Eugène Berger à la 4e Conférence ministérielle UE/SADC à Gaborone/Botswana

prévention et gestion des catastrophes naturelles

Messieurs les Co-présidents,

Dans un messsage délivré à l’occasion de la Journée mondiale de l’Environnement 2000, son Excellence Kofi A. Annan, secrétaire général de l’ONU, a tenu à rappeler le rôle qui nous incombe au sein de l’écosystème. Il nous a invité à engager une lutte décisive contre la dégradation de notre environnement et à allier nos compétences techniques et notre créativité à la vraie sagesse pour mettre fin aux comportements violents envers la nature et envers nos semblables.

Parmi les impératifs clé dégagés lors de la Conférence de Rio de Janeiro sur l’environnement et le développement figurent une coopération internationale renforcée qui soit de nature à promouvoir le développement durable et l’adoption d’une approche intégrée pour la gestion de l’environnement.

Or, force est de constater que le 20e siècle n’a pas su résoudre les problèmes écologiques qu’il a soulevés. Je me demande si la Communauté Internationale ne devrait pas se doter d’une nouvelle éthique de l’environnement pour faire face aux problèmes environnementaux d’envergure mondiale. Etant donné que mon intervention traitera plus spécifiquement de la prévention des catastrophes naturelles, j’aimerais évoquer les défis suivants:

  1. le premier défi planétaire concerne les mutations et changements climatologiques et les dommages potentiels qui y sont liés: l’inondation des îles et des deltas, la désertification des zones semi-arides, la disparition des terres cultivables par le recul de l’humidité des sols et par l’érosion, la hausse du nombre d’incendies de forêts n’en sont que quelques illustrations. La désertification et la sécheresse touchent actuellement plus d’un milliard et demi de personnes dans le monde,
  2. le deuxième défi planétaire concerne le recul de la biodiversité. D’après des prévisions sérieuses, la disparition des espèces au siècle prochain s’élèvera à un pourcentage à deux chiffres des espèces actuelles.

Je voudrais m’arrêter quelques instants sur la problématique des changements climatiques qui sont largement à l’origine des catastrophe naturelles. Ayant personnellement assisté à la récente Conférence des Parties à la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique, je regrette vivement qu’elle n’a pas connu le succès escompté. Quoi qu’il en soit, nous devons continuer à nous engager à l’avenir dans une politique responsable et solidaire qui est axée sur les deux principes suivants:

  1. les pays industrialisés qui sont les principaux responsables des émissions de gaz à effet de serre doivent concentrer leurs efforts en priorité sur les actions domestiques. Certains de ces pays, tout en arguant que le coût de la protection du climat soit aussi faible que possible et en invoquant le caractère mondial de l’effet de serre, préféreraient que les pays industrialisés puissent prioritairement réduire les émissions là où c’est le moins coûteux, c’est-à-dire dans les pays du Sud. Je ne saurais me rallier à cet argument simpliste voire cynique qui revient tout simplement à conférer au droit de polluer un statut de droit acquis.
  2. l’utilisation des mécanismes dits flexibles et tout particulièrement celui du développement propre devrait jouer un rôle certain mais accessoire. Des risques potentiels résident en effet dans une application pervertie de ce mécanisme dans la mesure où des pays de l’annexe I réalisent des projets dans des pays en voie de développement, sans être contraints chez eux à des efforts réels de protection.

Je sais pertinemment qu’une éthique de l’environnement en soi ne saurait être suffisante pour assumer nos responsabilités. Encore faut-il absolument parvenir à un partage international plus équitable des dépenses nécessaires pour réduire et éliminer les phénomènes qui affectent l’environnement à l’échelle mondiale. Les mécanismes de gestion des affaires publiques à l’échelle mondiale ne permettent pas actuellement d’apporter des solutions à ces questions primordiales. Des mécanismes nouveaux et à effet rapide s’imposent.

C’est ainsi que la prévention et la gestion des catastrophes naturelles exigent la mise à disposition de moyens financiers adéquats, supplémentaires et ciblés ainsi qu’un transfert désintéressé de technologies propres, notamment dans le domaine des énergies renouvelables.

A cet effet, l’Union européenne a plaidé lors de la Conférence de La Haye sur les changements climatiques en faveur de nouveaux fonds pour les pays du G77 et donc aussi du SADC. L’Union européenne est animée par le souci de renforcer son rôle dans le cadre de la coopération internationale en matière d’environnement et de développement durable, et ceci aussi plus particulièrement avec les pays du SADC.

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