Le ministre de l'Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural, Fernand Boden, lors de la 33e session de la conférence de la FAO à Rome

M. le Président,
Excellences,
Mesdames, Messieurs,

Permettez-moi tout d’abord de féliciter très sincèrement notre Directeur Général pour sa réélection à la tête de notre Organisation. Nous avons bien coopéré avec la FAO et son Directeur général, par le passé, notamment par la réalisation de projets concrets et nous Vous assurons que nous comptons continuer cette coopération à l'avenir.

M. le Président,

En 1996, lors du Sommet Mondial de l'Alimentation ici à Rome, la communauté internationale s'est fixé l'objectif de réduire de moitié jusqu’en 2015, le nombre d'enfants, de femmes et d'hommes souffrant de la faim. Cet engagement a été réaffirmé lors du "Sommet Mondial de l'Alimentation : cinq ans après" en 2002 et constitue par ailleurs l'objectif n° 1 des objectifs du Millénaire (ODM) adoptés par les dirigeants mondiaux en l'an 2000.

Il faut malheureusement constater que nous sommes loin d'atteindre ce but et je regrette ce manque de progrès! Plus de 800 millions de personnes dans le monde continuent à souffrir de la faim. En Afrique notamment, selon les dernières estimations, près d’un Africain sur trois souffre de sous- ou de malnutrition.

70% de ceux qui souffrent de la faim et de la pauvreté vivent dans des zones rurales. Beaucoup d'entre eux pratiquent l'agriculture de subsistance ou sont des paysans sans terre.

Afin de lutter efficacement contre les fléaux de la faim et de la pauvreté dans les pays en développement, il faut améliorer la productivité agricole et le niveau de vie dans les campagnes. Il faut aider les petits agriculteurs et les collectivités rurales à accroître leurs revenus et à améliorer la quantité et la qualité des aliments disponibles localement. Il faut enfin les aider à sécuriser leur production contre les aléas climatiques, en assurant notamment une meilleure distribution de l'eau.

Pour ce faire, nous devons leur donner un plus grand accès aux outils de production indispensables: terre, crédit et formation. Des stratégies de développement agricole et rural durable doivent être élaborées. Par ailleurs, une attention particulière doit être accordée aux femmes, qui jouent un rôle crucial dans l'agriculture des pays en développement. Des progrès sont également nécessaires dans les domaines de l'éducation et de la santé, de la sécurité alimentaire et de l'infrastructure rurale.

Dans tous les domaines précités, qui ont trait à l'agriculture, à l'alimentation et à la nutrition, la FAO en tant qu'institution spécialisée des Nations Unies a un rôle primordial à jouer. D'une part grâce à ses activités normatives - l'Organisation étant le centre mondial d'information et de connaissance sur l'alimentation et l'agriculture - et d'autre part grâce à ses activités opérationnelles.

Je salue la contribution importante de la FAO à la lutte contre la faim et la pauvreté dans le monde dans le cadre de sa mission telle que définie dans le Préambule de son Acte Constitutif. Beaucoup reste cependant à faire!

Dans ce contexte, je voudrais souligner l'importance des efforts entrepris et projetés par le Directeur Général pour rendre l’action de la FAO plus ciblée et plus efficace, afin de lui permettre de mieux affronter les nouveaux défis qu’apportera le XXIème siècle. Dans un souci de voir l'action de notre organisation atteindre ces objectifs, il convient également de relever la nécessité d'une bonne coordination avec les autres organisations et organismes de l'ONU.

Mon pays, le Grand-Duché de Luxembourg essaie, dans la mesure de ses moyens, d'apporter sa contribution au développement afin de réaliser les ODM. Ainsi, en 2004, l'Aide Publique au Développement (APD) luxembourgeoise s'est élevée à 0,84% du RNB et les efforts en vue d'atteindre le chiffre de 1% se poursuivent. Une grande partie de notre APD est consacrée à l'agriculture, les autres secteurs prioritaires étant l'éducation et la formation, l'eau et l'assainissement, la santé et le développement rural intégré.

La coopération au développement du Luxembourg se concentre principalement sur dix pays-cibles. Dans la plupart de nos pays-cibles, nous soutenons des projets qui contribuent de manière directe ou indirecte à l’amélioration de la sécurité alimentaire.

Au-delà de notre effort national, j’aimerais mentionner l'accord obtenu sous Présidence luxembourgeoise de porter l'APD des pays de l'UE à 0,56% du PIB en 2010 et à 0,7% en 2015. Je rappelle aussi la politique de mon Gouvernement, dans le cadre des négociations commerciales multilatérales, de veiller à ce que le cycle de Doha devienne vraiment un cycle de développement. Ceci implique plutôt qu’une libéralisation à outrance, essentiellement un traitement spécial et différencié pour les pays en développement, aussi bien en ce qui concerne l’articulation de leurs politiques internes, notamment en matière de politique agricole, qu’en ce qui concerne l’ouverture des marchés.

Je voudrais terminer mon discours en souhaitant à la FAO plein succès dans l'accomplissement de son importante mission et en espérant que tous ensemble nous pourrons faire un pas important vers la réalisation des ODM.

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