Le ministre de l'Économie et du Commerce extérieur Jeannot Krecké à l'occasion de l'ouverture de la Foire de printemps

Altesses Royales,

D’Aktualitéit an deene leschte Méint huet eis all virun Aen gehalen, wéi villsäiteg Är Engagementer an déi vun Ärer Famill fir d’Lëtzebuerger Land waren an nach emmer sinn. Gleichzäiteg weist den Réckbléck op d’Statiounen vun Ärem Liewen fir Ären 50. Gebuertsdag Monseigneur, an och déi nei Verantwortung , Madame, an Ärer Aufgab als Präsidentin vun der Croix-Rouge, wéi onermiddlech Ären Asatz ass.

Datt ganz besonnesch dat wirtschaftlecht Liewen vum Grand-Duché Iech um Häerz leit, dat beweist Dir all Joer mat Ärer Präsenz bei der Ouverture vun der Foire. Ären Intérêt fir d’Wirtschaft ass villsäiteg, oder, wéi een an eisem Jargon esou gäre seet, diversifiéiert. Als Präsident vum ‚Board of Economic Development’ hudd Dir Iech bei de groussen Acteuren vun der internationaler Economie fir Lëtzebuerg agesat ouni dofir je d’Haptpillieen vun eiser Wirtschaft, nämlech déi Kleng- a Mettelbetriiber, ze vergiessen. An dës Haltung huet Dir och haut nach.

Fir all dat, Altesses Royales, wëll ech Iech hei e grousse Merci soen.

Wéi mer gehéiert hun, wäerte mier duerno op eiser Visite eng aner, eng méi modern Fréijoersfoire erliewen. Ech begréissen all dës Efforten, fir der Ausstellung en neit Gesiicht ze ginn an esou dem Konsument eng méi dynamesch Offer unzebidden. Den ‚itinéraire gastronomique’, deen dëst Joer nei arrangéiert gouf, wäert och ganz sécher e grousse Succès bei eisen Visiteuren ginn.

Ech vergiessen derbäi net, dass d’Foire an d’Luxexpo an dësen Räimlechkeeten limitéiert sin.

Ech bedaueren dat, och wann ech awer gläichzäiteg derbei soe muss, datt déi Situation sech sécher esou séier net wäert änneren. Dat soll op der anerer Säit net heeschen, dass een net op d’allermanst iwwer Alternativen nodenke kann. Kloer muss just sinn, dass potentiell Siten déi Avantagen musse kënnen offréieren, déi de Moment hei ze fannen sinn.

Altesses Royales,

Monsieur le Président,

Monsieur le Député-maire,

Excellences,

Mesdames, Messieurs,

Avant de nous tourner vers les orientations futures de notre développement économique, un bref retour en arrière sur l’année 2004 s’impose.

Le STATEC vient de publier pour la première fois des comptes nationaux trimestriels, un pas important en direction d’une meilleure appréciation de l’évolution de nos activités économiques. Bien que les comptables nationaux nous incitent à la prudence, la croissance économique a été très appréciable : 4.5% en 2004 avec une forte poussée au cours du 4eme trimestre 2004. La croissance reste en dessous du potentiel de croissance et elle n’est pas assez forte pour endiguer la croissance du chômage au Luxembourg. De plus, les prévisions de croissance pour 2005 sont moins favorables pour notre pays: 3.9% envisagés par l’OCDE, 3.8% par la Commission européenne.

 L’inflation, mesurée par l’indicateur national,  est restée au-dessus de 2% au cours de l’année 2004. Il y a de nombreuses causes à la rigidité du taux d’inflation, le prix du baril de pétrole faisant certainement partie des facteurs déterminants. C’est pourquoi il est utile de regarder de plus près le taux d’inflation sous-jacent, purifié des prix volatiles de l’énergie. L’inflation sous-jacente était de 1.8%  pendant l’année 2004. Au cours des trois derniers mois, le taux d’inflation est passé de 2.0% en janvier à 2.4% en mars et l'indice sous-jacent a connu une légère hausse de 1.6% à 1.7%. Ces valeurs sont trop élevées en comparaison avec nos partenaires principaux.

L’emploi intérieur a augmenté de 2.5% en moyenne en 2004. Selon les estimations du STATEC, la croissance de l'emploi salarié intérieur note cependant une décélération en mars 2005. Le taux de chômage corrigé des variations saisonnières reste à 4.5%.

Heureusement, le secteur financier a renoué avec la croissance en 2004. Bien que l'activité bancaire ait marqué une pause et enregistré globalement une stagnation des résultats et de l'emploi sur l'ensemble de l'année, les autres métiers de la finance ont permis de maintenir une tendance positive pour l'ensemble du secteur.

Les très bonnes performances des OPC, avec une hausse de 18% du montant des actifs nets et les exportations de services financiers  en hausse de 25 % sur l’ensemble de l’année, sont notamment attribuables à la bonne tenue des marchés financiers internationaux en 2004.

Concernant l'emploi dans les banques, les données les plus récentes de la BCL font état d’une hausse des effectifs sur le 1er trimestre 2005 de +1.0% par rapport au 4ème trimestre 2004 et de +1.7% sur un an, ce qui correspond à 388 emplois créés.

Au niveau de la construction, le secteur résidentiel a connu, avec +22%,  la plus forte croissance des dix dernières années alors que le secteur non résidentiel, lui, recule de 11% avec un volume qui n’est cependant pas particulièrement faible au regard de la moyenne historique. Le début 2005 est toutefois porteur d’un certain pessimisme en raison des incertitudes de la loi concernant l’aménagement communal et le développement urbain.

Altesses Royales,

Mesdames, Messieurs,

L’année 2005, du moins en ce qui concerne le premier semestre, sera surtout marquée par notre Présidence du Conseil de l’Union européenne.

La première phase de cette présidence a été consacrée à la « gouvernance économique »  au sein de l’Union. Nous avons mené de front la relance de la stratégie de Lisbonne et la réforme du Pacte de stabilité et de croissance. Comme le disait M. Prodi, la présidence luxembourgeoise a réussi à rendre les règles du Pacte plus « intelligentes ».

En effet, les nouvelles règles  permettent  de privilégier la prévention plutôt que la sanction et de prendre davantage en compte la dette et la stabilité à long terme au lieu du déficit conjoncturel. En prenant mieux en compte les cycles économiques, les circonstances exceptionnelles, le Pacte sera moins mécanique et ne poussera plus les Etats à poursuivre des politiques budgétaires procycliques. Loin de relâcher la discipline budgétaire, le Pacte rénové poursuit une stratégie ambidextre dans laquelle croissance et stabilité se voient accordées une importance équivalente.

La mise en phase du Pacte avec la stratégie de Lisbonne est donc une étape importante servant à garantir un cadre macro-économique plus favorable à la croissance au sein de l’UE. Comparée aux pays de  l’OCDE, il faut reconnaître que la zone euro est plutôt vertueuse. Le déficit prévu  des finances publiques, corrigé du cycle, est de 4.2% aux Etats-Unis, de 6% au Japon et de « seulement » 1,9% dans la zone euro.

Cinq années après le lancement de la stratégie de Lisbonne, il faut admettre que nous n’avons pas été à la hauteur des ambitions fixées à l’époque. Bien que des progrès aient été accomplis dans de nombreux domaines, ceux-ci n’ont été ni suffisamment rapides, ni suffisamment focalisés et coordonnés pour produire les résultats espérés.

Pour remettre la stratégie de Lisbonne sur le droit chemin le Conseil européen de printemps a  procédé à un recentrage des priorités sur la croissance et l’emploi, en misant principalement sur la connaissance, l'innovation et la valorisation du capital humain. Cette relance de la croissance économique a  obtenu l’appui des partenaires sociaux européens.

Soucieux de maintenir le pilier social, le Conseil Compétitivité, sous présidence luxembourgeoise, a décidé de remodeler la directive « services » de façon substantielle pour empêcher le dumping social qui nuirait durablement à notre modèle social européen. Les domaines sensibles devraient être écartés de cette directive pour être incorporés dans une directive cadre relative aux services d’intérêt général.

Les Etats membres  sont à leur tour responsabilisés et sont invités à définir un plan d'action pluriannuel de réformes pour améliorer la capacité de croissance et d'emploi de leur pays et d’en faire rapport tous les trois ans dans les enceintes compétentes de l'UE.

Au niveau national, le gouvernement issu des élections de juin 2004 m’a confié la coordination de la mise en œuvre du processus de Lisbonne au Luxembourg. A ce titre, une tripartite restreinte s’est attelée à analyser sur base du rapport du Professeur Fontagné le niveau de compétitivité de notre économie. Ce rapport, par moments fort contesté, a du moins le mérite de proposer un diagnostic sans complaisance de la situation compétitive de l’économie luxembourgeoise tout en s’inscrivant dans la philosophie du modèle social luxembourgeois. Selon le rapport Fontagné, « le modèle économique luxembourgeois s’essouffle ». Cette réalité a été masquée par la bonne santé de l’économie des années ’90 qui a donné lieu à un sentiment d’isolement vis-à-vis des contraintes économiques extérieures dans un contexte socio-économique peu propice aux réformes.

Le rapport connaît un deuxième mérite : celui d’avoir lancé un véritable débat national, impliquant les citoyens et les partenaires sociaux. Au cours de ce débat, j’ai invité les partenaires sociaux à conclure avec le gouvernement un pacte pour l’innovation et le plein emploi. Je  sais gré aux partenaires sociaux d’avoir mené les discussions dans un climat serein et constructif et que la philosophie du modèle social luxembourgeois n’est pas remis en cause par les partenaires sociaux.

La phase du diagnostic commun a été achevée il y a deux semaines. Au cours de la dernière tripartite restreinte « compétitivité », sur base des propositions issues du rapport Fontagné et des contributions des partenaires sociaux, nous avons trouvé un terrain d’entente dans les domaines-clés suivants:

- le développement de la société de la connaissance, notamment en ce qui concerne l’innovation, la recherche et l’enseignement supérieur;

- le soutien accru à l’éducation et la formation initiale et continue;

- les mesures pour améliorer l’environnement général en vue de la création d’entreprises;

- le développement des TICs;

- l’encouragement aux technologies éco-innovantes;

- l’amélioration des infrastructures de transport, d’énergie et de communication;

- les actions en vue d’une meilleure cohésion sociale;

- la qualité et la sécurité de l’emploi.

Afin de faire avancer les travaux,  le gouvernement doit désormais développer des actions concrètes dans les domaines où il existe dès à présent un certain consensus.

Je ne vous cache pas que des divergences persistent entre les partenaires sociaux sur certains sujets épineux sur lesquels nous devrons continuer à travailler, mais j’ai bon espoir que nous trouverons dans les prochains mois une solution globale viable pour tous.

Afin de permettre une meilleure appréciation des efforts engagés et des résultats obtenus, nous devons nous doter d’un tableau de bord avec des indicateurs précis. A cette fin, j’ai demandé à l’Observatoire de la Compétitivité et au STATEC de produire un tel tableau de bord, sur base de la proposition du Professeur Fontagné et en étroite collaboration avec les partenaires sociaux. J’insiste sur le fait que les indicateurs doivent donner une image représentative des trois dimensions du développement durable : les dimensions économique, environnementale et sociale. Nous avons également convenu que ces indicateurs n’entraîneraient pas d’automatisme au niveau des actions politiques, mais qu’ils serviraient à déclencher un mécanisme de concertation et de discussion quant aux réformes à envisager.

Altesses Royales,

Mesdames, Messieurs,

En vue de mettre au point ce plan d’action national, il faudra garder à l’esprit que notre ambition de croissance découle des accords pluripartites du "Rentendësch". Ces accords tablent implicitement sur une   croissance économique à long terme de 4% par an. De même, l'IVL se base sur un scénario d'évolution de l'emploi découlant de ce taux de croissance économique pour déterminer les orientations en matière d'aménagement du territoire et d'infrastructures de transports.

Notre croissance économique est la résultante de la hausse de la productivité et de l'augmentation de l'emploi et des capacités de production physiques. Nous devons donc nous donner les moyens de nos ambitions. Je pense en particulier aux surfaces nécessaires pour accueillir les nouveaux emplois. Ensemble avec le Ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire, je suis en train de préparer un plan sectoriel pour les zones d’activités économiques. J’y reviendrai.

Pour le Luxembourg, qui dit croissance dit exportation. Comme la demande intérieure a tendance à être moins dynamique sur le long terme, les exportations de biens et de services doivent donc augmenter à un rythme plus élevé encore que la production.

Innovation, investissements, exportations: telles sont les variables-clés auxquelles doivent s'adresser les instruments de la politique de compétitivité pour concrétiser l'agenda de Lisbonne dans notre pays et pour traduire dans la réalité notre ambition de croissance et d'emploi.

La fiscalité, le coût des facteurs - du travail, du capital et de l'énergie - la productivité, les infrastructures, l'environnement légal et réglementaire, la facilité d'adaptation à de nouvelles donnes du marché sont autant de facteurs qui déterminent la disposition à investir et à s'investir dans des projets d'avenir.

Cela vaut tant pour le tout jeune créateur d'entreprise qui en est à ses premiers pas de prise de risque entrepreneurial, que pour la PME qui doit décider d'un investissement de croissance ou de modernisation. Cela vaut également pour l'entreprise d'envergure engagée dans la mondialisation des échanges et décidant de son implantation stratégique.

Il s'agira donc  de continuer à améliorer la compétitivité par:

- la poursuite des actions de sensibilisation à l'esprit d'entreprise et du développement d'une culture du risque entrepreneurial;

- l'engagement d'actions concrètes en matière de simplification administrative et du "mieux légiférer" et

- l'adaptation de la fiscalité de l'entreprise par des ajustements ponctuels au niveau de l'IRC et d'autres dispositions affectant la propension à investir.

Mais aussi et surtout faudra-t-il veiller à une évolution des coûts de production en rapport avec la productivité, étant entendu que même la hausse de l'énergie et des matières premières, qu'elle provienne d'effets de pénurie ou de la fiscalité, ne peut pas toujours, dans un marché concurrentiel, se répercuter entièrement sur les prix de vente.

L'innovation, la recherche-développement, bref la création et la valorisation de connaissances scientifiques et techniques pour satisfaire des besoins nouveaux constituent le fer de lance de la politique européenne de compétitivité. 

Je partage entièrement cette ambition qui pourtant n'est réalisable qu'à moyen et long terme au prix d'un effort financier très conséquent. Dès à présent, les crédits budgétaires affectés à la recherche et à l'innovation sont en augmentation substantielle, à la fois au profit des entreprises qu'au profit des Centres de recherche publics.

Plusieurs mesures concrètes ont en outre été introduites récemment telles la mise en place d'une facilité "CRP" par la SNCI, destinée à financer des projets d'entreprise sur la base de résultats de projets de recherche initiés et développés dans les CRP, ou encore la signature d'une convention entre la SNCI et le Fonds Européen d'Investissement visant la coopération dans le domaine du capital-risque, venant utilement compléter les instruments existants dans les domaines de la fiscalité et du financement de projets novateurs par la CD-PME.

En outre, au regard du succès rencontré par le concept du "Centre d'entreprise et d'innovation Ecostart" dont l'ensemble des surfaces de 4.000 m2 est désormais affecté à 5 entreprises, j'entends proposer prochainement au Conseil de Gouvernement l'extension des bâtiments du site de Foetz par une nouvelle unité de 4.000 m2, cela en attendant la réalisation de l'Incubateur "Ecostart" dans la "Cité des Sciences" sur les friches de Belval-Ouest à l'horizon 2007.

Dans ce renforcement de la politique d'innovation, l'Agence Nationale de Promotion de l'Innovation et de la Recherche - Luxinnovation - est également appelée à jouer un rôle prépondérant, notamment à l'égard de l'information, de la sensibilisation et de l'animation des petites et moyennes entreprises.

Ces initiatives seront approfondies et élargies, en y ajoutant une dimension transfrontalière, comme le "pôle de compétitivité" du gouvernement français.

Toutes ces initiatives et instruments coûteront chers et exigent donc une mise en place de façon ordonnée, dans un souci d'efficacité optimale. Pour dégager une valeur économique, la recherche-développement et l'innovation doivent se traduire globalement en investissements, emplois, productivité et production, celle-ci étant principalement à écouler sur les marchés d'exportation.

Altesses Royales,

Mesdames, Messieurs,

La nécessité de promouvoir les investissements n'est plus à établir; encore faut-il que le climat économique général soit propice à la prise de risques auxquels des engagements financiers, souvent substantiels, sont liés. Les investissements étrangers,  de l'Amérique du Nord et de l'Asie, n'ont pas été favorables ces dernières années.

La plupart des projets d'implantation nouvelle relèvent de l'industrie des technologies de l'information, des communications et du commerce électronique, voire de l'établissement de quartiers généraux, généralement peu intensifs en capital.

Les différentes missions de prospection économique et de promotion commerciale que j'ai pu mener depuis le mois de septembre dernier m'ont néanmoins convaincu du potentiel de synergies entre ces deux activités et du potentiel d'ouverture de nouveaux marchés pour nos entreprises. Le regroupement dans un seul ministère des compétences de la promotion du commerce extérieur et de la prospection économique facilite en tout cas largement ces synergies.

J'ai donc décidé de procéder à la réorganisation des structures de promotion commerciale et de prospection économique dans l'optique d'une meilleure utilisation des moyens et d'étendre notre réseau de représentations à l'étranger.

Ainsi, en accord avec le Ministre du Trésor et du Budget et la Chambre de Commerce, le Comité consultatif du Commerce extérieur sera maintenu en place avec quelques adaptations de ses missions, de sa composition et de ses outils de travail. Parallèlement, le Comité de développement économique, dont la présidence d'honneur continuera à être assurée par S.A.R. le Grand-duc héritier, sera renouvelé et ses missions précisées.

Les missions des bureaux de prospection du BED à l'étranger - notamment aux Etats-Unis, au Japon et en Corée - seront élargies à la promotion du commerce extérieur. Le bureau de promotion commerciale à l'Ambassade du Luxembourg en Inde sera intégré dans ce réseau de représentation et coordonné par mes services.

Par ailleurs, deux nouveaux bureaux seront ouverts dans les mois qui viennent dont l'un dans le Golf persique à Dubaï, l'autre en Chine. Nos entreprises sont appelées à faire largement appel à ces infrastructures pour les guider dans leurs démarches commerciales dans ces pays.

Outre la promotion générale du Grand-Duché de Luxembourg comme terre d'investissement, nous programmons des missions de prospection plus ciblées à l’instar de celle que j'ai effectuée en janvier dernier avec le Ministre délégué aux Communications aux Etats-Unis, axée sur les industries de l'information, des communications et du commerce électronique. Une mission sectorielle  visant l'industrie automobile nous mènera en automne avec une délégation d'entreprises de ce secteur à Detroit aux Etats-Unis.

Conformément au programme gouvernemental, j'ai chargé le CRP-Santé d'une étude destinée à examiner les forces et faiblesses de notre pays dans le domaine du développement de la biotechnologie. Une mission me conduira le mois prochain en Israël qui dispose dans ce domaine d'un grand potentiel.

Enfin, j'attends dans les prochaines semaines la finalisation d'une étude sur les potentialités du Luxembourg dans le domaine des services logistiques basés sur le fret aérien, l'objectif étant de mieux valoriser les courants de trafic aérien de biens transitant par l'aéroport de Luxembourg.

Dans un contexte analogue, je salue également le projet de coopération renforcée CFL/Arcelor visant

une activité de fret ferroviaire régional compétitive aux opportunités multiples :

- protéger l’environnement en privilégiant le rail par rapport à la route ;

- créer des conditions favorisant la compétitivité logistique de l’industrie manufacturière luxembourgeoise qui a besoin d’une alternative au camion;

- consolider l’activité fret des CFL au niveau de la Grande Région dans un contexte de marché ouvert.

Pour le compte du gouvernement, le Ministre des Transports entend, dans le respect des traditions de dialogue propres au Luxembourg, accompagner et encadrer cette démarche engagée par les CFL et Arcelor.

 Altesses Royales,

Mesdames, Messieurs,

La croissance de l'économie luxembourgeoise doit continuer à être tirée par les grands secteurs exportateurs que sont l'industrie manufacturière, les transports et les communications ainsi que l'industrie financière.

Cela ne diminue en rien le rôle des PME et des services aux entreprises, bien au contraire! Le commerce et l’artisanat, largement présents à cette foire, par leur flexibilité, leur capacité d'adaptation et d'innovation, constituent la chaire et le sang d'une économie dynamique. Ce sont eux qui alimentent la capacité exportatrice des grands secteurs par leurs produits et services performants et compétitifs.

Les PME participent à part entière à la compétitivité et la capacité de croissance de notre économie. Il s'agit donc d'être attentif à leurs besoins et au maintien d'un tissu d’entreprises performantes, dynamiques et innovantes.

Sans vouloir être exhaustif, je noterai quatre types de besoins de ces entreprises: des infrastructures en quantité et qualité suffisantes, un soutien pour l’utilisation rationnelle des TICs, des procédures administratives simplifiées et l'accès au financement.

Quant à ce dernier volet, la réforme de la loi-cadre des classes moyennes, la réforme des dispositions régissant l'octroi des crédits d'équipement de la SNCI, prévoyant notamment l'extension des investissements financés aux actifs incorporels et aux terrains, enfin le prêt de démarrage et de reprise d’entreprises introduit par la SNCI - sont autant de mesures récentes devant faciliter l'accès au financement des entreprises.

Pour des projets innovateurs, les instruments de capital-risque de la CD-PME ou de la SNCI ou encore les dispositions fiscales afférentes restent d'application. Je nourris aussi l'espoir que les nouvelles dispositions régissant les sociétés d'investissement en capital-risque viendront améliorer le climat d'investissement dans les activités innovantes.

Les instruments ne manquent donc pas. En revanche, je souhaiterais davantage de projets porteurs venant faire appel à ces instruments.

Dans le domaine des infrastructures d'accueil - zones industrielles ou d'activités économiques, maisons relais, pépinières d'entreprises - il importe de disposer d'un tissu dense et ordonné de pareilles infrastructures.

Au niveau des infrastructures nationales, une réserve foncière suffisante, équipée en accès routiers, énergétiques et de communication suffisants pour faire droit aux souhaits multiples et variés des investisseurs potentiels, doit être disponible pour répondre à une demande spontanée. C'est la raison pour laquelle je souhaite étendre ces infrastructures lourdes.

En outre, je souhaite encourager le développement - à l'initiative des syndicats de communes - de zones existantes et nouvelles à caractère régional, réservées à des activités artisanales ou de prestations de services d'intérêt régional.

Enfin, j'estime que les communes doivent continuer à assumer leur responsabilité dans l'approvisionnement de leur population dans le domaine du commerce et des services aux particuliers.

Voilà les idées maîtresses d'un plan sectoriel "zones d'activités économiques" que le gouvernement a décidé de mettre en chantier dans le cadre du plan directeur de l'aménagement du territoire et de l'IVL.

Il est entendu que ce plan sectoriel ne remet pas en question les projets de création ou d'extension en cours.

De même, l'élaboration d'un plan sectoriel ne doit pas constituer un prétexte pour justifier un quelconque moratoire des initiatives communales ou privées visant à aménager des espaces économiques nouveaux. La croissance économique et la création d'emplois ne peuvent souffrir de pause! Elles ne sont donc possibles qu'au prix d'espaces supplémentaires réservés aux activités économiques.

C’est également au niveau des PME que le commerce électronique et l’Internet de façon générale peuvent jouer un rôle prépondérant pour leur développement. La rapide transposition des directives relatives au commerce électronique et à la signature électronique a permis au Luxembourg de prendre un avantage concurrentiel passager. Dans un secteur en mutation permanente, il importe d’ajuster périodiquement le cadre législatif afin de conserver une indispensable attractivité dans ce domaine, tant pour les entreprises nationales que pour les grandes multinationales qui désirent venir s’implanter à Luxembourg. Pour essentiel qu’il soit, un cadre juridique adapté n’est pas suffisant pour promouvoir le développement des nouvelles technologies de l’information et des communications (NTIC).

Aussi, le Ministère de l'Economie et du Commerce extérieur a-t-il réalisé d’importants projets dans ce domaine visant à rassurer les entreprises luxembourgeoises et les citoyens également au niveau de la fiabilité et de la sécurité du « monde Internet ».

Pour cette raison, mon ministère a établi un plan national directeur pour la sécurité des systèmes et réseaux d’information. Ce plan vise à renforcer, d’un côté, la confiance des fournisseurs de services en ligne et, d’un autre côté,  la confiance des consommateurs.

Le projet CASES lancé par mon département organise des formations pour citoyens et PME, publie des articles en presse dans la Grande Région et collabore avec des structures similaires en Europe, tels que des spécialistes nationaux pour la protection des infrastructures critiques en Suisse. C’est un site qui regroupe des informations facilement compréhensibles dont chacun, entreprise comme citoyen, a besoin pour se protéger de façon efficace sur Internet.

La signature électronique est un élément-clé dans le développement de l'e-government, du commerce électronique ainsi que de la sécurisation de tout transfert de données sur Internet.

Le projet LuxTrust vise à mettre en place une Infrastructure à clé publique, indispensable à la signature électronique et à l'identification électronique univoque des parties à un contrat ou à une communication. Ainsi, une société anonyme « LuxTrust » sera constituée sous peu, cofinancée par l'Etat et les grandes banques de la place financière luxembourgeoise et en coopération avec les chambres professionnelles et les communes.

Concernant l’utilisation d’Internet, le Luxembourg est en forte progression avec 59% des ménages connectés à Internet, la moyenne européenne étant de 39%. En ce qui concerne le commerce électronique, 32% des personnes au Luxembourg utilisent l’Internet pour acheter ou commander des biens ou services, la moyenne européenne étant de 17%. Pour les actions et services financiers, ce pourcentage augmente même à 35% ! Ces chiffres démontrent clairement que le Luxembourg a largement rattrapé son retard et est dorénavant positionné de manière très compétitive par rapport aux autres Etats membres de l’Union européenne.

Finalement, les travaux au niveau du Comité national pour la simplification administrative en faveur des entreprises ont bien démarré par une analyse des entraves administratives existantes et devraient aboutir à un plan d’action tendant à valoriser des approches administratives intégrées, efficaces et nécessaires. En créant l’Institut luxembourgeois de normalisation, d’accréditation et de surveillance, je réaliserai sous peu un projet de réforme administrative ambitieux qui regroupera dans une seule entité des activités actuellement éparpillées dans 10 ministères et administrations différentes.

Dans le cadre de mes compétences, je m’emploie également à faciliter le flux d’information entre les instances étatiques et les entreprises. A partir du constat que différentes administrations demandent des informations récurrentes aux entreprises, nous poursuivons l’idée d’instaurer sur le « portail entreprises » du Ministère de l’Economie un système centralisé retraçant pour les entreprises le cheminement des procédures administratives dans lesquelles elles s’engagent.

 Altesses Royales,

Mesdames, Messieurs,

Une croissance économique de 4%, que les partenaires sociaux et les partis politiques appellent de leurs voeux, ne sera pas possible sans croissance de l'emploi de l'ordre de 2 à 2.5 % par an. Par ailleurs, dans la mesure où cette croissance doit être intensive en innovation et en connaissance, le niveau d'éducation et de formation des salariés doit aller en croissant.

Il n'y a aucun doute que notre démographie propre ne saura satisfaire à ces besoins, même avec un taux d'emploi croissant de la population résidente et même en supposant la résorption du chômage. Pour être à la hauteur de ses ambitions, notre économie devra  donc continuer à faire appel aux frontaliers et à l'immigration.

Dans ce contexte, je plaide pour une ouverture progressive et contrôlée de l'immigration de ressortissants non communautaires disposant d'une qualification élevée et dont notre pays a besoin. Je pense notamment au transfert de collaborateurs à l'intérieur d'un groupe d'entreprises et à l'appel aux qualifications dans les sciences, les métiers de l'ingénierie ou encore la finance. Le Grand-Duché a besoin de ces compétences pour sa croissance économique à long terme dont la finalité n'est autre que l'amélioration du niveau de vie de sa population.

Altesses Royales,

Mesdames, Messieurs,

Le protocole de Kyoto aura dans les années à venir une influence importante sur l’économie nationale et internationale.

Ensemble avec mon collègue Ministre de l’Environnement, j’ai commandé une étude relative à un concept général visant à limiter au maximum les effets négatifs pour les entreprises luxembourgeoises découlant des engagements à prendre en vue de parvenir aux buts fixés par le protocole de Kyoto. Les conclusions de cette étude devront permettre de définir de façon cohérente et à long terme la politique énergétique du Grand-Duché de Luxembourg.

Déjà actuellement, mes services sont en train de préparer plusieurs actions permettant d’atteindre des améliorations considérables en matière d’efficacité énergétique. Il s’agira de matérialiser une réduction conséquente des consommations d’énergie à tous les niveaux, et ceci en tenant compte de l’économicité des principales mesures.

Une nouvelle législation visant une meilleure performance énergétique des bâtiments est en élaboration. Dans un même ordre d’idées, le gouvernement vient de donner son feu vert au projet SUDCAL ayant pour objet la réalisation et l’exploitation d’un réseau de chaleur urbain alimentant le nouveau quartier de Belval-Ouest à partir de la centrale TGV d’Esch/Alzette. Ce projet évitera l’émission d’environ 13.000 tonnes de CO2 par an.

D’autre part, j’ai l’intention de lancer une étude de potentiel permettant de définir les priorités pour un nouveau cadre de soutien aux énergies renouvelables. En effet, s’il faut se féliciter des mesures en faveur des énergies renouvelables et de la cogénération, l’évolution des trois dernières années a placé le Fonds de Compensation dans une situation intenable qui risque d’empirer à partir du 1er janvier 2006 avec les nouvelles conditions imposées par les directives européennes. Il est donc clair qu’une réforme de la législation  actuellement en élaboration est nécessaire et urgente.

 Dans un même souci  de protection de l’environnement, mes services sont en train de préparer la transposition de la directive européenne sur les biocarburants et je saisirai sous peu le Conseil de Gouvernement d’un projet de règlement visant à soutenir l’acquisition de véhicules à faible consommation d’énergie et équipés de filtres à particules.

Altesses Royales,

Dir Dammen an Dir Hären,

Ech sin a méngen Ausféierungen dëst Joer méi wäit gaangen ewéi soss, well d’Ëmfeld, an deem eis Economie évoluéiert, ëmmer méi komplex a villsäiteg gëtt. Nodeems mir während engem Joerzingt Wuesstumssteigerungen vun 6, 7, 8 a méi Prozent gewinnt waren, hun mir déi läscht Joeren, wéi een esou schéin seet, méi kleng Bréidercher misse baaken. Och wann 2004 mat 4.5% Wuesstum erëm en zimlech gudd Joer war, esou leien d’Prognosen fir 2005 schon erëm e Krack drënner.

Ech well domatt zum Ausdrôck bréngen, dass mir insgesamt, Dir als Entrepreneuren a mir als Regierung, an Zukunft vill méi waakreg an aktiv musse sin, wéi daat nach an den 90er Joeren de Fall war. Mir mussen ewell fir all Betrieb, fir all Aarbechtsplaaz an nët zuläscht fir all Steiercent kämpfen an eis all Daag nei a Frô stellen. Dir als Betrieber a mir als Regierung.

Mir mussen eis och bewosst gin, dass mir an d’Zukunft iwwert eis kleng Grenzen eraus an enger Welt, déi méi grouss gin ass, eis Chancen mussen nôtzen. Am Zäitalter vun der Globaliséierung an den neien Technologien sin och Länner wéi China, Japan, Indien an aanerer direkt virun eiser Hausdir. Waren ët nach virun 10 Joer haaptsächlech d’Geschäftsleit an d’Handwierker vun Tréier, Aarel oder Metz, déi eiser klenger Economie Kappzerbrieches gemaach hun, esou stin mer haut mat jidferengem direkt, online, an iwwerall op der Welt, a Konkurrenz.

Och wann mir de Moment deen een oder anneren batteren Réckschlaag erleiden: mir brauchen keng Angscht ze hun virun där gewalteger Erweiderung vun eisem wirtschaftlechen Horizont, a méng Ausféierunge vun virdrun missten daat beléen. Mir sin gudd préparéiert. Waat mer allerdings musse maachen, ass eis eisen Pionéiergeescht aus den Grënnungsjoeren vun der Stoolindustrie, der Bankenplaaz oder der Medienindustrie erëm an Erënnerung  ruffen.

Am allgemenge Wuelstand vun de läschte 15 Joer sin mer alleguerten, kommt mir gin et zou, e bëschen bequem, fir nët ze soen behäbeg, gin.

Als Wirtschaftsminister hun ech mech virdrun laang a breet dozou ausgedréckt, wéi een eise Standuert fit maachen kann an eis künfteg Chancen nëtzen soll. A ménger Funktioun als Sportsminister geng ech soen: d’Aerm erop, d’Laafschlappen un a lass.

Zënter dass et eis kleng Economie gëtt, sin mir oft an Turbulenzen an a schwiereg Zäiten gerôden. Eenzelnes ass och emol drënner an driwwer gaang, mee eppes ass eis ëmmer gelôngen: eis Chancen ze erkennen an se zum Wuel vun eis all an de kommende Generatiounen och ze nôtzen…daat wärt och an Zukunft hoffentlech nët aanescht sin.

Ech soen Iech Merci!

Dernière mise à jour