Discours de clôture de la ministre de l'Égalité des chances, Marie-Josée Jacobs, tenu à la conférence Pékin +10

Chères - chers collègues,
Excellences,
Mesdames, Messieurs,

Nous voilà arrivés à la fin de cette rencontre. Ce fut un plaisir pour moi de suivre ces deux journées de travail intensif.

A l’ouverture de cette conférence j’ai mentionné un certain nombre de domaines dans lesquelles j’espérais que nos discussions allaient nous faire progresser. Je n’ai pas été déçue.

J’ai été enchantée de voir travailler, main dans la main, décideur-e-s politiques, expert-e-s qualifiés en matière d’égalité des genres, académiques, partenaires sociaux et représentant-e-s de la société civile dans une même démarche en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Ces deux journées nous auront permis de prendre la mesure des énormes progrès que l’Union européenne et les Etats membres ont réalisés au cours de la dernière décennie. Mais elles nous auront également permis de mettre le doigt sur tout ce qui reste à faire et à fournir des pistes pour nos stratégies futures.

D’abord cette conférence aura été un rappel important de l’engagement que nous avons pris en faveur de l’égalité entre femmes et hommes à Pékin. Elle nous incite à le réaffirmer avec vigueur lors de notre prochaine rencontre à New York lors de la 49e session de la Commission du Statut de la Femme.

Elle nous a également rappelé la portée de cet instrument formidable que constitue la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Elle fait appel au renforcement de notre engagement en faveur de sa mise en œuvre totale et effective.

Cette conférence aura démontré que la politique de l’égalité des sexes n’est pas une politique isolée, mais que la dimension du genre est transversale et doit s’intégrer dans l’ensemble des politiques. Aussi importe-t-il de mettre l’accent sur les liens qui existent entre la mise en oeuvre de la Plate-forme de Pékin, le programme d’action du Caire, la déclaration de Copenhague et les objectifs du Millénaire pour le Développement. Une telle approche permet d’assurer une plus grande cohérence et de mettre l’accent sur l’égalité des sexes et le renforcement du pouvoir des femmes dans tous les domaines.

La conférence nous a également rappelé que l’égalité entre les femmes et les hommes est essentielle à la réalisation du plein emploi de la croissance économique du renforcement de la protection sociale et de l’éradication de la pauvreté. Il a été relevé, à juste titre, que l’égalité des genres doit apporter une contribution essentielle à la réalisation des objectifs de Lisbonne, qu’il s’agisse de l’emploi ou de la cohésion sociale.

Une autre leçon que nous pouvons tirer de cette conférence consiste à reconnaître qu’afin de promouvoir activement l’égalité entre les femmes et les hommes, il faut mobiliser tous les instruments de la politique de l’égalité.

La législation européenne en matière d’égalité entre les femmes et les hommes constitue l’une des pierres angulaires de l’acquis communautaire. Nous ne devons donc pas ménager nos efforts pour le faire respecter et pour garantir sa mise en oeuvre complète.

La stratégie pour atteindre l’objectif de l’égalité entre les femmes et les hommes est double: l’intégration de la dimension du genre et le développement d’actions spécifiques sont complémentaires.

Par ailleurs, la politique de l’égalité exige des structures, des institutions et des acteurs capables de la mettre en œuvre sur le terrain.

Nous aurons également appris que le renforcement des mécanismes institutionnels est nécessaire pour la mise en œuvre de tous les autres objectifs de la plate-forme de Pékin.

La mise en œuvre d’une démarche transversale de l’égalité exige la création et le renforcement d’instruments et d’outils qui engagent l’ensemble des acteurs, publics et privés.

Les intervenant-e-s de ce matin nous ont indiqué des pistes fort intéressantes en ce qui concerne le développement et l’application d’outils comme l’évaluation de l’impact selon le genre ainsi que l’établissement de budgets intégrant la perspective du genre. Il en est de même de la création et de la mise en œuvre des plans d’actions, sans oublier l’élaboration de l’expertise et de la formation en matière d’égalité.

Il a été démontré qu’une évaluation périodique, sur la base d’indicateurs permet de mesurer les progrès obtenus en fonction des objectifs de performance. La collecte, la compilation et la propagation des données ventilées par sexe sont indispensables pour étayer les indicateurs. Leur amélioration constitue un défi pour l’avenir !

Au cours de nos débats la nécessité de développer les mécanismes d’évaluation et de responsabilisation, n’a cessé de faire surface. Se donner les moyens pour évaluer et pour rendre des comptes sont des conditions essentielles à la culture d’une bonne gouvernance.

En abordant le sujet des situations post-conflictuelles, de la violence fondée sur le sexe et de la traite des êtres humains, il nous a été rappelé à quel point la pleine réalisation de tous les droits de la personne humaine et libertés fondamentales est essentielle pour l’émancipation des femmes.

L’exemple fourni par le Mali m’a convaincu à quel point il est important de continuer nos efforts pour intégrer la dimension du genre dans les programmes et politiques de développement.

Bien des défis restent à être relevés ! Ils seront au cœur de nos discussions durant la réunion ministérielle de demain matin.

En concluant, il me tient à cœur de rappeler à quel point il me semble crucial que les hommes participent activement dans le débat de l’égalité des sexes et qu’ils renforcent leur partenariat avec les femmes. Et n’oublions pas d’intégrer le plus tôt possible les jeunes, filles et garons, dans la réalisation de l’égalité.

Encore une fois merci à toutes et à tous d’avoir participé à cette rencontre d’actualité. Les échanges ont été particulièrement enrichissants et empreints de cordialité et de respect mutuel.

Ces deux journées fructueuses nous ont permis de progresser dans notre réflexion et d’identifier des pistes d’actions futures. Vos apports alimenteront nos débats de demain et nous aideront à définir les stratégies futures.

Finalement permettez-moi de remercier toutes celles et tous ceux qui ont contribué à l’organisation de cette conférence et je voudrais également exprimer mon immense gratitude aux interprètes qui ont facilité la communication entre nous.

Et je vous invite à clôturer cette journée dans la détente et la convivialité et je me réjouis de vous retrouver ce soir au dîner de la conférence qui se tiendra à 20.00 heures au Cercle municipal à Luxembourg.

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