Discours du ministre des Transports, Henri Grethen, prononcé lors de la visite du chantier de la Ligne à Grande Vitesse Est européenne à Jaulny

Altesse Royale,

Permettez-moi au nom de tous ceux que réunit aujourd'hui Votre visite du chantier du TGV Est-Européen, de vous dire combien nous sommes touchés par l'intérêt que vous portez à ce nouveau cordon destiné à renforcer les liens entre deux nations voisines et amies. Tous ceux qui ont œuvré pour la réalisation du projet, ainsi que tous ceux qui s'attellent à la construction de la ligne nouvelle comprendront Votre présence sur le chantier comme témoignage de Votre estime pour leur engagement.

Altesse Royale,

Excellences,

Monsieur le Président de RFF,

Messieurs les Maires,

Mesdames, Messieurs,

En réalisant les travaux de génie civil de la nouvelle ligne à grande vitesse la France s'engage - si vous me permettez l'expression - dans la dernière ligne droite pour compléter son réseau TGV par un nouveau maillon important. Ce maillon raccordera la capitale française non seulement à l'Est de la France mais ouvrira également de nouvelles relations vers l'Allemagne et vers le Grand-Duché de Luxembourg qui se retrouvera ainsi raccordé à la grande vitesse ferroviaire.

Je vous dis ma fierté de voir avancer cet important projet, tout en y ajoutant mon respect pour le bel esprit de coopération qui a réuni les régions, les départements et les municipalités de l'Est de la France, lorsqu'il était question de décider l'effort financier colossal dont vous avez été capables - chers voisins - en vue de mettre le projet du TGV sur les rails.

Le Grand-Duché de Luxembourg n'a pas hésité à rejoindre cette solidarité afin d'assurer le financement du projet.

En effet, depuis les années 80 nous avons vécu dans la hantise de voir les maillages du réseau européen de la grande vitesse se faire sans une prise en compte appropriée de notre territoire national. Le TGV-Nord qui traverse la Belgique passe au Nord du Grand-Duché. Le choix allemand d'une nouvelle ligne à grande vitesse entre Cologne et Francfort passe sur les hauteurs de la rive droite du Rhin empêchant toute connexion directe avec la ligne Luxembourg - Coblence. Enfin, le tracé principal du TGV Est-européen était conçu pour passer entre Metz et Nancy, donc à une centaine de kilomètres au Sud de notre pays.

Mais la France a compris la préoccupation luxembourgeoise et, - même si les négociations que nous avons menées pour arriver à un accord ont pris leur temps - nous avons pu trouver un terrain d'entente. Nous avons aujourd'hui l'assurance que dès sa mise en service le TGV Est-européen comportera la desserte de notre capitale. Cet engagement de la part des autorités françaises nous a persuadés de participer en échange - et à l'instar des collectivités françaises - au financement des investissements que le projet requiert sur le territoire français.

Le 10 juillet 2003, la Chambre des Députés a voté le projet de loi sur le raccordement du Grand-Duché de Luxembourg au TGV Est-Européen, qui par la suite est devenu la loi du 22 août 2003. Cette loi entérine l'accord franco-luxembourgeois que le 28 janvier 2002 j'ai eu le privilège de signer avec mon homologue français de l'époque.

Le fait que le TGV Est-Européen reliera à partir de 2007 Luxembourg et Paris et ramènera avec au moins 4 aller-retour le temps de parcours entre les deux capitales à 2 heures et 15 minutes (soit un gain de 75 minutes par rapport au trajet actuel), est entré dans tous les esprits.

Si la liaison à grande vitesse entre Luxembourg et Paris est désormais assurée, une liaison ferroviaire performante entre les trois villes sièges de l'Union européenne fait cependant toujours défaut. C'est pourquoi le cadre des travaux du groupe à haut niveau chargé par la Commission européenne d'actualiser les projets prioritaires en matière de réseaux de transports transeuropéens a été mis à profit par la Belgique et le Luxembourg pour introduire, ensemble et avec l'appui de la France, le projet Eurocap-Rail.

Le projet Eurocap-Rail vise l'amélioration de la relation ferroviaire entre Bruxelles, Luxembourg et Strasbourg et la réduction à 3.00 heures du temps de parcours d'actuellement 4.30 heures. Si la partie sud d'Eurocap-Rail entre Luxembourg et Strasbourg fait partie intégrante du TGV Est-Européen (en première phase Luxembourg - Metz - Baudrecourt; en deuxième phase Baudrecourt - Strasbourg), un important effort d'investissement reste par contre à faire sur la partie nord entre Luxembourg et Bruxelles (et en particulier entre Namur et Libramont).

La Commission Européenne a arrêté le 1er octobre 2003 la liste des projets prioritaires en matière de réseaux de transports transeuropéens. Cette proposition, qui a été confirmée par le Conseil des ministres des Transports du 5 décembre 2003, retient à notre grande satisfaction le projet Eurocap Rail, qui s'insère dans la politique de désenclavement que le Luxembourg poursuit ensemble avec ses voisins lorrains, wallons, sarrois et rhénans.

Grâce au TGV Est-Européen et à Eurocap-Rail, le raccordement à la grande vitesse du Grand-Duché de Luxembourg et de la Grande Région qui l'entoure, me semble être assuré de façon optimale et confortera le rôle de centre de services d'importance européenne de notre capitale, tout en contribuant au déploiement de l'ensemble de la région transfrontalière.

Altesse Royale,

Mesdames, Messieurs,

Je crois pouvoir parler au nom de tous les Luxembourgeois en félicitant les autorités françaises de leur décision de compléter leur réseau de la grande vitesse à l'Est. Je tiens en même temps à remercier tous ceux qui se trouvent engagés à un titre ou un autre dans la réalisation du projet. Enfin, je souhaite que le projet même soit couronné du succès mérité indemnisant ainsi de leur peine tous ceux qui s'y sont investis.

Merci de votre attention.

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