Joseph Schaack, secrétaire d'Etat à la Fonction publique et à la Réforme administrative, lors du symposium "Best Practices in e-Administration"

Monsieur le Commissaire,
Monsieur le Directeur,
Mesdames et Messieurs,
Chers participants à ce symposium,

Vous êtes tous venus participer au symposium d’aujourd’hui qui, sous le nom de “Best practices in e-administration”, se propose d’analyser un peu plus en profondeur les relations existantes et futures entre les administrations, les citoyens et les entreprises du secteur privé. Nous savons tous que nous sommes engagés dans une révolution technologique jamais vécue jusqu’à présent, nous sommes certes présents au rendez-vous, mais nous ignorons encore tout des nouvelles dimensions qui timidement commencent à se montrer à l’horizon de l’an 2000. La particularité du symposium d’aujourd’hui est à chercher plutôt dans les changements technologiques que l’administration a à défier, alors que nous savons que nos amis du monde des affaires y sont engagés depuis longtemps déjà. Cette approche me semble bien choisie ; elle permettra – je le suppose et je l’espère – de voir en quel sens l’administration pourra apprendre des expériences vécues par d’autres dans ce domaine. Mais je suis de même convaincu que les représentants du secteur privé aujourd’hui parmi nous auront également une oreille attentive à ce qui est en train de changer dans le secteur public.

Mesdames et Messieurs, vous savez que le gouvernement luxembourgeois a voulu organiser le symposium d’aujourd’hui ensemble avec les services responsables de la Commission européenne. En tant que secrétaire d’Etat responsable pour la Fonction publique et la Réforme administrative, vous comprendrez que je tiens à souligner d’emblée l’intérêt que le gouvernement luxembourgeois attache à ce symposium et au sujet retenu, en particulier en relation avec son programme d’action en matière de réforme administrative. Vous comprendrez dès lors aussi que je me réjouis tout particulièrement de l’intérêt que, par votre présence, vous manifestez à l’échange des meilleures pratiques en matière d’utilisation des technologies de l’information et de la communication, qu’elles proviennent du secteur privé ou qu’elles soient issues du secteur public.

Vous me permettez de réitérer, en le précisant davantage encore, l’intérêt que nous devrions porter tous aux nouvelles technologies de l’information et de la communication comme étant LE facteur déterminant dans une révolution technologique sans précédent par sa rapidité et son ampleur.

Il est certes vrai que ces technologies ne déterminent rien par elles-mêmes et ne constituent nullement un objectif en soi, mais je reste persuadé que les nouveaux usages dont elles font et feront encore l’objet possèdent le potentiel de changer de manière fondamentale bon nombre de nos pratiques sociales, économiques et culturelles.

Le service public - qui ne peut de toute évidence pas échapper ou rester immuable face à l’évolution qui se dessine - se trouve confronté dès lors à des défis qu’il convient de relever et qui dépassent le simple cadre d’une discussion sur l’opportunité de la mise à disposition “en ligne” d’informations administratives ou encore de la création de téléprocédures susceptibles d’ouvrir un nouveau chemin d’accès pour l’usager.

Tout en insistant sur l’importance de telles initiatives, en raison de leur impact sur la qualité du service rendu, j’estime que l’administration se verra obligée de procéder à une remise en question plus fondamentale tant du point de vue de son fonctionnement interne que du point de vue de son rôle à jouer dans une société de l’information interconnectée et développant ses propres exigences.

En effet, l’Administration, contestée d’une part sur le plan d’un fonctionnement interne, perçue comme mal adaptée aux exigences nouvelles sur le plan de la communication de l’information ou sur le plan des processus de prise de décision, se trouve simultanément sollicitée dans d’autres domaines. Qu’il me soit permis de citer dans ce contexte le seul aspect de la dimension sociale à laquelle le gouvernement luxembourgeois est particulièrement attaché et où il y a lieu d’éviter à tout prix le risque d’une "fracture numérique" entre ceux qui sont connectés et les autres, combiné au souci d’assurer l’égalité d’accès de tous aux technologies de l’information surtout en termes d’éducation. Vous avez compris ce que je veux dire : une administration à deux vitesses, la première pour ceux qui sont technologiquement mieux nantis, la deuxième, plus traditionnelle, pour les autres, serait tout simplement la mort de l’administration.

Mesdames et Messieurs, je pense que sur le plan du mode de fonctionnement interne, les technologies de l’information et de la communication peuvent constituer un puissant levier en matière de réforme administrative. Je me limite à vous renvoyer aux multiples possibilités en matière de décloisonnement des services, domaine dont nous nous préoccupons plus particulièrement dans le cadre du projet RACE, Réforme administrative par la coopération électronique entres autres. Sans vouloir exposer le contenu d’un projet particulier sur le plan national, il m’importe d’insister dans ce contexte également sur l’aspect de la nécessité d’assurer l’adhésion des fonctionnaires et employés aux projets de réforme. Cette adhésion devra passer d’une part par la généralisation des formations en matière de technologies de l’information, et d’autre part par le développement de la capacité de transfert d’expériences réussies à l’échelon national et international.

Dans une telle situation où les choix à prendre restent encore ouverts, mais peuvent se révéler lourds en conséquences, il est primordial d’élargir son champ de vision et de s’informer en profondeur sur les évolutions qui s’engagent. Assurer la compréhension et par la suite une éventuelle généralisation des expériences réussies tant du secteur public que du secteur privé me semble une approche particulièrement adaptée à ce stade et explique pour beaucoup notre engagement dans l’organisation d’événements tel que le symposium d’aujourd’hui. Mesdames et Messieurs, permettez-moi à la fin de remercier la Commission européenne, et plus particulièrement Monsieur Fernando dé Esteban, le directeur de la Direction Informatique, pour avoir eu l’idée d’organiser, et finalement avoir rendu possible le symposium d’aujourd’hui.

J’ose exprimer le souhait que cette première expérience pourra bientôt être suivie par d’autres, et il serait dans tous les cas intéressant de développer dans ce domaine une collaboration régulière entre le Gouvernement luxembourgeois et la Commission européenne.

Mes remerciements s’adressent bien sûr – et je voudrais en terminer par là – aussi à vous tous ici présents, orateurs et participants, en vous souhaitant des débats fructueux et un agréable séjour à Luxembourg.

Je vous remercie de votre attention.

Dernière mise à jour