premières trois crises, à savoir l'agression non provoquée et injustifiée de la Russie en Ukraine, la crise de COVID-19 et la crise climatique, Jean Asselborn a élaboré ses réflexions autour de la quatrième crise, qui n'est pas une crise extérieure, mais bien une crise qui vient de l'intérieur: "Il ne s'agit pas d'une crise pour la démocratie, mais d'une crise de la démocratie".

"Les démocraties se construisent principalement sur la confiance; confiance dans nos droits, principes et valeurs fondamentaux. La confiance dans les gouvernements nationaux ainsi que dans l'UE n'est possible que si nous défendons nos valeurs et si nous nous battons pour elles. L'État de droit, le respect des valeurs communes, la liberté de la presse dans l'UE ainsi que l'indépendance et l'impartialité de notre système judiciaire ne doivent faire aucun doute. L'égalité et la non-discrimination font partie des principes fondamentaux de l'UE auxquels tous les gouvernements ont souscrit en adhérant à notre Union", a rappelé le chef de la diplomatie luxembourgeoise.

Dans ce contexte, le ministre a rappelé qu'au cours des dernières années, nous avons assisté à des régressions significatives en termes de respect de l'État de droit dans certaines parties de l'Union européenne.

"Ce n'est pas une question d'idéologie ni de différences politiques. Évider l'État, limiter le rôle de la presse, étouffer le monde universitaire et la société civile, et stigmatiser les minorités vulnérables sont des exemples classiques de comportements politiques pour lesquels il n'existe aucune justification", a souligné le ministre.

"Le rôle de la Pologne depuis la chute du rideau de fer a été celui d'un exemple et, à bien des égards, d'un modèle pour de nombreux autres pays. J'espère donc sincèrement qu'il sera bientôt possible de répondre complètement aux préoccupations de la Commission européenne concernant l'indépendance du pouvoir judiciaire. Certains éléments indiquent qu'une solution pourrait être trouvée et je veux garder l'espoir que ce sera le cas."

"Les valeurs consacrées par l'article 2 du traité sur l'Union européenne sont ce qui nous distingue de pays comme la Russie ou le Belarus. Ayant vu ce qui se passe lorsqu'il n'y a plus de contre-pouvoirs efficaces dans un pays, il est de notre responsabilité collective de protéger nos valeurs. Elles représentent notre bouclier et notre force, en particulier dans la période troublée que nous connaissons", a déclaré Jean Asselborn, avant de conclure: "Seule une Europe unie, dotée de démocraties résilientes, ouvertes, tolérantes et ancrées dans un engagement inébranlable en faveur de l'État de droit, parviendra à surmonter les défis, présents et futurs".

Dans le cadre de son déplacement en Pologne, Jean Asselborn a également eu une entrevue à Wroclaw avec le maréchal de la voïvodie de Basse-Silésie, Cezary Przybylski.

Communiqué par le ministère des Affaires étrangères et européennes

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