Marie-Josée Jacobs lors de la conférence "Création de réseaux pour une meilleure connaissance des jeunes"

Madame le Vice- recteur,
Monsieur le maire de Trèves,
Mme la représentante de la Commission,
Monsieur le représentant du Conseil de l’Europe,
Mesdames, Messieurs,

Je tiens à vous remercier, vous tous d’avoir accepté l’invitation de la présidence luxembourgeoise à participer à cette conférence à laquelle nous attachons une très grande importance.

L’Union européenne a reconnu par l’adoption d’une priorité commune dans le cadre de la Méthode ouverte de Coordination, le besoin de développer une meilleure connaissance des jeunes et de leur environnement dans lequel s’opère leur intégration sociale.

Au Grand Duché aussi nous nous devons d’accorder une attention toute particulière aux conditions de vie des jeunes.

Vous savez tous que le Luxembourg connaît depuis les années 70 une importante immigration, qui fait que dans certaines communes les habitants d’origine luxembourgeoise sont en minorité et que le taux national d’immigration se situe vers 39%. Ce qui est particulièrement important, c’est la rapidité de cette évolution qui fera que le Luxembourg sera prochainement un pays européen avec une des populations les plus jeunes d’Europe, mais caractérisé aussi par sa multiculturalité. De grands défis sont à résoudre pour réussir ensemble la construction de cette nouvelle société. Se posent notamment des défis scolaires, de formation professionnelle, mais aussi d’intégration sociale en générale. En effet nous constatons que pour les jeunes issus de l’immigration par exemple, une intégration sociale à travers les organisations de jeunesse ne se fait pour le moment que très difficilement.

Nous nous devons de réussir cette construction de notre société de demain. Il nous faut développer les structures, infrastructures programmes et politiques, qui pourront faciliter l’intégration sociale des jeunes. Pour ce faire nous avons adopté fin 2004 - après consultation de tous les acteurs du domaine de la jeunesse - les deuxièmes lignes directrices de la politique jeunesse qui confirment  entre autres le principe d’une politique fondée sur les faits et la nécessité de se doter de moyens d’évaluation et de recherche.

Des initiatives comme le Pacte européen pour la jeunesse viennent en temps utile pour confirmer et développer l’importance des aspects transversaux de la politique jeunesse.

C’est aussi pourquoi j’aimerai exprimer un très grand remerciement à la toute récente Université de Luxembourg, qui s’est jointe à nous pour relever ces défis de la société luxembourgeoise en se dotant d’un nouveau poste de professeur appelé explicitement à suivre entre autres les politiques de jeunesse. L’université sera le garant de l’indépendance de cette recherche, nécessaire au débat démocratique, nécessaire aussi pour être reconnue par tous les acteurs. La présence de l’université en tant que nouveau partenaire permettra de participer aux réseaux internationaux de recherche et de formation, un contact d’une importance vitale pour un petit pays comme le Luxembourg.

La nouvelle coopération avec l’université de Luxembourg constitue un premier pas auquel j’attache beaucoup d’importance. Je souhaite déjà maintenant beaucoup de succès à cette collaboration et surtout que le dynamisme puisse être conservé, de même que le dialogue franc et honnête qui a marqué notre collaboration tout au long des dernières années.

J’aimerai remercier les responsable du CeSiJe, qui ont tellement œuvré les dernières années pour une reconnaissance de la recherche jeunesse au Luxembourg. Le travail accompli a été impressionnant : Des nombreux projets de recherche, je ne citerai que le rapport national sur la jeunesse, les plans communaux jeunesse, la recherche sur les jeunes défavorisés en milieu urbain. La reconnaissance acquise au niveau national, régional et je dirai européen, pourra certainement encore se développer dans le cadre de la nouvelle coopération avec l’Université du Luxembourg

J’aimerai tout particulièrement saluer ce même esprit de collaboration entre le Conseil de l’Europe et la Commission européenne, qui - dans le cadre de leur accord de coopération - a permis de développer un outil européen, une base de données permettant aux chercheurs un échange d’information rapide et efficace. Je voudrai particulièrement remercier les responsables pour donner la possibilité aux experts de découvrir cet outil ici, durant cette conférence, un lancement si je puis dire en avant-première avant la conférence des ministres de la jeunesse du Conseil de l’Europe en septembre. J’aimerai relever tout particulièrement ma satisfaction de voir que l’Union Européenne et le Conseil de l’Europe allient leurs compétences respectives d’une façon si efficace et exemplaire.

Un autre grand merci ira à notre voisin M. Bernarding, le maire de Trêves, une ville tellement proche et liée au Luxembourg, que c’est un plaisir particulier de vous accueillir aujourd’hui ici M. le maire. Votre présence aujourd’hui est aussi le signe qu’une politique de la jeunesse se doit de tenir compte d’une politique régionale, qui dépasse les frontières et il est vrai que nous avons développé une coopération bien établie maintenant dans notre région, que nous appelons la Grande Région.

Dans la création de réseaux qui devraient nous permettre d’approfondir nos connaissances sur les milieux de vie des jeunes, le milieu local et communal sera le milieu le plus important. Alors que souvent au niveau européen et national on parle des jeunes ou du jeune, une telle généralisation n’est plus permise au niveau local. Le niveau local se doit de considérer dans la mise en œuvre de sa politique, les jeunes dans toutes leurs caractéristiques : les jeunes étudiants, élèves, les jeunes délinquants, les jeunes sportifs, les jeunes artistes, les jeunes toxicomanes, les jeunes mères, les jeunes chômeurs, chaque groupe cible a besoin d’une attention particulière et les réponses sont souvent très transversales. C’est au niveau local qu’une politique transversale de jeunesse a souvent plus de facilités pour s’exprimer. Forcément la connaissance sur les besoins des jeunes est très riche au niveau local. Il sera primordial de réussir à faire profiter le plus de monde possible de ces connaissances, de ce savoir faire. Un dialogue permanent entre les niveaux local, national et européen est nécessaire pour nous permettre à nous tous de développer des outils de politique jeunesse qui répondent aux besoins des jeunes et qui soient cohérents à tous les niveaux .

C’est pourquoi je vous souhaite de tout cœur que vous réussissez dans cette tâche durant notre conférence et je vous souhaite bon courage pour vos travaux des prochains jours.

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