Jeannot Krecké, Discours du ministre de l'Économie et du Commerce extérieur lors de l'ouverture de la Foire de printemps, Luxexpo, Luxembourg

-seule la parole prononcée fait foi-

Altesses Royales,
Excellences,
Mesdames, Messieurs,

Dës Foire ass jo besonnesch fir Kleng- an Mettelbetriber a spéziell fir d’Handwierk, den Handel, d’Landwirtschaft an de Weibau eng gudd Geleeënheet, fir hier Produkter an hier Servicer dem Grand Public, awer och den intresséierten Berufskreeser ze weisen. Och den Ekonomie’s Ministère profitéiert wéil all Joër vun deser Plate-forme, fir den Konsumenten ée spezifeschen Sujet vum Verbraucherschutz méi no ze brengen.

Monseigneur,

Den jeeweilegen Economie’sminister seet Iech op deser Plaatz all Joer Merci: net nëmmen fir Är Präsenz op deser Ouverture mä och fir Ären Engagement fir d’lëtzebuerger Economie.

Ech woolt dëst Joer awer, Monseigneur, emol drop agoen, firwaat genau ech Iech an Ärer Famill dankbar sinn.

Ech si mer bewosst, dass d’Roll vum Staatschef net déi kann sin, eng ganz aktiv Plaatz an der Promotioun vu Lëtzebuerg als Standuert oder als Handelspartner anzehuelen. De Prënz Guillaume mecht dës Aarbecht an senger Capaciteit als Eieren-Präsident vum Board of Economic Development an ech muss soen, Monseigneur, Dir kënnt do houfreg op Ären Jong sinn. Den Grand-Duc héritier huet elo am Abrëll nach eng Delegatioun, déi a Russland gefuer ass, ugefouert : ouni hien wieren eis verschidden Dieren sécher verschloss bliwwen an eis Visibiliteit op der Plaatz wier och ganz secher net déi gewiescht, déi se war.

Monseigneur,

Dir hudd an de leschten Joëren Delegatiounen op Tokyo, Washington, Abu Dhabi, Dubai an Amman gefouert. Zumols zu Dubai hu mer gesin, wéi en Impakt de Soutien vun eisem Staatschef huet : eng lëtzebuerger Delegatioun vun iwwert 100 Leit - déi gréisst, déi mer bis elo haaten. En Succès sans pareil vun eisen Business-Séminairen an vun der Inauguratioun vun eisem neien BED Bureau zu Dubai.

Ech woen ze behaapten, dass Dir d’Zeechen vun der Zäit erkannt hudd, well Dir Iech dofir asetzt, fir esou dacks wéi méiglech, mä natierlech nëmmen do, wou et och Sënn mecht, en „volet économique“ an de Programm vun enger Visite d’Etat anzebauen. Wa mer eis bei dësen Geleeënheeten am Ausland presentéieren, dann net nëmmen op aussenpoliteschem a kulturellem Niveau, mä och op wirtschaftlechem. Ech mengen, ech soen Iech dowéinst och am Numm vun eisen Entreprisen Merci, well et sinn sie, déi am meeschten vun dësen Visiten profiteieren.

Ech sinn derweinst frou annonceieren ze kënnen dass och bei der Visite d’Etat vum Grand-Duc an der Grande-Duchesse dëse September a China eng Wirtschaftsdelegatioun wärt derbäi sinn. Virun allem an engem Land ewéi China, wou d’Economie an de Staat nach ganz enk verbonne sin, brengt et enger Firma immens vill, wa se an der Delegatioun vum Staatschef reest. Ech hoffen och, dass mer bei dëser Geleeënheet eis nei Präsenz zu Shanghai, déi mäi Ministère zesummen mam Aussenministère decidéiert huet, kënnen aweien. Eise neien Consulat Général, deen och d’Funktioun vun engem Bureau vum Board of Economic Development huet, soll am September definitiv opgoen an do, sur place, am Déngscht vun eisen Entreprisen stoen, déi an der Géigend vu Shanghai wëllen aktiv ginn.

Altesses Royales,

Mesdames, Messieurs,

Tout comme l’année passée, je vais résister à la tentation de vous brosser un tableau complet de l’économie luxembourgeoise, mais je souhaiterais résumer les traits économiques et sociaux marquants par quatre chiffres :

1er chiffre : 4 - 5% de croissance économique. L’économie a connu une expansion de 4% en volume en 2005 et les prévisions du Statec nous font même espérer près de 5% pour cette année.

2ème chiffre : 2,5% d’inflation en 2005, soit au-dessus de la progression des prix de nos partenaires commerciaux. Mauvaise nouvelle : avec la hausse des cours pétroliers, l’inflation atteindra 3% cette année.

3ème chiffre : 9.100 emplois nouveaux créés en 2005, soit une croissance de 3,1%. Certains ont voulu minorer ce chiffre en brandissant le spectre des emplois fictifs. Or, toutes les investigations ont montré que cet effet reste marginal. Les fermetures malheureuses de certaines entreprises ont caché la création de nouveaux postes de travail. Je prends comme exemple le cas de Delphi qui va développer ses activités.

4ème chiffre : 951,6 milliards d’euros, c’est le déficit de l’Etat en 2005. Le déficit des administrations publiques est de 1,9% du PIB en 2005. L’accord tripartite a permis de trouver les moyens pour réduire progressivement le déficit à moins de 1% du PIB, sans pour autant sacrifier l’investissement public.

En novembre 2005, le gouvernement a soumis à la Commission européenne son « Plan national pour l’innovation et le plein emploi » élaboré dans le cadre de la stratégie de Lisbonne. Ce plan est le fruit de longues consultations avec les partenaires sociaux et la société civile et il a finalement trouvé l’accord de la Chambre des Députés. Ce plan trace les grandes lignes de la modernisation de notre modèle économique et social.

Les accords de la tripartite du 28 avril passé, après de longues discussions, ont permis d’arrêter des actions concrètes pour remettre durablement notre économie sur une trajectoire de croissance plus dynamique. Je sais gré aux partenaires sociaux d’avoir mené les discussions dans un climat serein et constructif et dans le but de consolider notre modèle social et de préserver la qualité de notre environnement.

Les faiblesses de notre économie ont été clairement identifiées et le diagnostic est largement partagé: inflation, chômage et déséquilibre structurel des comptes publics. Les réformes sont indispensables pour rétablir la confiance dans l’avenir du modèle social du pays.

Je crois d’ailleurs que les discussions au sein de la tripartite ont bel et bien été un sommet de la relance !

Et à ce titre, j’aimerais vous détailler deux actions qui me tiennent particulièrement à cœur :

• le développement économique et technologique ;

• la politique énergétique.

Altesses Royales,

Mesdames, Messieurs,

Lors de mon dernier discours à cette tribune je vous avais fait part des principales conclusions de l'étude que j'avais commissionnée sur les forces et faiblesses du Grand-Duché de Luxembourg ainsi que sur son potentiel de développement dans le domaine de la logistique. Je vous avais en même temps annoncé la préparation d'un plan d'action "Logistique".

Sept mois plus tard, ce plan d’action est sur pieds et comporte 4 axes d'action:

• en premier lieu, la promotion du Grand-Duché de Luxembourg comme site logistique intercontinental et comme lieu de compétence organisationnelle de la chaîne d'approvisionnement. Cet axe comporte notamment la production de documentation, d'un site d'information en ligne et de publication d'articles, des missions de promotion et de prospection du BED et des participations à des foires et salons spécialisés etc.;

• le deuxième axe concerne le cadre réglementaire et administratif au niveau du traitement douanier et de la TVA : des initiatives ont d'ores et déjà été prises dans ces domaines et je me félicite de la bonne disposition et collaboration des administrations douanière et fiscale;

• en troisième lieu, j'ai décidé de favoriser l'accès des activités logistiques nouvelles (le stockage, le conditionnement, l’emballage, la préparation et l’expédition de commandes ainsi que l’organisation des flux de production et de distribution, la programmation des approvisionnements, la facturation) à certaines zones industrielles nationales. Les zones industrielles en question sont celles de Contern et de la région Dudelange-Bettembourg qui se caractérisent par une localisation avantageuse au niveau des infrastructures industrielles et de transport. Par ailleurs, j’ai été chargé par le Gouvernement en Conseil d’élaborer un concept pour le réaménagement du site de la WSA en zone dédiée aux activités logistiques. Ce site profite d’une infrastructure existante, de la proximité du centre de tri ferroviaire de Bettembourg et de la future 1ère grande autoroute ferroviaire européenne entre Perpignan et Bettembourg ;

• le quatrième et dernier axe de ce plan d'action concerne le développement des compétences. L'étude de PricewaterhouseCoopers a fait ressortir des compétences exceptionnelles au Luxembourg dans le domaine de la logistique. Il s'agit de tirer profit de cette situation, de fédérer ces compétences, de les diffuser et d'assurer leur développement.

J’encourage vivement les initiatives d'ores et déjà lancées, par la Confédération Luxembourgeoise du Commerce notamment, et j’apporte un soutien ferme à l'organisation de séminaires, de formations ou d'activités de recherche-développement.

Enfin, ensemble avec les milieux professionnels et mes collègues Mady Delvaux et François Biltgen, je me propose de faciliter la définition des profils de compétences requises pour offrir des formations aux candidats disponibles sur le marché du travail luxembourgeois.

L'intérêt des entreprises logistiques internationales est grand et nous entretenons actuellement de nombreux contacts. Je suis confiant que cette piste sera couronnée de succès.

Altesses Royales,

Mesdames, Messieurs,

Les conclusions de la tripartite retiennent l'innovation et la recherche-développement comme facteurs-clés de la compétitivité et de la croissance.

La connaissance, la technologie et le savoir-faire sont au centre de nos préoccupations lorsque nous concevons des infrastructures publiques nouvelles, tels que les incubateurs ou la Cité des Sciences, ou lorsque nous essayons d'attirer des entreprises qui nous fournissent du potentiel de croissance.

Je me réjouis particulièrement que les atouts de notre pays dans le domaine exigeant de la technologie automobile ont reçu une franche confirmation cette semaine.

Dans le cadre de son important programme de restructuration et de réorganisation sur le plan mondial, Delphi, avec plus de 180.000 salariés un des leaders mondiaux dans le domaine des équipements pour l'industrie automobile, a décidé de consolider ses activités de R&D et de services aux clients au Luxembourg. Cette consolidation, préservant une activité de R&D de haut niveau et quelque 700 emplois hautement spécialisés, équivaut à un vote de confiance du groupe Delphi en faveur de notre pays, alors même qu'il se trouve dans un processus de restructuration mondiale avec à la clé d'importantes cessions d'actifs et de fermetures d'usines.

Delphi a également décidé d'implanter son quartier général mondial de la division Powertrain à Bascharage, division qui représente pour Delphi un chiffre d’affaires de 4,5 milliards de dollars par an. Cette décision confirme que notre pays est un site performant pour le développement stratégique en Europe dans un secteur aussi concurrentiel que celui des technologies automobiles.

Ce choix est sans doute aussi le résultat des contacts fréquents et étroits que nous entretenons avec les équipes dirigeantes de cette entreprise au Luxembourg comme aux Etats-Unis, soit directement lors de nos missions économiques, soit par le biais de nos bureaux du BED.

La prompte réactivité administrative dans ce dossier a sans doute été un facteur de décision déterminant. La confirmation du site Luxembourg pour les activités de R&D d'un équipementier automobile d'envergure mondiale est enfin à mettre en rapport avec une politique conséquente en matière d'image de marque du Luxembourg dans le domaine de la R&D industrielle et des investissements publics réalisés dans ce domaine. Je compte par ailleurs proposer au Gouvernement un relèvement substantiel des moyens de R&D.

Dans ce contexte, je me dois de relever que les discussions sur l'arrêt douloureux des activités de production de TDK ont abouti à la création d'une "chaire TDK" à l'Université du Luxembourg, dotée d'une enveloppe financière, y compris pour la recherche, de quelque 3,5 millions d'euros sur 5 ans.

En étroite concertation avec le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Culture, je cherche à fédérer pour des raisons de complémentarités et de synergies les CRPs et les infrastructures d’incubation Ecostart. Ces dernières seront opérationnelles à Foetz en 2006 et dans la Cité des Sciences à Belval-Ouest en 2007.

Enfin, je compte renforcer également l'environnement général de l'innovation, surtout pour les PME, suivant ainsi le cadre tracé par l'étude sur l'innovation réalisée par l'Agence Nationale pour la Recherche et l'Innovation dans le cadre des travaux préparatoires pour le Plan national pluriannuel pour l'innovation et le plein emploi.

Dans le cadre du Plan national pour l’innovation et le plein emploi, nous lancerons une initiative appelée "Alliance pour l'Innovation". Cette alliance engage les entreprises dans une démarche proactive et les invite à développer des programmes d'innovation pluriannuels.

Le Gouvernement, dans le cadre du programme pluriannuel précité, s'est engagé à renforcer "la promotion des programmes de R&D européens" tels que le programme-cadre communautaire, EUREKA ou encore les programmes de l'Agence spatiale européenne, en introduisant une autre nouvelle mesure, dite "facilité horizon Europe", qui déchargera les entreprises d’une partie du risque financier lorsqu’elles participent à des projets de collaboration internationale.

Pour 2007, deux instruments supplémentaires seront mis en œuvre:

• l'instrument "Pro-Inno" qui prendra partiellement en charge les frais d’expertise externe et de conseils en matière d'innovation PME;

• l'instrument "Assistant Innovation" qui cofinance le recrutement par les PME de spécialistes en matière d’innovation technologique.

J'espère être en mesure de finaliser les dispositifs réglementaires et administratifs pour ces instruments pour les mettre en œuvre au plus tard au début de 2007.

Enfin, je compte aussi doter l'Agence Nationale pour la Recherche et l'Innovation de moyens financiers et humains supplémentaires pour approfondir le programme "Cluster" de grappes technologiques et pour l'étendre à de nouveaux domaines et acteurs.

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Aujourd’hui, le secteur des technologies de l’information et des communications est dominé par le développement d’applications et de nouveaux services avec comme base commune la numérisation des services, des informations, des procédés.

Plus généralement, je considère que deux technologies sont particulièrement importantes pour le développement économique et la croissance futurs: il s'agit des technologies de l'information et des communications, d'une part, et des biotechnologies, d'autre part.

Quant aux technologies de l'information et des communications, alors qu'il y a 10 ou 15 ans encore, la production des équipements ou des supports d'enregistrement furent à la une des efforts de prospection de mes prédécesseurs, ce sont le développement et la mise en œuvre d'applications et de services qui dominent aujourd'hui le secteur des TICs. Les entreprises "TIC" foisonnent dans un grand nombre d'applications, certaines plus visibles que d'autres, mais toutes ayant comme base commune la numérisation des services, des informations, des procédés.

Il n'existe plus aucune activité, de l'agriculture jusqu'à la xérographie, qui n’utilise pas les outils de la technologie de l’information et de la communication, indispensable au progrès de productivité et de compétitivité.

Ils sont aussi l’incontournable compagnon de l’homme moderne et mobile, celui qui communique, qui est informé en temps réel des événements actuels, qui jouit des divertissements et services les plus sophistiqués et ésotériques aux lieux et heures de son choix. Les transporteurs de l’information comme SES, Tele2, l'EPT ou Verizon, ou encore les fournisseurs de services tels que AOL, Amazon ou RTL, pour ne citer que les plus connus, opèrent à partir de notre pays. Mais plus d'une centaine de PME de natures diverses gravitent autour de ces major players et fournissent des services nombreux et variés aux entreprises et aux particuliers.

Une branche connexe de ce secteur se développe rapidement : l'activité de stockage informatique, de "back up" et de "business recovery" des opérateurs de la place financière, ou encore de sécurisation telles les infrastructures à clé publique.

Le développement de ces activités demande des capacités suffisantes de connexion, facteur important pour le développement économique et qu’il conviendra de soigner pour convaincre les investisseurs potentiels.

* * * * * *

A côté des TICs, les biotechnologies pourraient bien devenir le facteur déterminant de développement du 21e siècle pour les économies industrielles matures.

L'étude sur les opportunités des biotechnologies dans le domaine de la santé que j'avais fait réaliser par le CRP-Santé est en cours de validation et j'espère bientôt être en mesure d'en tirer les conclusions concrètes et de proposer un plan d'action. Cette étude avait pour objet d'évaluer et de clarifier les opportunités de développement du Grand-Duché dans le domaine des biotechnologies dites "rouges", c'est-à-dire ayant des applications dans le domaine de la santé. L'étude comportait les quatre axes suivants :

• clarification des concepts de biotechnologie "rouge";

• description de l'état des conditions nécessaires pour le développement d'un secteur basé sur les biotechnologies;

• identification des facteurs nécessaires à mettre en place en vue du développement de la biotechnologie comme activité économique sur la base d'une analyse SWOT - "forces, faiblesses, menaces, opportunités";

• recommandations de politique de développement économique.

Elle constate qu’a priori, notre pays dispose de conditions favorables au déploiement des biotechnologies. Il s’agira de renforcer ces conditions, de les consolider et de les fédérer autour d'une stratégie cohérente et intégrée, d’une stratégie basée sur le partenariat public/privé, faisant appel à la collaboration dans la Grande Région.

Deux autres conclusions peuvent être déduites de l'étude:

• le secteur ne se développe pas à court terme et n’atteindra sa maturité qu’en 20 ans au plus tôt ;

• l'investissement financier et humain public est significatif, son rendement demeure incertain, mais en cas de réussite, il sera plus important que celui d’autres secteurs.

Ce ne sont évidemment pas des raisons pour baisser les bras, bien au contraire. Mais il faudra persévérer et être prêt à prendre des risques financiers tout en essayant de les maîtriser.

En tout état de cause, il s'agira de présenter aux acteurs de la biotechnologie un environnement de qualité et une culture favorable au progrès scientifique et technique.

Altesses Royales,

Mesdames, Messieurs,

La vulnérabilité générale de notre système énergétique ne cesse d’être à la une de la presse journalière: hausse dramatique des prix des énergies fossiles, manque de capacités de raffinage, ruptures dans la fourniture de gaz, renaissance du nucléaire, effets sur l’environnement, changement climatique. Voilà les problèmes gigantesques auxquels nous devons faire face.

Pour amorcer une inflexion dans cette évolution inquiétante et dangereuse à plus d’un titre, nous devons réagir sur 3 plans : les prix, la sécurité d’approvisionnement et la gestion des effets négatifs de la consommation d’énergie sur notre environnement naturel.

Les récentes hausses du prix du pétrole, du gaz naturel et de l’électricité ont eu des répercussions alarmantes sur l’économie.

En premier lieu, nous devons faire face à cette situation par la diversification de l’approvisionnement dans tous les domaines.

Certes, dans le secteur du pétrole, cette diversification s’avère difficile. Le seul moyen est la réduction des importations obtenue par une meilleure efficacité énergétique et par le recours à des énergies de substitution renouvelables. Cette action s’inscrit dans le long terme.

Dans le secteur du gaz naturel, notre approvisionnement est assez bien diversifié. Il s’agira cependant d’être vigilant.

Dans le secteur de l’électricité, nous ciblerons une restructuration de notre réseau national électrique. Le manque d’interconnexion et l’existence de congestions ne permettent actuellement pas au Luxembourg de faire jouer de façon optimale la libre concurrence dans le secteur de l’électricité. Le Gouvernement encouragera la connexion directe des réseaux électriques luxembourgeois aux réseaux des trois pays voisins. Nous favoriserons également l’interconnexion de ces trois réseaux afin de permettre aux clients de choisir librement leur fournisseur d’énergie et d’influencer par ce biais le prix et la qualité environnementale de l’électricité consommée.

Afin de diminuer les charges des entreprises, le Gouvernement veillera très particulièrement au développement des coûts générés par le fonds de compensation et analysera une éventuelle extension du fonds au secteur du gaz.

La transposition des directives concernant l’ouverture des marchés de l’électricité et du gaz, dont je vais soumettre au Conseil du Gouvernement les avant-projets de loi sous peu, améliorera de façon considérable l’organisation de notre marché de l’électricité et visera des tarifs d’utilisation du réseau plus compétitifs, ainsi qu’un niveau élevé d’investissement dans ces réseaux. Le régulateur sera appelé à jouer un rôle accru dans la définition des tarifs d’utilisation du réseau.

Voici pour les prix, voyons maintenant notre action dans le domaine de la sécurité d’approvisionnement.

Dans le secteur pétrolier, nous devrons prendre des décisions courageuses pour que nos capacités de stockage pétrolier remplissent les engagements internationaux pris.

L’interconnexion optimale des différents réseaux électriques, dont j’ai parlé tout à l’heure, augmentera considérablement la sécurité d’approvisionnement dans le secteur de l’électricité et constitue une belle parade aux ruptures de réseaux avec son cortège d’effets néfastes pour tout le pays.

L’avant-projet de loi concernant l’organisation du marché de l’électricité va demander de la part des gestionnaires plus d’efforts dans le domaine de la sécurisation de leurs réseaux. Ils devront notamment élaborer un plan quinquennal concernant la sécurité de l’approvisionnement dans leurs réseaux et le soumettre au ministre.

Depuis plusieurs années, les secteurs de l’électricité et du gaz naturel se trouvent en phase de transition d’un monopole historique vers un vrai marché ouvert et libéralisé. Ces secteurs se sont développés dans un contexte historique absolument différent. Il est temps d’analyser de façon détaillée ces secteurs et de procéder, si nécessaire, à leur réorganisation. Je veux relever ce défi avec le but de stimuler des synergies entre les différents acteurs, principalement au niveau des réseaux nationaux, en vue d’augmenter l’efficacité du secteur entier et pour sécuriser l’approvisionnement national. Cette réorganisation constituera une de mes priorités au cours des prochaines années.

En ce qui concerne la gestion des effets négatifs de la consommation d’énergie sur notre environnement naturel, le gouvernement a récemment adopté un plan d’action pour réduire les émissions de CO2 dans le respect du processus Kyoto. Le plan développe une stratégie durable sur 6 ans contre le changement climatique et interpelle les acteurs pour engager les changements structurels urgents et nécessaires et pour que soient développés des modèles de production et de consommation plus respectueux de l’environnement.

Le recours plus poussé aux énergies renouvelables constitue une chance énorme pour le développement de nouvelles pistes en matière de politique énergétique, une moindre dépendance des produits pétroliers et le développement de nouvelles technologies. Les économies d’énergie vont aussi de pair avec la création d’emplois dans le domaine des nouvelles énergies et dans le domaine de l’assainissement d’anciens bâtiments.

En respectant les critères d’économicité, les aides aux énergies renouvelables se concentreront sur les technologies qui génèrent un maximum d’économies d’énergie avec un minimum d’aide publique. Rendre les programmes d’aide plus économique nous permettra de mieux garantir leur continuité et leur stabilité à long terme.

La loi budgétaire 2006 encourage la promotion des biocarburants qui vise en 2010 un taux de 5,75% de biocarburants dans les consommations globales d’essence et de gazole utilisés dans les transports. Si nécessaire, des mesures supplémentaires seront prises en 2007 pour stimuler le recours aux biocarburants.

En outre, le projet de règlement grand-ducal concernant la performance énergétique des bâtiments fixera un nouveau standard pour les constructions d’habitation nouvelles de loin plus ambitieux que celui défini par la législation actuelle. En outre, ce projet de règlement introduira un certificat de performance énergétique à établir en cas de changement de locataire ou de propriétaire.

Dans une deuxième étape, des dispositions similaires seront mises en œuvre pour améliorer la qualité des bâtiments fonctionnels non destinés à des fins d’habitation.

Une réforme du système cogénération sera soumise au Conseil du Gouvernement avant la fin de cette année. Il s’agira de revoir les tarifs à la baisse pour les nouvelles installations tout en garantissant l’investissement nécessaire aux installations existantes. La réforme tient compte des conséquences négatives que la cogénération fait subir à notre bilan de Kyoto.

J’estime que la biomasse offre le potentiel le plus intéressant parmi les sources énergétiques renouvelables. Seront favorisées les technologies innovatrices à forte répercussion positive sur le bilan Kyoto national comme les technologies permettant de substituer des combustibles fossiles dans les installations de chauffage, domestiques ou industrielles, ou celles qui produisent du biogaz pour l’injecter dans les réseaux de gaz naturel. En même temps, la technologie autour de la biomasse apporte une nouvelle source de revenus pour l’agriculture.

Les premiers résultats d’une étude portant sur l’injection de biogaz dans les réseaux, étude que j’ai lancée récemment, sont très encourageants. Nous analyserons au cours de l’année la possibilité de mettre en place un système de soutien efficace et économique.

En vue de développer l’efficacité énergétique dans les entreprises, je prépare un nouvel accord volontaire avec l’industrie et je développe un concept pour des accords avec d’autres secteurs. L’actuel accord avec l’industrie a permis d’accroître l’efficacité énergétique. Le nouvel accord doit être ambitieux tout en considérant les spécificités des différents secteurs de l’industrie.

Altesses Royales,

Dir Dammen an Dir Hären,

D’Kompetitivitéit vun dësem Land steet zanter enger Zäit am Mëttelpunkt vun der Regierung hirer - an ech mengen och vun eiser aller - Préoccupatioun.

D’Hiobsbotschaften vun WSA, TDK, Villeroy a Monopol, fir nëmmen déi ze nennen, hun eis alleguer ferm gerëselt. Mir spiren et a mir wëssen, dass mer op engem Punkt ukomm sin, wou ët net méi esou weider kann goen ewéi bis elo. D’Beem wuessen net méi an den Himmel a mir kënnen eis ët an dëser globaliséierter Welt net méi erlaaben, iwwert eis Verhältnisser ze liewen.

Och wann déi eng oder aaner Etude seet, mir wären nach eent vun de kompétitivste Länner an Europa, esou bleiwt dach awer den Nôgeschmaach, dass dëse Score sech fir eis Verhältnisser op ganz niddregem Niveau befënnt. Dobäi kënnt, dass mir prozentual nach ëmmer déi meeschten Aarbechtsplaaze schaafen, an trotzdeem ass eise Chômage esou héich ewéi nach ni.

Statistiken hin, Etuden hir, Fait ass, dass mir méi deier a manner flexibel sin, wéi vill vun eise Konkurrenten. An ech soen daat nët mat Frust. Au contraire. Nodeems sech noweislech all Ried, déi ech bis ewell virun dësem avertéierten an illustre Publikum haalen duerft, dorëms gedréint huet, dass mer eis mussen oprappen an aal Gewunnechte mussen a Fro stellen, fir erëm kompétitiv ze gin, hun ech haut déi grouss Satisfaktioun, dass mer viru kurzem all zesummen op dée Wée gaange sin.

Et kann éen vum Tripartite-Accord haale, waat ée wëll, mée ech soen Iech ganz kloer, dass et éen éischte wichtege Schrëtt an déi richteg Richtung ass.

E Journalist huet viru kurzem d’Frô a séngem Leitartikel gestallt, op et sech dann elo heibäi ëm en éischte Schrëtt vun engem kurze Sprint handelt, oder awer ëm en éischte Schrëtt vun engem laange Marsch. Ech kann him haut hei versecheren, dass daat zwéet de Fall wärt sin.

Et sin an der Vergangenhéet vill Tripartite-Accord’en hei zu Lëtzebuerg ausgehandelt gin, mä déen Accord, déen dëss Kéier fonnt gin ass, ass ée ganz besonnëschen Accord. Et ass ée besonnëschen Accord, well éen bei alle Partner de Wëlle gespuert huet, fir dëst Land an séng Ekonomie erëm op Trab ze bréngen. D’Gewerkschaften esou gudd ewéi d’Patronat hun hir virgefaaste Meenungen op d’Säit geluecht a sin deels ganz couragéiert Kompromisser agaangen.

Dëss Kompromisser konnten kengem zu 100 Prozent Satisfaktioun gin, soss wären et jo keng Kompromisser, mä se sin op béide Säite, beim Patronat a bei de Gewerkschaften, vill méi wäit gaangen, wéi daat nach bis viru kurzem denkbar gewierscht wär.

Dass den Indexmechanismus géif reforméiert kënne gin, hun virun der Tripartite graad esou wéineg Leit gegléewt, ewéi dass mer eis kéinten drop éenegen, den Eenhéetsstatut tëscht Aarbechter an Employéen anzeféieren.

Waat mech speziell un dësen Accord’en begeeschtert ass hir sozial Kohäsioun. Och wann déi eng oder déi aaner Mesure net jidwerengem gefällt, sou muss éen awer feststellen, dass ët sech insgesamt ëm ee Package handelt, an déem jidwereen sech kann erëmfannen.

Dëse Package ass zustaan komm, well mer fir eng Kéier alleguer den Eescht vun der Laag erkannt hun a jidwereen, esou gudd ewéi e konnt, probéiert huet, an déi selwecht Richtung ze zéien, nämlech no vir.

Am Oktober 2004 hun ech hei gesoot, mir missten eis Economie erëm a Schwong bréngen, mam Zil vun enger starker sozialer Kohäsioun an am Respekt vun de kommende Generatiounen. Ee Joer méi spéit hun ech Iech all heibannen ëm Är Mathëllef bei dësem ambitiéise Projet gefroot. An haut…haut hun ech d’Eier, Iech am Numm vun der Regierung Merci ze soen. Merci de Gewerkschaften a Merci dem Patronat fir hir Kooperatioun an hir Flexibilitéit.

Well losse mer eppes net vergiessen: d’Kompetitivitéit vun dësem Land ze verbesseren ass net „de l’art pour l’art“. Hannert all zingtel Prozentpunkt Croissance, déen mir verléieren, stin verlueren Aarbechtsplaazen a perséinlech Schicksaler. Mir sin déene Matbierger, déi 10, 20 oder 30 Joer laang hir Aarbecht trei an anstänneg gemaach hun, an sech op eemol onverscholt op der Stross erëmfannen, eng Äntwert schëlleg. Mir sin déene jonke Mënschen, déi no der Schoul keng Aarbecht fannen, eng Äntwert schëlleg. Mir mussen alles drun setzen, fir hinnen hir Zukunft erëm ze gin. D’Politik am allgemengen, d’Regierung, d’Patronat an d’Gewerkschaften. Zesummen!

Ech soen Iech Merci.

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